Prost - Peut-être sommes-nous allés un peu loin

Aujourd’hui ambassadeur pour Renault, également très impliqué dans le futur championnat Formule E 100% électrique, Alain Prost a toujours défendu l’idée de l’introduction des nouvelles unités de puissance. Le quadruple Champion du Monde est globalement conquis par cette nouvelle ère de la Formule 1, à titre personnel, mais il pense cependant que la discipline a pour le moment échoué dans sa communication auprès du public.

Il y a plusieurs semaines,

, sans quoi le public n’adhérerait pas. Le Français dresse ni plus ni moins le même constat avec la nouvelle ère de la F1.

« Je ne peux pas dire que c’est un succès total car il y a beaucoup de critiques, notamment au niveau du bruit », a-t-il confié. Un bruit qui a créé une grosse polémique, mais qui serait plutôt l’arbre qui cache la forêt. « Je pense toujours que le bruit est une excuse, car d’autres choses ne vont pas bien. »

« Le gros défi est que le public, les gens, les fans, comprennent pourquoi nous avons fait ce changement. Sur ce sujet, ce n’est pas bon, car ils voient un gros changement mais ils ne comprennent pas très bien pourquoi nous l’avons fait. »

En plus d’avoir raté le coche pédagogique, selon Prost, la catégorie reine n’a pas su être suffisamment cohérente dans sa propre approche, avec beaucoup de critiques venant de l’intérieur. Les propos durs de Sebastian Vettel, qui lui avaient valu un rappel à l’ordre par Jean Todt, en sont la preuve.

« C’est un autre problème », constate Prost. « Nous avons eu beaucoup de critiques, venant même des pilotes. Je ne veux juger personne en particulier, mais ce n’est pas bien. Je ne pense pas qu’il faudrait critiquer. On est dans le même bateau et il faut le faire fonctionner. »

« Ce n’est la faute de personne, mais plutôt la faute de tout le monde. Si l’on regarde les deux dernières années, nous avons eu une baisse des spectateurs. Cela signifie plus ou moins que les fans n’aiment peut-être pas ce que la F1 est aujourd’hui par rapport au passé. D’un autre côté nous n’avons pas atteint un nouveau public, le public le plus jeune, et peut-être que c’est plus difficile à expliquer aujourd’hui que lorsque nous avions eu la précédente ère du turbo. C’est différent et nous ne savons peut-être pas quelle approche avoir. »

Prost est volontiers le premier à la reconnaître : la nouvelle F1 a de quoi charmer les plus grands passionnés. Mais une certaine simplification globale serait peut-être la bienvenue pour attirer un public nouveau.

« Je connais la F1 et, avec toutes les informations que l’on a je trouve les courses très intéressantes. Mais, si je ne connaissais pas si bien la F1 et que je la regardais à la télévision, est-ce que j’aimerais ? Je ne suis pas certain. Nous avons beaucoup de restrictions, beaucoup de règles, et peut-être que nous sommes allés trop loin. »