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Pourquoi la F1 reste un grand spectacle en 2014

La F1 est entrée dans une nouvelle ère et a réservé son lot d’intrigues habituel à tous les niveaux

La F1 est entrée dans une nouvelle ère et a réservé son lot d’intrigues habituel à tous les niveaux. Les ingrédients qui constituent la recette F1 sont toujours les mêmes ; seule la façon de les cuisiner a changé.

Le glamour, avec une ouverture de championnat dans l’une des villes du calendrier les plus enthousiasmantes, véhiculant une traditionnelle ambiance de rentrée des classes, était bien là. Certes, il faut s’habituer au fait que les VIP ne se pressent plus comme avant dans le paddock F1, mais Melbourne offre des opérations media souvent différentes, légères et parfumées des embruns de la plage de Melbourne. Le retour de tout le F1 Circus en un même endroit suffit en soi à constituer l’évènement.





Les nouvelles têtes étaient au rendez-vous, en la personne du champion GP3 Daniil Kvyat, promu chez Toro Rosso, et du champion FR 3.5 Kevin Magnussen, alimentant la liste des pilotes mettant en valeur la filière Renault contemporaine après d’autres talents comme Daniel Ricciardo, Jean-Eric Vergne ou même Robert Kubica dans le passé. Le populaire Kamui Kobayashi n’aura certes pas réalisé la course la plus mémorable de sa carrière pour son retour avec Caterham, mais avec un Magnussen signant un podium pour son tout premier GP en F1, et un Kvyat battant le record de précocité de Vettel en entrant dans les points, on ne peut pas dire que les fans ont déjà pu faire connaissance avec la nouvelle (prometteuse) génération. Avec les nombreux transferts d’intersaison, les fans avaient de quoi se mettre sous la dent, suivant ici le retour de Räikkönen chez Ferrari ; ou encore le duo Force India et Williams, qui a encore beaucoup à délivrer en ce début d’année sur un circuit plus traditionnel.

Côté technique, il serait trop long de s’attarder ici sur tous les changements. Il n’aura évidemment échappé à personne qu’un changement dramatique de son des unités de puissance V6 Turbo altère drastiquement la perception de la F1. Ce sont pourtant ces mêmes blocs, certes moins rugissants, qui auront ramené les erreurs de pilotage très apparentes en F1 ainsi que le côté puriste de la gestion du matériel en course. Une vision, qui s’oppose, c’est vrai, à une autre vision puriste, celle de la vitesse pure. Mais on ne compte plus les travers, passages dans les graviers, freinages erratiques et tête-à-queue liés à la baisse sensible d’appuis, au changement du couple sur le train arrière et à la difficile adaptation aux freins contrôlés électriquement. Nous, on a aimé.

La F1 millésime 2014 nous avait rassuré à Bahrein, lors des essais d’avant-saison, concernant la performance intrinsèque des créations 2014. En s’approchant des temps de la pole de l’an dernier à Sakhir, la F1 a cependant montré aux fans ce que serait la nouvelle façon de faire la course avec en toile de fond les obligations de contrôle de la consommation de carburant et du débit de celui-ci. Une nouveauté tristement incarnée par le déclassement de Daniel Ricciardo après le premier podium de sa carrière.





Le meilleur temps en course de Nico Rosberg (à 3 sec du temps 2013), réalisé seulement au 19ème tour, montre à quel point l’on a roulé à l’économie chez Mercedes (nombre d’autres pilotes ont tiré le meilleur de leur auto dans les 10 dernières boucles, avec un réservoir allégé). En moyenne, de nombreuses portions de la course se sont tenues dans des temps plus lents de 5 secondes au tour, voire plus, que l’an dernier. La prudence était de mise, à Melbourne, où un facteur presque oublié depuis des années reprenait ses droits plus que jamais : rallier l’arrivée ! Un facteur pouvant entacher la vision de nombreux fans, mais qui nous renvoie à une époque pas si lointaine où il était accepté que le facteur "incertitude" mette son grain de sel dans un championnat. Quelle tournure prendrait l'année si Nico Rosberg venait à imposer un autre 25-0 à Hamilton sur une panne technique?

Les craintifs concernant le programme des équipes durant les essais libres auront été rassurés : les autos ont roulé en Essais Libres 3, en dépit des risques encourus en cas de panne difficile à corriger pour les qualifications du samedi après-midi. Rouler, accumuler des données tour après tour, reste plus important que jamais. Des qualifications, qui, d’ailleurs, auront été palpitantes, notamment grâce à l’apparition de la pluie pour pimenter une base de paramètres déjà fort chargée.





Reste qu’il est possible que la méthode de travail des équipes évolue singulièrement au fil de la saison, alors que les allocations de pièces moteur réduiront comme peau de chagrin pour les teams et que les pénalités sur la grille en cas de changement de pièces pendront au-dessus des têtes comme une Epée de Damoclès. En qualifications, malgré l’allocation d’un train supplémentaire de gommes pour la Q3, de nombreux teams pourraient malgré tout penser à la course et ses impératifs de régularité avant de penser « performance pure ». On a cependant vu à Melbourne que partir devant demeure crucial pour éviter l’écueil de l’embrochage au premier virage, où les freins électriques changent la donne.

Voici donc la conclusion : museaux hideux ou pas ; frémissements au son du V6 ou non ; 3 secondes plus vite ou non, la F1 conserve une offre unique permettant aux équipes et aux pilotes de rester les stars du show. De nouvelles donnes apparaissent chaque année ; le sport, son business, sa politique, son rayon d’action, sa perception, sont en mouvement constant. Le sport est marqué de cycles, et nous venons d’entrer dans l’un d’eux. Accueillons-le. Regarder en arrière est légitime ; chaque génération l’a fait, le fera encore.

La F1 2014 promet d’être un grand millésime, différent, incertain et pimenté par la politique, les exploits sportifs et les finances. Tout a changé, mais rien n’a changé.

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