Pourquoi VW a rejeté la F1 avec Porsche (3/3)

En tant que constructeur de supercars extra exclusifs, Bugatti ne représentait pas une réelle plateforme envisageable pour VW : les marchés émergents n’ont pas encore un réseau de distribution élaboré là où se rend la F1, et la firme produisant la Veyron était alors déficitaire à hauteur de 5 millions d’euro par voiture vendue (soit plus de deux milliards). Bentley est une marque associée à l’endurance, mais s’adresse plus à des gentlemen en recherche de lifestyle qu’à des wannabe sportifs, et s’en sort très bien sans énormes dépenses de communication.

Une motorisation Porsche en F1 n’était pas envisageable pour Volkswagen pour la simple raison que les motoristes ne peuvent pas se réserver une part du gâteau en Formule 1, les revenus commerciaux revenant aux équipes.

La seule façon d’entrer en jeu de façon viable aurait été de fournir deux à trois équipes pour environ 20 millions par saison, sans garantie aucune de disposer de retours positifs en termes d’image comme au sens commercial. Seul le business model de Ferrari (qui jouit d'un culte populaire similaire à celui de Porsche) se repose historiquement uniquement sur le programme F1 (grâce à des fonds en provenance de Fiat).

Avec l’endurance, le risque est moindre, et le transfert de technologie piste/route est plus aisé à faire d’un point de vue communicationnel à l’heure où des hausses de 50% de volumes sont attendues (notamment avec le nouveau SUV Macan).

Il est important pour Porsche de pouvoir générer des revenus grâce à ses performances en piste, et c’est pourquoi le choix de l’endurance a été fait : n’oublions pas que VW peut décider de porter stratégiquement Porsche au dépit d’Audi en LMP1 pour créer l’évènement : la firme aux anneaux fait elle aussi partie de la famille VW…