Ce que cachent les dernières directives techniques sur les moteurs
Quand les boîtes aux lettres des écuries de F1 ont été submergées la semaine passée par quatre directives techniques consécutives de la FIA concernant la surveillance des moteurs, des questions se sont posées sur ce qui avait déclenché tout cela.
Charles Leclerc, Ferrari SF90, devant Sebastian Vettel, Ferrari SF90, Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10, Max Verstappen, Red Bull Racing RB15, Carlos Sainz Jr., McLaren MCL34, et le reste du peloton au départ
Andy Hone / Motorsport Images
Avec en mémoire les procédures de la FIA sur le contrôle des unités de puissance suite à l'accord secret conclu avec Ferrari concernant le moteur 2019 de l'équipe italienne, il semblait difficile de croire que cela n'était pas connecté. D'un côté, certains ont directement lié la démarche à Maranello. Après tout, une partie de l'accord avec la fédération portait sur des engagements techniques afin d'aider à la surveillance de toutes les unités de puissance en F1 pour les saisons à venir. Mais d'un autre côté, la plupart des choses mises en place par la FIA la semaine passée correspondent exactement à ce que les rivaux de Ferrari, à savoir Mercedes et Red Bull, ont demandé une grande partie de la saison dernière.
La réalité se situe probablement entre les deux. La décision prise par la FIA s'inscrit dans le cadre d'un effort de l'instance dirigeante pour s'assurer que rien n'est laissé au hasard sur le front de l'unité de puissance afin de garantir que les équipes suivent les règles à la lettre. La F1 voulait éviter que les suspicions et les accusations qui ont entaché la saison passée ne refassent surface.
Il s'agissait davantage de clarifier, en coopération avec les équipes, des pistes qui, selon elles, existaient encore en dehors des règles, que d'essayer de mettre fin, dans un esprit de confrontation, à ce que l'une d'entre elles pouvait déjà faire. La FIA voulait simplement s'assurer que les contrôles, les capteurs, les mesures et les systèmes mis en place soient totalement fiables pour garantir que les équipes agissent dans les limites.
Quatre directives pour quatre domaines différents
Les directives techniques concernent quatre domaines différents des unités de puissance : les systèmes de récupération d'énergie, la consommation d'huile, les capteurs de pression et de température ainsi que la mesure de la consommation de carburant.
Concernant la surveillance de l'énergie et de la puissance liées à l'ERS, la directive TD/018-20 a confirmé le plan précédemment évoqué d'ajouter un nouveau capteur crypté pour mesurer la puissance de l'ERS. L'idée est qu'il soit monté sur les monoplaces du top 3 (Mercedes, Ferrari, Red Bull) dès le début de la saison avant d'être étendu aux autres structures plus tard. Ce qui est véritablement nouveau à ce sujet, c'est la limitation de la fréquence à laquelle les équipes peuvent demander de la puissance. En effet, cela réduit l'intérêt pour les écuries de procéder à des modifications soudaines des niveaux de puissance, qui pourraient fausser les mesures des capteurs FIA.
Concernant la consommation d'huile, et dans la lignée de la nouvelle limite de 0,3 litres pour 100 km entrée en vigueur cette année, la FIA a clairement établi dans la directive TD/019-20 la manière dont les mesures allaient être effectuées afin d'obtenir les résultats les plus précis possibles et de s'assurer que les équipes ne puissent pas rajouter de l'huile ou utiliser des lubrifiants pour ajouter des produits chimiques à l'essence.
Dans la directive TD/020-20, la FIA a souligné l'information concernant les débitmètres et les capteurs de pression et de température des unités de puissance afin de clarifier auprès des écuries la manière dont les mesures allaient être effectuées.
Et enfin, dans la directive TD/021-20, concernant la mesure du carburant consommé, une mise à jour à été faite au sujet de la méthodologie employée par la FIA pour ses procédures en tenant compte des expériences de l'année passée, avec notamment la controverse entourant le carburant supplémentaire mystérieusement ajouté à la Ferrari de Charles Leclerc avant le Grand Prix d'Abu Dhabi.
Aucune des quatre actions mises en avant par la FIA ne va changer la donne en F1, et aucune ne vise spécifiquement à exclure une pratique d'une des écuries. Au lieu de ça, la fédération a exprimé de façon claire son intention de surveiller de très près tout ce que les structures font autour de leurs moteurs. Il s'agit d'écouter, d'observer, d'améliorer et d'agir afin de garantir aux équipes de pouvoir opérer confortablement et dans les limites sans qu'il y ait de tentation ou de possibilité d'essayer d'exploiter les zones grises d'ici le début de la saison.
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