Les pilotes mitigés sur le report du départ à Monaco

Le report du départ du Grand Prix de Monaco, avant l'intensification des précipitations, ne fait pas l'unanimité chez les pilotes.

La voiture de sécurité dans le tour de formation

Photo de: Andy Hone / Motorsport Images

C'est bien en retard qu'a été donné le départ du Grand Prix de Monaco, dimanche. Des averses étaient annoncées depuis plusieurs jours et se sont matérialisées peu avant 15h, ce qui a poussé la direction de course à temporiser : le départ a d'abord été reporté à 15h09, puis à 15h16, afin de laisser le temps aux écuries de se préparer, et ce n'était pas fini.

Du côté de la Scuderia Ferrari, il y avait une certaine frustration face à ces décisions. "Je peux seulement dire que notre équipe était parfaitement préparée sur la grille", a déclaré Mattia Binotto, directeur d'équipe. "Nos pneus pluie extrême étaient installés sur les monoplaces à temps. Parfois, nous prenons les bonnes décisions, mais malheureusement, la direction de course a décidé de reporter le départ. Pourquoi était-ce nécessaire ? Ce n'est pas clair à mes yeux."

C'est face à l'intensification attendue de la pluie et en raison de l'absence de roulage dans ces conditions depuis le début du week-end que la direction de course a réagi ainsi, mais les pilotes ne les approuvent pas forcément, tout en restant conscients que le drapeau rouge aurait été inévitable par la suite.

"Le directeur de course est toujours dans une position difficile. Et c'est facile avec le recul", a reconnu George Russell. "De mon côté, je voulais juste me lancer, et il fallait assurément prendre le départ en intermédiaires. Je pense que nous aurions pu y aller directement, faire probablement une vingtaine de tours, puis peut-être agiter le drapeau rouge à l'arrivée de la pluie, plutôt que de reporter encore et encore – mais c'est facile à dire avec le recul."

Si les conditions sont convenables, ils devraient nous donner le départ. Ou nous faire suivre un cours de pilotage sur piste humide.

Kevin Magnussen

"Nous sommes des pilotes professionnels", a rappelé Kevin Magnussen. "Ils auraient pu commencer. Bien sûr, il y a eu un moment par la suite où la pluie était torrentielle et le drapeau rouge aurait été agité. Mais c'est la course. Si les conditions sont convenables, ils devraient nous donner le départ. Ou nous faire suivre un cours de pilotage sur piste humide, par exemple."

"Certes, il pleuvait, mais les conditions étaient suffisamment bonnes", a ajouté Daniel Ricciardo. "Certes, ça aurait été animé, mais c'est ce que nous devrions être capables de faire. Je ne pense pas que ça aurait été dangereux. Ça aurait été difficile, certainement, mais c'est ce que nous sommes censés faire. J'aurais démarré la course. Mais ce n'est pas mon travail." Le pilote McLaren a précisé : "En revanche, le drapeau rouge était sans aucun doute la bonne décision."

Fernando Alonso, Alpine A522, Lewis Hamilton, Mercedes W13

Fernando Alonso (Alpine) en piste sous la pluie

En effet, face à des précipitations qui s'intensifiaient, le départ n'a finalement été donné qu'à 16h05 (même si c'était dû en partie à un problème technique), d'où un point de vue plus nuancé de la part d'autres pilotes.

"Je ne pense pas qu'ils devraient remettre en question notre habileté", a estimé Pierre Gasly quant au fait de reporter le départ en raison de l'absence de roulage sur le sec. "Cela fait partie de notre travail. Quand c'est dur, c'est aussi à ce moment-là que nous sommes mis au défi et que notre talent est mis au défi. C'est aussi ça qui est passionnant et qui me passionne personnellement. Je pense qu'en fin de compte, au niveau de la sécurité, la visibilité était vraiment mauvaise, alors c'était la bonne chose à faire."

"Je pense que ces averses apparaissaient de manière aléatoire, le radar ne les montrait pas, alors ils ont été un peu surpris également", a souligné Fernando Alonso. "Nous n'avons fait aucune séance sous la pluie ce week-end. C'était bien d'être prudent au début et de faire deux tours derrière la voiture de sécurité."

Je me rappelle l'époque où dans ces conditions, on aurait pu courir, mais pas avec ces pneus-là.

Sebastian Vettel

Sebastian Vettel, pilote qui a pour habitude de s'illustrer sous la pluie, n'a pour sa part pas manqué de critiquer les gommes conçues par Pirelli dans ce contexte, alors que le composé intermédiaire s'est imposé comme le plus compétitif au bout de quelques tours de course.

"Le pneu pluie extrême est si lent, c'est le mauvais pneu", a affirmé sans détour le quadruple Champion du monde. "Il est bien trop dur pour cette piste, mais il est aussi trop dur pour des pistes comme Imola. C'est juste un mauvais pneu. Ce pneu pluie est tout bonnement inutile. Il est joli à regarder, mais dès qu'on peut, on passe en intermédiaires parce que c'est un composé plus tendre et un meilleur pneu."

"Je me rappelle l'époque où dans ces conditions, on aurait pu courir, mais pas avec ces pneus-là." Comme au Grand Prix d'Italie 2008 ? "Par exemple. Ou la Chine 2009. Mais c'était il y a longtemps." Soit les deux premières victoires en Grand Prix du pilote Aston Martin, signées haut-la-main sous la pluie avec des pneus Bridgestone.

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