Prost ne croit pas que la hiérarchie sera bouleversée en 2022
Dans un entretien accordé au Figaro, Alain Prost est revenu sur les futures conséquences des nouvelles réglementations introduites en Formule 1. Selon lui, le plafonnement des budgets est "crucial", bien que la hiérarchie ne sera pas bouleversée en 2022.

Face à la domination de Mercedes et dans le but d’apporter des réponses dans un championnat devenu trop prévisible, la Formule 1 est entrée dans une période de grands changements. Les nouvelles générations de monoplaces, qui arriveront la saison prochaine, devraient permettre de resserrer le peloton, notamment grâce à des pièces standardisées et une charge aérodynamique réduite.
Mais la Formule 1 n’a pas attendu pour mettre en place sa nouvelle politique. Depuis cette année, et pour la première fois dans l’histoire du championnat, les budgets des écuries sont plafonnés. Le but est de récompenser les écuries qui travaillent le mieux, et non celles qui dépensent le plus. En 2021, les différentes équipes doivent donc opérer avec un budget de 145 millions de dollars, qui sera abaissé à 140 millions l’an prochain.
Ces décisions, qui touchent à l’essence même de la Formule 1, ont suscité de nombreuses réactions au sein du paddock. Dernièrement, c’est le quadruple Champion du monde Alain Prost qui a partagé son ressenti sur cette révolution. Selon lui, ces changements de règlements auront bel et bien une incidence sur les écarts entre les écuries, sans pour autant bouleverser la hiérarchie.
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Interrogé sur un championnat plus équilibré dès 2022, Prost se veut optimiste. "Je suis toujours sceptique, car j’aime voir les choses", déclare le Français dans un entretien au Figaro. "Mais avec moins de temps pour travailler sur les voitures et des règles plus strictes, cela peut être le cas, oui."
Selon le directeur non exécutif d’Alpine, la conséquence négative d’une telle révolution sera l’absence de grandes innovations. "Ce qu'on ne sait pas, c'est si ce règlement permettra d'amener des choses nouvelles", continue Prost. "Je pense qu'il est tellement strict qu'il sera difficile de voir des inventions extraordinaires, comme nous dans les années 80-90. Je ne crois pas que la hiérarchie sera totalement bouleversée, mais les performances entre écuries peuvent se resserrer."
Cependant, tout n’est pas à jeter. Pour le quadruple Champion du monde, le plafonnement des budgets était une décision bénéfique et nécessaire pour le sport. "C'était crucial. Les équipes qui dépensent deux fois plus que nous peuvent embaucher plus de personnel et faire plus de développement. S'il n'est pas l'élément unique de différenciation, l'argent reste moteur", explique le Français.
Depuis plusieurs années, les écuries de pointe ont pris de l’avance sur le reste du peloton, notamment grâce à des dépenses faramineuses. Pour Prost, c’est tout le modèle actuel qui sera remis en question grâce au plafonnement des budgets. "À mon époque, l'ingéniosité faisait la différence", se souvient l’ancien pilote. "Les moyens financiers avaient moins de poids. Avec l'arrivée des constructeurs et des gros sponsors, on a bâti des grandes équipes qui sont aujourd'hui dures à déloger. Le plafond est indispensable pour resserrer le niveau."
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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Alain Prost |
Équipes | Alpine |
Auteur | Pierre Megel |
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