Un podium pour Renault grâce à un tatouage "fédérateur"
Réduire la performance de Daniel Ricciardo et de l'écurie Renault à un simple pari serait injuste, mais Cyril Abiteboul est le premier à reconnaître l'importance de trouver des "éléments fédérateurs" en interne pour parvenir à certains objectifs.

Sous son entité propre, Renault n'avait plus connu les joies du podium en Formule 1 depuis 2011 (Nick Heidfeld à Sepang). Il aura fallu près de dix ans pour renouer avec ces honneurs, autour desquels l'écurie française tournait depuis quelques Grands Prix déjà. "La progression est visible, on la sent", souligne d'ailleurs le directeur de l'écurie, Cyril Abiteboul, au micro de Canal+. Une progression qui s'est matérialisée par ce résultat tant attendu, et offert par Daniel Ricciardo au terme d'une course parfaite sur le Nürburgring.
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"On a eu des circonstances qui nous ont aidés avec l'abandon de Bottas, parce que l'on sait que la voiture aujourd'hui n'est pas capable d'être sur le podium complètement à la régulière", admet Abiteboul. "Mais c'est bon. C'est un jalon, un moment dans la vie de l'équipe. Il y a des centaines, des milliers de personnes qui sont derrière ce podium, y compris Nico [Hülkenberg], c'est ce que je lui ai dit. Chaque personne qui est passée dans cette équipe ces cinq dernières années a contribué à faire ce résultat aujourd'hui. Après il faut rester calme, on reste quand même à une seconde en moyenne des Mercedes. Le chemin a été long pour arriver jusqu'ici, mais il le sera sacrément pour aller plus loin."
Depuis des semaines, cet objectif de premier podium pour Renault était largement commenté, et faisait surtout l'objet d'une anecdote devenue virale dans le paddock comme dans les médias : si Ricciardo y parvenait, Abiteboul devrait alors se faire tatouer un motif choisi par le pilote australien. "C'est une réalité. Ça va se faire", s'amuse le troisième du jour, sur un nuage après avoir enfin atteint son but. "Nous allons devoir y réfléchir désormais, mais il y aura probablement un lien avec moi, et peut-être une touche allemande. C'est ici que ça c'est fait, évidemment."

Le patron de l'écurie ne se dérobera pas devant le pari pris avec son pilote, qui quittera pourtant la maison jaune pour rejoindre McLaren l'année prochaine. "On verra, on en discutera avec Daniel tranquillement, mais je suis un homme de parole", promet-il. Mais le Français va au-delà de la simple anecdote, et admet que derrière ce "running gag" s'est quelque part construit un véritable "élément fédérateur".
"Je pense que les équipes de Formule 1 sont devenus des bateaux qui sont tellement gros qu'il faut trouver des éléments fédérateurs", explique-t-il. "Effectivement, c'est devenu une blague dans le paddock mais aussi de notre équipe, et c'est important. On a eu quelques fois des choses qui ont été des symboles extrêmement motivants dans notre équipe, on a besoin de ça. On a beau être une équipe de F1, être motivé par le résultat du dimanche, on a aussi besoin d'objectifs un peu plus sur le moyen ou le long terme. Maintenant que ce tatouage est fait, il n'a pas été inventé pour ça, mais il va falloir rapidement se projeter sur le prochain objectif fédérateur !"
Daniel Ricciardo et les siens peuvent d'abord profiter de la joie du moment, alors que l'ex-pilote Red Bull n'était plus monté sur un podium depuis sa victoire à Monaco en mai 2018. "Ça faisait un moment", lâche-t-il. "Et pour être franc, c'est un peu comme si c'était mon tout premier podium. Je crois que ça fait deux ans et demi ou quelque chose comme ça. C'est une belle sensation, ça fait du bien. Je suis très, très heureux et tout le monde l'est évidemment : nous le voulions tous depuis longtemps. Je crois que tout le monde va s'en imprégner."

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Événement | GP de l'Eifel |
Catégorie | Course |
Lieu | Nürburgring |
Pilotes | Daniel Ricciardo |
Équipes | Renault F1 Team |
Tags | cyril abiteboul |
Auteur | Basile Davoine |
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