Qualifs sprint, droits de l'homme : les grands sujets de Jean Todt

En marge du Grand Prix de France de Formule 1, Jean Todt a assumé ses positions sur deux grands sujets, l'un sportif, l'autre politique.

Jean Todt, président de la FIA

Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images

Dans quelques semaines, la Formule 1 organisera la première qualification sprint de son Histoire. Ce sera à Silverstone, avec une épreuve de 17 tours se déroulant le samedi 17 juillet et qui déterminera la grille de départ du Grand Prix de Grande-Bretagne, disputé le lendemain. Il s'agira du premier d'une série de trois tests grandeur nature que la discipline met en place cette saison avant, peut-être, d'aller plus loin à l'avenir. Ce format a vu le jour après de nombreuses discussions entre la F1 et les écuries, un consensus ayant été trouvé sur la nécessité de lui donner une chance.

Lire aussi :

Président de la FIA, Jean Todt reste néanmoins très réservé sur le sujet. Lui se dit peu enthousiaste devant cette nouvelle idée mais accepte néanmoins le besoin de le tester afin d'en avoir le cœur net, raison pour laquelle il ne s'y est donc pas opposé fermement.

"Premièrement, nous n'appelons pas ça une course", rappelle-t-il. "J'avais une part de responsabilité dans le fait de ne pas appeler ça une course. Pour moi, la course est le dimanche. Si vous me demandez si j'en suis un grand fan, la réponse est non. Je ne pense pas que la F1 en ait besoin. Mais d'un autre côté, si les gens veulent essayer quelque chose, ça ne va pas affecter la course du dimanche."

"Ce sera une manière différente d'établir la grille de départ. Ça ne coûte donc rien d'essayer. Je suis curieux de voir ce qui va en sortir. Mais je suis certain que ça ne causera pas de tort à la course du dimanche. Les gens pourraient dire que c'était plus intéressant le samedi que le dimanche, mais ce n'est pas un trop grand risque pour l'image et pour la crédibilité du championnat."

Un avis favorable pour la F1 en Arabie saoudite

Présent dans le paddock du Grand Prix de France, le président de la FIA a profité de son entretien avec la presse pour évoquer plusieurs grands sujets. Il n'a ainsi pas éludé la question des droits de l'homme et des courses organisées dans des pays accusés de ne pas les respecter. Le sujet est redondant depuis des années avec l'inscription au calendrier d'épreuves à Bahreïn, en Chine ou en Russie, mais elle a été relancée plus fortement encore depuis que la F1 a annoncé qu'elle se rendrait en décembre prochain en Arabie saoudite. Jean Todt a acquis la conviction que la catégorie reine ne devait pas éviter ces territoires, au contraire.

Lire aussi :

"C'est quelque chose qui me tient à cœur", promet-il. "Depuis maintenant cinq ans, je suis très impliqué avec les Nations Unies en tant que secrétaire général envoyé spécial pour la sécurité routière. Regardez le panel que j'ai constitué pour la sécurité routière, où il y a Zeid Raad Al-Hussein, un ancien haut-commissaire aux droits de l'homme. Il y a Michelle Bachelet, qui est actuellement haut-commissaire aux droits de l'homme. Il y a Filippo Grandi, haut-commissaire pour les réfugiés. Alors dans un sens, c'est un privilège de discuter avec eux."

"Hier, Stefano [Domenicali, PDG de la F1] est venu me voir, et j'avais avec moi Jacques Toubon, ancien ministre de la Justice qui était chargé des droits de l'homme en France jusqu'à l'année dernière, et nous en avons parlé. Tout le monde est favorable à l'idée d'avoir des courses partout dans le monde. C'est aussi quelque chose dont j'ai très souvent discuté avec Thomas Bach au Comité international olympique. Car ils ont les mêmes problèmes. Et clairement, nous considérons que le sport ne doit pas être mêlé à la politique."

"Nous devons nous engager avec des ONG, de bonnes ONG comme Human Rights Watch, pour essayer de voir quelle contribution nous pouvons apporter. Nous travaillons là-dessus. On peut interpréter la manière dont on aide. Selon moi, aller dans ces pays donne aussi une chance de s'exprimer aux gens qui ont un avis négatif sur le pays, ce qu'ils ne feraient probablement pas sinon. Comme je l'ai dit, c'est surtout une question d'interprétation."

Jean Todt a par ailleurs rappelé que si la Formule 1 propose elle-même son calendrier, la FIA est tout à fait en droit de mettre son veto si elle ne souhaite pas qu'un pays soit visité.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Duels en qualifications : le point après le GP de France 2021
Article suivant Red Bull : Si on peut battre Mercedes ici, on peut le faire partout

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France