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Pirelli : "Peut-être plus aisé de partir d'une feuille blanche"

Comme pour tous les acteurs concernés, la saison 2014 représente un immense défi technique pour Pirelli : il a en effet fallu produire une gamme de pneumatiques sans la moindre donnée et proposer des enveloppes capables de composer avec les sollicitations extrêmes imposées par les nouveaux V6 Turbo et leur couple redoutable

Comme pour tous les acteurs concernés, la saison 2014 représente un immense défi technique pour Pirelli : il a en effet fallu produire une gamme de pneumatiques sans la moindre donnée et proposer des enveloppes capables de composer avec les sollicitations extrêmes imposées par les nouveaux V6 Turbo et leur couple redoutable.

En dépit du fait de n'avoir renouvelé officiellement son engagement de fourniture pneumatique que très tard l'an dernier, Pirelli avait lancé le développement de ses gommes 2014 dès le courant de la saison 2013, afin de ne pas manquer le train. Aujourd'hui, Paul Hembery, directeur de Pirelli Motorsport, peut se rassurer en constatant que la marque italienne est non seulement allée dans la bonne direction (aucune avarie n'a été à déplorer à Bahreïn), mais aussi que la performance est également au rendez-vous, avec des chronos très similaires à ceux de l'an dernier.

ToileF1 a parlé technique et développement avec le représentant de la marque italienne.

ToileF1 - Aurez-vous des pilotes de test F1 dédiés au programme Pirelli ou une monoplace maison pour les tests sur ce nouveau cycle F1 ?

Paul Hembery - "C’est sûr qu’il serait bien de pouvoir acheter une F1 plus récente que la Renault de 2010 que nous avons actuellement, mais les autos sont si différentes cette année que nous ne pourrons nous baser pour les développements futurs que sur des simulations et les données que nous allons recevoir des essais en cours de saison. Nous étudions actuellement différentes options, mais rien n’a encore été décidé".





Parlons de l’aspect technique en 2014. Avez-vous pu mesurer l’importance du couple traversant désormais le train arrière ?

"Nous avons reçu une bonne quantité de données des équipes dans le cadre de la préparation de la saison 2014 ; ce qui, avec nos simulations maison, nous a donné une bonne base pour le développement de nos pneus actuels".

"Nos pneus 2014 sont globalement plus durs pour tolérer ce couple plus important que vous mentionnez, et les premiers retours des deux tests de Bahreïn sont positifs. C’est encore tôt, mais pour l’heure, on a pu voir aussi bien la performance que la durabilité de notre dernière génération de pneus. Tous disposent de nouveaux composés et de nouvelles structures pour maximiser les caractéristiques de puissance uniques de la dernière génération de voitures.

La surface de contact est plus importante pour compenser le couple supplémentaire, et les fenêtres de fonctionnement sont également plus larges pour amoindrir la dégradation.

Comme l’ont montré les temps au tour à Bahreïn, nous sommes déjà très proches de 2013 en termes de performances, en dépit de la plus faible capacité des moteurs et d’un tout nouveau point de départ en termes de défi technique".





Les contraintes de couple avec le turbo sont telles qu’un ingénieur avec qui nous avons parlé a plaisanté en disant que si Pirelli parvenait à faire un pneu assez résistant, la marque pourrait communiquer sur le fait que des avions pourraient s’équiper en Pirelli !

"Il nous faudrait peut-être commencer à produire des pneus d’aviation, alors ! Blagues à part, il nous a fallu travailler un petit peu sur la structure, la construction et les composés pour permettre aux pneus de composer avec les forces plus élevées générées par les voitures cette année. Comme je l’ai dit, le retour initial sur les tests de Bahreïn a été positif et il semble que nous ayons trouvé pour de bon le chemin à suivre à la fin des seconds essais de Bahreïn.

Ceci dit, on peut toujours (maintenant ou une fois la saison débutée) apporter des changements aux pneus si cela s’avère nécessaire ; mais bien sûr, c’est quelque chose que nous tenterons toujours d’éviter car cela peut également changer l’équilibre entre les équipes. L’an dernier, il nous a malheureusement fallu faire des changements à la mi- saison, mais l’année précédente, nous n’avions rien changé du tout"...

A quel point a-t-il été difficile de partir d’une feuille blanche en termes de développement?

"Les ingénieurs aiment des défis, et les nôtres ne font pas exception. Je dirais même que bien souvent, cela peut être plus aisé de partir d’une feuille blanche que de changer quelque chose de déjà existant ; mais encore une fois, il y a probablement 50% de chances de complètement se tromper lorsque l’on n’a aucune donnée réelle sur laquelle se baser.

Cependant, pour l’instant, il semble que nous soyons dans la moitié de chances où l’on est plus dans le bon que le mauvais !"





Pour finir, de quoi êtes-vous le plus fier après trois premières saisons passées en F1 ?

"Je suis par-dessus tout fier de mon équipe Pirelli, de tout le monde à Milan, Didcot, Izmit, Slatina. Ils ont montré des signes de réel dévouement, de professionnalisme et de passion dans le projet F1.

Ça a été très gratifiant d’observer ces individus et ces équipes grandir et se développer en tant que capital extrêmement valorisant pour Pirelli dans le monde entier".

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