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Quand Button faisait la "folie" de quitter BAR pour Williams

Il y a 10 ans, le paddock bruissait de tous les côtés en raison de la décision de Jenson Button de rejoindre l’équipe Williams pour la saison 2005, en dépit de performances solides et régulièrement à la hausse de son équipe BAR Honda

Il y a 10 ans, le paddock bruissait de tous les côtés en raison de la décision de Jenson Button de rejoindre l’équipe Williams pour la saison 2005, en dépit de performances solides et régulièrement à la hausse de son équipe BAR Honda.

Passée de la seconde place du championnat 2003 à la quatrième à la mi-saison 2004, l’équipe de Grove n’était cependant clairement pas une option sportive raisonnable à première vue pour permettre à l'Anglais de développer sa carrière.

Attiré avec son manager par l’opportunité d’un contrat plus juteux, JB, qui collectionnait les podiums derrière les intouchables Ferrari, s’était ainsi lancé dans une saga alimentant l’été 2004, en obtenant un deal avec Sir Frank en dépit d’un contrat en bonne et due forme le liant à l’équipe de David Richards, qui ne souhaitait pas le laisser partir !

Un team Williams conquis d’avance

Après l’annonce choc par Williams de l’arrivée de Button aux côtés d’un Webber fraichement recruté de chez Jaguar à la place de Juan Pablo Montoya pour l’année 2005, l’Australien ne cachait pas son admiration pour le Britannique.

« Frank Williams m’a demandé qui serait un bon équipier et si j’avais su que Jenson était sur le marché, clairement, cela aurait été fantastique ; idéal pour moi et l’équipe », lançait ainsi Webber, lui-même surpris par la nouvelle recrue, mais enthousiaste à l’idée de voir du sang neuf apporter du tonus au team. « Clairement, Williams signe des performances en-deçà de ce qu’ils souhaitent réaliser mais il faut voir au-delà de ça et regarder les personnes et l’Histoire qu’il y a là », défendait-il.

Un choix « fou » selon Montoya

Mais pour Montoya, qui n’avait signé que deux podiums en première moitié de saison avec Williams, et qui se savait déjà en partance pour McLaren, le choix de Button était des plus aventureux compte tenu de la forme de l’équipe BAR et du statut dont il disposait en son sein. Le Colombien comprenait ainsi difficilement le choix sportif de l’Anglais.

« Je pense que c’est fou, mais c’est son choix », s’exclamait ainsi Montoya, qui ne restait pas sur une bonne expérience avec Williams. « Williams peut probablement renverser la situation, mais ils étaient complètement à côté de la plaque cette année. Peut-être qu’il y a quelque chose chez BAR qu’il n’aime pas, ou quelque chose comme ça. Toute l’équipe était bâtie autour de lui ! »

« Les résultats de BAR s’amélioraient. Sur la dernière course, il a eu une pénalité de 10 places sur la grille et il est arrivé second ! Après ça, je ne comprends pas comment votre esprit peut vous pousser à aller ailleurs ».

Pourquoi vouloir partir ?

L’imbroglio du mois d’aout 2004 entretenait une sérieuse confusion, BAR n’ayant nullement l’intention de laisser partir Button, et faisant valoir son droit contractuel de conserver un pilote n’ayant cependant visiblement aucunement envie de rester.

Plutôt que de laisser filer JB et obtenir réparation, David Richards entendait bien voir le deal initial respecté jusqu’à son terme, quitte à devoir passer par une action en justice, etle faisait savoir sur toutes les chaines de télévision et tous les types de supports d'informations possibles. Le chaos était d’autant plus important que Button lui-même n’était réellement en mesure de justifier sa décision devant les micros et refusait systématiquement de commenter son passage chez Williams. Certes, un certain attachement liait le pilote à l’équipe l’ayant fait débuter en F1 en 2000, mais Button disposait chez BAR d’un environnement idéal de pilote N°1, au même titre que Schumacher chez Ferrari, et aucune tension entre le pilote et le team n'était connue du paddock.

« L’atmosphère est OK, ça va. Nous faisons tous notre travail », bottait-il en touche, interrogé sur l’ambiance au sein du team BAR suite à l’annonce, tout en glissant de nombreux compliments à l’adresse de son futur équipier Mark Webber. Seule la levée de bouclier publique et l’obstination de son employeur à le lier contractuellement pour la durée prévue ennuyait réellement l’Anglais.

« Il y a eu trop de choses de dites dans la presse, clairement. Je pense qu’il ne sert à rien d’en dire plus, David en a dit déjà beaucoup. D’après moi, ce n’était pas nécessaire ».

Des candidats au baquet de Button

Opportuniste, David Coulthard, en partance de chez McLaren après 9 ans de bons et loyaux services, ajoutait de son côté son grain de sel en se positionnant clairement pour le volant de Button si celui-ci devait quitter BAR, et incitant Richards à lâcher l'affaire.

« Oui, absolument », annonçait-il lorsque lui était demandé s’il souhaitait se lier à BAR Honda. « Je pense qu’ils ont fait un travail fantastique sous David Richards, et il n’y a absolument aucune raison pour laquelle ils ne vont pas continuer à bâtir de la sorte ».

Intéressé par le volant, DC estimait alors qu’il était somme toute logique pour un pilote de penser à aller voir ailleurs, même après avoir noué une relation très étroite avec un team.

« Au final, ce n’est pas un mariage jusqu’à ce que la mort vous sépare ! C’est juste un mariage par intérêts ! Vous êtes amoureux jusqu’au jour où quelqu’un décide de tourner la page. C’est la vie ! »

Le fin mot de l'histoire verra Button racheter son contrat Williams et dédommager le team de Grove de sa propre poche après avoir subi des pressions de toutes parts. Le team BAR comme son pilote passeront l'éponge sur cet étrange épisode ayant valu beaucoup de mauvaise presse, et renoueront leurs voeux d'union pour les saisons 2006, 2007 et 2008, avant que Button ne consente une baisse de salaire de 75% en 2009 pour permettre à Brawn d'aligner la BGP001 conçue par Honda avant le retrait de la marque de la F1. La suite de l'aventure est connue : le Britannique coiffera la couronne mondiale 2009, et signera un contrat surprise avec McLaren en pleine gloire, conscient du fait que ce succès n'était qu'un feu de paille...

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