Pourquoi la FIA pense que le système DAS de Mercedes est légal

Pour l'heure, la FIA ne trouve rien à redire sur le système novateur introduit par Mercedes sur sa W11. Reste à savoir quelle sera l'attitude des écuries concurrentes...

Valtteri Bottas, Mercedes F1 W11

Photo de: Glenn Dunbar / Motorsport Images

La deuxième journée des essais hivernaux a été marquée par le système novateur testé par Mercedes dans la matinée, alimentant bon nombre de conversations dans le paddock et suscitant des interrogations. "Je ne sais pas qui est le gars qui a eu cette idée, mais j'espère qu'il aura une augmentation !", s'amuse déjà Pierre Gasly. "C'est très malin, on verra si nous pouvons le faire fonctionner sur notre voiture. C'est fascinant de voir ces idées devenir réalité."

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Après avoir été repérée sur les caméras embarquées de Lewis Hamilton, l'existence de ce nouveau système a été confirmée par Mercedes, qui l'a baptisé DAS. Ce Dual Axis Steering (direction à deux axes) fonctionne avec une manipulation du pilote qui tire ou pousse le volant et agit ainsi sur le positionnement des roues, dans une mesure qui reste encore à déterminer. L'écurie allemande a refusé de s'épancher sur les bénéfices qu'il procure mais a en revanche déminé le terrain autour de sa légalité. La FIA avait été informée du projet et a estimé qu'il cadrait avec la réglementation, permettant à l'écurie allemande de le développer.

D'après les informations de Motorsport.com, la question centrale pour la FIA dans ce dossier concerne l'identification des composants appartenant à la suspension et de ceux appartenant à la direction. En effet, le Règlement Technique est clair dans l'Article 10.2.3 : "Aucun ajustement ne peut être apporté à tout système de suspension lorsque la voiture est en mouvement". Ce point étant limpide, cela signifie que la FIA ne considère pas que le système en question modifie la suspension. Aux yeux de l'instance internationale, le DAS est vu comme une manière différente de diriger les roues, ce qui le fait entrer dans la juridiction touchant à la direction.

Valtteri Bottas, Mercedes F1 W11

Concernant la direction justement, la réglementation n'est pas aussi restrictive qu'avec la suspension. L'Article 10.4.1 précise : "Tout système de direction permettant le réalignement de plus de deux roues est interdit". Le DAS de Mercedes ne touchant que les deux roues avant, il est en conformité avec ce point. Surtout, aucun texte de la réglementation ne fait mention de l'obligation pour les roues de tourner autour d'un seul axe, ou encore que les deux roues avant doivent changer d'angle à la même vitesse. Par conséquent, le fait que Mercedes modifie l'angle d'une roue indépendamment de l'autre n'est pas répréhensible. La seule mention réglementaire qui pourrait concerner un système tel que le DAS touche à son fonctionnement, puisque la direction assistée de la monoplace doit respecter la règle suivante : "Ce système ne peut remplir aucune autre fonction que celle de réduire l'effort physique requis pour diriger la voiture".

Les concurrents de Mercedes ont déjà pleinement conscience de la manière dont l'écurie de Brackley est parvenue à exploiter un élément du règlement qui ne l'avait jamais été de la sorte auparavant. Il apparaît pour le moment très clair que l'équipe Championne du monde a pris une longueur d'avance en concevant, construisant et testant son propre système.

Le volant de Lewis Hamilton, Mercedes F1 W11

L'autre question qui pourrait se poser concerne l'aspect sécuritaire du système, puisqu'il implique une manœuvre du pilote qui vient s'ajouter à d'autres déjà nombreuses au volant. "Ça enlève de la traînée, ça enlève le risque de graining, ça enlève l'usure des pneus avant", constate Romain Grosjean, sceptique sur son utilisation : "Tu joues avec la sécurité. Déjà, c'est un système qui doit être prouvé, archi-prouvé et vraiment bien fait, parce que si tu tires sur le truc et il y a tout qui vient..."

À l'heure actuelle, la FIA estime que le DAS n'enfreint pas le Règlement Technique. Néanmoins, sa légalité totale ne peut être prouvée que par des commissaires sportifs en cas de réclamation déposée lors d'un Grand Prix. Désormais, la question est donc de savoir si d'autres équipes vont de pencher immédiatement sur le sujet pour trouver des solutions qui s'en inspirent ou si elles vont attendre une clarification à Melbourne en cas de réclamation.

Avec Jonathan Noble et Benjamin Vinel  

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