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Pourquoi la F1 doit expérimenter les courses sprint en 2021

Course sprint ou pas course sprint ? Après une saison lors de laquelle la F1 s'est largement démarquée de son calendrier habituel, Pat Symonds estime qu'il faut maintenir cet esprit novateur pour les formats des week-ends de Grands Prix en 2021.

Kevin Magnussen, Haas VF-20, se bat avec Charles Leclerc, Ferrari SF1000

Photo de: Charles Coates / Motorsport Images

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Un des sujets suscitant le plus d'émotion lors de l'inhabituelle saison 2020 a été le débat autour de l'introduction de courses sprint. Ce n'est pas un thème nouveau, et en fait la F1 a conduit des études parmi les fans en 2018 pour solliciter des opinions sur le sujet.

L'objectif principal d'une telle proposition est d'approfondir l'engagement des fans existants tout en incitant à la venue de nouveaux fans en Formule 1. L'idée d'une course sprint, avec une grille où les voitures s'alignent dans un ordre où les meilleures ne sont pas nécessairement devant, est de générer un spectacle passionnant en lui-même tout en augmentant également l'imprévisibilité pour l'épreuve principale du dimanche.

En faisant cela, il faut rester prudent car toutes les disciplines doivent maintenir de la méritocratie pour décider des vainqueurs, et il est encore plus important que l'intégrité de la compétition ne soit jamais compromise.

Cela étant dit, il y a de nombreux exemples de sports où des biais existent ouvertement dans la récompense de l'excellence. Votre handicap au golf quand vous jouez avec vos amis est un exemple. Les courses hippiques sont des épreuves à handicap, où chaque cheval est alourdi en fonction de ses capacités, afin de s'assurer que chaque concurrent dispose d'une chance égale de gagner.

L'étude menée en 2018 avait révélé des faits intéressants. Les fans étaient globalement en faveur de courses sprint et ce soutien était relativement égal entre les fans de la première heure et ceux n'étant pas autant engagés.

Le partage étant aussi à peu près le même entre ceux qui pensaient que cela devait faire partie des qualifications, ceux qui estimaient qu'il fallait l'intégrer au système de points pour le Championnat du monde et ceux qui estimaient qu'il fallait un "championnat sprint" à part entière en plus du Championnat du monde.

En gardant à l'esprit qu'initialement l'attribution d'un point pour le meilleur tour a reçu, au mieux, un accueil mitigé, mais qu'une fois introduite, elle est devenue plutôt populaire auprès des fans et des concurrents, le soutien à une course sprint est encourageant.

On peut se demander pourquoi nous aurions besoin d'une course sprint. Le Grand Prix et le format de qualifications ne sont-ils pas déjà assez excitants ? Et si nous introduisons de nouveaux formats, ne vont-ils pas détourner l'attention de l'événement principal ? Ce sont des questions très pertinentes et j'ai longtemps soutenu, lorsque de nouvelles procédures de qualifications ont été envisagées, que nous ne devions pas gâcher l'événement principal au profit du "spectacle secondaire".

Mais une course sprint n'est pas un spectacle secondaire. C'est un événement en soi, et d'autres sports, tels que le cricket, le rugby et d'autres, ont montré que les versions courtes peuvent coexister harmonieusement avec leurs ancêtres purs et durs. Le Twenty20 (une variante plus courte du cricket habituel introduite en 2003), par exemple, a entraîné une augmentation des recettes de 2,55 milliards de dollars pour la Premier League indienne, sans que les autres séries n'en pâtissent.

L'idée des courses sprint a reçu l'approbation de la majorité des équipes, voire, au début, de tous les pilotes. Le format a été longuement débattu depuis et a évolué vers une séance de qualifications normale le vendredi, dont l'ordre déterminerait la grille de départ pour le dimanche, et puis une course sprint séparée, pour un nombre réduit de points au Championnat du monde, serait organisée le samedi.

Un certain nombre de formats différents ont été proposés. Une première proposition était que les positions de départ de la course sprint soient dans l'ordre inversé du Championnat du monde, et que les positions d'arrivée de la course sprint définissent ensuite les positions de départ de la course principale.

Carlos Sainz Jr., McLaren MCL35, Max Verstappen, Red Bull Racing RB16

Les positions de départ pour la course sprint pourraient inclure une sorte de grille inversée, comme on le voit en F2 où les huit premières voitures partent dans l'ordre inverse, les autres se plaçant derrière elles dans l'ordre où elles ont terminé la course.

La course sprint ferait probablement environ un tiers de la longueur d'un Grand Prix, mais les points attribués n'ont pas besoin d'être réduits d'autant – peut-être 50% de points serait-il le bon chiffre.

Quel que soit le format final déterminé, il y a assurément des avantages à envisager un nouveau modèle. Actuellement, bien que les voitures roulent le vendredi et que les promoteurs en tirent des revenus précieux et nécessaires, l'audience télévisuelle est minuscule par rapport au samedi et au dimanche.

Le roulage du vendredi, en outre, ajoute à la prévisibilité de la course du dimanche, car les équipes affinent des réglages déjà presque parfaits en fonction des conditions. Cela ne fait que diminuer le spectacle de la course en réduisant l'imprévu. Malgré les trois heures de piste du vendredi, l'absence de véritable compétition signifie que seule la presse spécialisée couvre les résultats. Un nouveau format pourrait apporter une couverture supplémentaire le vendredi soir et encourager davantage les téléspectateurs à s'engager tout au long du week-end.

Il y a des risques. Si le kilométrage total couvert par les voitures au cours du week-end devrait être similaire, le risque que les monoplaces soient endommagées par des incidents lors de la course sprint est plus élevé que lors d'une séance d'essais. Toutefois, les avantages directs et indirects pour les équipes devraient compenser toute augmentation éventuelle des coûts.

Il existe également une perception selon laquelle une course sprint réduirait l'importance de l'événement principal, mais l'expérience d'autres sports suggère que ce ne serait pas le cas. En fait, les points supplémentaires disponibles pour la course principale l'élèveront toujours à la première place.

Bien sûr, il y a des circuits, Monaco étant probablement le meilleur exemple, où toute forme d'inversion de grille ne produira pas un résultat basé sur la compétitivité d'un pilote ou d'une équipe et mettra simplement en évidence la difficulté à dépasser. Parallèlement, il existe de nombreux autres circuits où le format pourrait bien fonctionner.

Il n'est pas suggéré que ce format soit adopté partout. Une partie de l'intérêt viendra du fait qu'il ne sera pas universel.

Chaque sport doit s'adapter pour survivre. Un public moderne peut avoir besoin de stimuli différents de ceux du public d'hier. La saison 2021, la dernière utilisant la version actuelle des voitures, serait l'occasion idéale d'essayer un nouveau format sur trois ou quatre pistes.

L'adoption forcée de différents circuits en 2020 a permis de donner un coup de pep's à la F1. Pourquoi ne pas essayer de faire la même chose avec un format revu ?

Alex Albon, Red Bull Racing RB16, battles with Daniil Kvyat, AlphaTauri AT01, and Sergio Perez, Racing Point RP20

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