Quand Bernie agitait les médailles pour faire passer les nouveaux points

En cette période olympique, ressortons des cartons une anecdote ayant failli changer profondément la manière dont est désigné le Champion du Monde de F1...à moins qu'il ne s'agisse exactement de ce qui s'est produit ?

Bernie Ecclestone et Ron Dennis, McLaren

Photo de: XPB Images

Joyeux anniversaire Bernie!
Mark Webber, Red Bull Racing
Bernie Ecclestone
Photo de groupe des pilotes
Bernie Ecclestone
Sébastien Loeb et Jenson Button, Brawn GP
Lewis Hamilton, McLaren Mercedes avec casque Monaco Editions et volants avec Steinmetz Diamonds
Bernie Ecclestone et Fernando Alonso, Scuderia Ferrari interview
Start: Lewis Hamilton, McLaren Mercedes devant
Michael Schumacher, Mercedes GP
Bernie Ecclestone avec les médias
Bernie Ecclestone et Sebastian Vettel, Red Bull Racing

Nous sommes en 2009, et se tient une conférence de presse importante en présence de Bernie Ecclestone annonçant l’entrée en jeu du géant coréen LG en tant que partenaire officiel et sponsor de la Formule 1.

C’est à cette occasion que le Grand Argentier de la F1 prend le temps de répondre à quelques questions au sujet de ses récentes déclarations concernant son désir de mise en place d’un système de médailles aux trois premiers de chaque GP. Mais la surprise est de taille : selon Ecclestone, ce système n’est pas seulement une idée fantaisiste mais bien une mesure validée pour la saison 2010 par les équipes elles-mêmes et en attente d’une ratification formelle par le Conseil Mondial de la FIA, où l’idée est accueillie avec fraicheur.

"Ça va venir", assurait alors Ecclestone de qui l’idée émanait directement. "Toutes les équipes sont satisfaites. La raison principale vient du fait que j'en ai marre d'entendre les gens dire qu'il n'y a pas de dépassements. S'il n'y a pas de dépassements, ça n'a rien à voir avec les circuits où les personnes impliquées, c'est juste que les pilotes n'ont pas besoin de doubler."

Une idée pour stimuler le spectacle devant ?

L’argument d’Ecclestone concernait le fait que la victoire n’était tout simplement plus assez valorisée en F1.

"Si vous menez la course et que je suis second, je ne vais pas prendre ma chance et risquer bêtement de sortir de la route, ou quelque chose de ce genre, pour prendre deux points supplémentaires. Si j'ai besoin de le faire pour remporter une médaille d'or, parce que celui qui aura le plus de médailles gagnera le championnat du monde, alors je le ferai. Je vous dépasserai. Cette année, nous avons vu à plusieurs reprises Lewis ne pas dépasser Massa pour cette raison."

La crainte feinte d’Ecclestone, avec le barème en place, était de voir un pilote émerger comme un candidat au titre sans le panache de la victoire, en se montrant très régulier avec des places d’honneur tout au long de la saison, comme en faisait la démonstration Mikko Hirvonen en rallye contre Sébastien Loeb.

La crainte inverse existait pour les sceptiques, qui estimaient qu’un champion pouvant théoriquement être couronné en remportant seulement quelques courses mais abandonnant sur toutes les autres était au moins aussi néfaste pour le sport.

Un autre agenda réellement poussé

Mais en habile joueur d’échecs, Ecclestone faisait en réalité beaucoup de bruit pour faire avancer un autre système! Marionnettiste habile, le Grand Argentier de la F1 désirait en réalité faire évoluer le barème de points de l’époque (10/8/6/5/4/3/2/1 pour les 8 premiers) en un nouveau système récompensant plus de monde tout en primant plus fortement la victoire avec un écart de points important entre les deux premières positions.

Pour avoir une chance de le faire passer en douceur auprès des équipes, de la FIA et du public, l’Anglais agitait donc la cape rouge dans l’arène et prônait l’exact opposé avec seulement 3 pilotes récompensés en fin de GP !

Même si certaines équipes soutenaient en effet la proposition de médailles d’Ecclestone, le désir et le besoin de visibilité des constructeurs et sponsors impliqués était tout autre : il fallait au contraire un barème récompensant les concurrents par des points aussi loin que possible dans la hiérarchie pour créer des thématiques et enjeux en milieu et fond de peloton. L'importance était de donner la visibilité médiatique nécessaire à des batailles pour la dixième place à l’arrivée. Et ainsi, assurer la pérennité de certaines structures évoluant dans le ventre mou du plateau, sans pour autant aider les toutes petites nouvelles équipes low-cost tant méprisées...

Une idée ayant germé

En réponse au débat lancé, le sport se pressa de passer pour 2010 un nouveau barème de points satisfaisant les parties impliquées avec 25 points pour le vainqueur, et se déroulant jusqu’à la dixième place. Ecclestone assuma le rôle de cygne noir et força même la caricature, sachant avoir eu le dernier mot.

Ce barème est toujours en vigueur aujourd’hui et a été uniformisé dans toutes les disciplines FIA. Mais Ecclestone avait toutefois fini par se convaincre de certains de ses arguments initialement factices et goûtait au rêve de voir plus de dépassements devant en F1 et quelques autres artifices pour faire durer le suspense au championnat.

C’est ainsi qu’arrivèrent d’autres mesures, validées de concert avec les équipes, sur les exigences de dégradation accélérée des pneus Pirelli, du retour du KERS, de l’introduction du DRS, ou encore des points doublés de la finale d’Abu Dhabi en 2014 !

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