Pirelli : Des pressions trop basses mais pas d'écurie en tort

Pirelli affirme que Red Bull et Aston Martin roulaient sous les pressions minimales à Bakou, mais rappelle également qu'aucune des deux écuries n'a enfreint le règlement.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16B, regarde son pneu après son abandon

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Plutôt lisse dans son communiqué de presse en milieu de semaine pour seulement soupçonner les "conditions de roulage" des pneus afin d'expliquer les défaillances rencontrées à Bakou, Pirelli s'est montré plus ferme sur la question jeudi soir au Castellet, dans le cadre d'une conférence presse exceptionnelle. Son directeur de la compétition, Mario Isola, a assuré que Red Bull Racing et Aston Martin Racing utilisaient des pressions trop basses avant les accidents subis par Max Verstappen et Lance Stroll à Bakou.

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Comme depuis la révélation des causes, Pirelli convient que les deux équipes avaient respecté les pressions minimales mesurées avant le départ, mais dit que celles-ci ont ensuite évolué une fois en piste. En roulant avec une pression moins élevée et avec des pneus en fin de relais, l'enveloppe arrière gauche n'aurait pas supporté les contraintes exercées.

"Ce qui s'est passé à Bakou est simplement que les conditions de roulage attendues étaient différentes des conditions de roulage réelles, et c'est ce qui a créé une défaillance", assure Mario Isola. "Quand il y a beaucoup d'énergie qui va dans ces pneus, avec une pression plus basse que prévue, cela provoque ce que l'on appelle des ondes sur les flancs. Les ondes placent énormément d'énergie à l'intérieur de l'épaule du pneu. Et à un moment donné, le pneu lâche. C'est ce qui s'est passé, et c'est pour cela que nous avons connu cette situation à Bakou."

Les limites des simulations

Passée cette constatation, Mario Isola admet néanmoins que le problème n'était pas intégralement lié aux pressions de pneus trop basses des deux écuries. Pirelli pointe comme autre facteur ses propres prévisions de performance qui, basées sur les données fournies en amont par les écuries, n'étaient finalement pas alignées avec la réalité de la piste.

"Lorsque nous préparons les prescriptions [pour la pression minimale], nous recevons les simulations et nous prenons des marges en compte", détaille l'Italien. "Les charges attendues, l'appui aérodynamique ou la vitesse sont simulés, donc ce n'est pas exactement la valeur que nous retrouvons en piste. Dans ce cas de figure, à Bakou, nous avons aussi trouvé des paramètres qui n'étaient pas exactement ceux découverts en piste."

"Nous supposons qu'ils roulent à une certaine pression et avec un certain carrossage. Et avec une marge, bien sûr, nous roulons dans des conditions qui sont correctes pour les pneus. Dans ce cas, nous n'avons pas atteint ces conditions, pas parce que les équipes allaient à l'encontre du règlement, mais parce qu'elles recherchaient la performance, comme toujours, et ça a créé un scénario différent de ce que nous attendions. Et ce scénario différent était principalement que les pneus étaient à une pression plus basse que celle attendue."

Si Mario Isola insiste sur le fait que les équipes n'ont pas enfreint la réglementation, c'est parce qu'aucun texte n'évoque de pression minimale en piste. Un point qui changera toutefois à partir de l'année prochaine avec l'apparition de capteurs de pression et de température qui seront imposés par la FIA.

"Si le règlement ne dit pas qu'il y a une pression minimale de roulage à respecter, je ne peux pas dire qu'ils enfreignent le règlement dans leur quête de performance", admet Mario Isola. "S'ils respectent la pression de départ, ils sont dans le cadre réglementaire. Si la même chose se produit l'année prochaine lorsque nous imposerons une pression de roulage avec le capteur, alors ce sera une infraction. Mais ce n'est pas le cas cette année."

Pour Pirelli, la manière dont les écuries repoussent au maximum les limites n'a en fait rien d'une surprise. "Chaque équipe cherche de la performance", rappelle Mario Isola. "Ils sont ici pour courir, pas pour se promener en piste. Ils cherchent donc de la performance, et nous savons qu'avec une pression plus basse, il y a plus de performance."

"Nous vérifions à chaque fois les paramètres de roulage lorsque nous recevons les données de la télémétrie en course", conclut-il. "Nous vérifions tout dans toutes les équipes, naturellement, et aussi car c'est une indication pour la course suivante et pour les prescriptions à faire, donc nous utilisons les données."

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