Quand un homme de 80 ans pilote la Ferrari de Michael Schumacher
Lors des 25 ans du Racing Day, un festival de course automobile, les fans ont pu apercevoir la Ferrari 310B conduite par Michael Schumacher lors de la saison 1997 de Formule 1. Au volant, son propriétaire Erich Zech, âgé de 80 ans. C'est la belle histoire du jour.
Erich Zech au volant de la Ferrari 310B.
Photo de: Angelo Poletto
Les 3 et 4 août derniers se tenait le week-end des 25 ans du Racing Day sur le circuit d'Assen, aux Pays-Bas. Un festival de course automobile qui donne l'occasion de voir rouler tous types de véhicules légendaires, du karting aux motos, en passant évidemment par la Formule 1.
Pour les passionnés de la catégorie reine, l'une des attractions phares de cette édition, hormis les démonstrations d'un certain David Coulthard, a été la Ferrari 310B. Les férus d'histoire l'auront sans doute reconnue, cette Formule 1 a été la monoplace au volant de laquelle Michael Schumacher a concouru pendant la saison de 1997, quand il a remporté le Grand Prix de Monaco et a affonté Jacques Villeneuve pour le titre de Champion du monde, finalement remporté par l'ancien pilote Williams.
Cette Ferrari est actuellement la propriété d'un Allemand de 80 ans, Erich Zech. C'est lui qui en a pris le volant sur le circuit néerlandais devant un public nombreux. Ce passionné accorde d'ailleurs une importance majeure au fait d'honorer le souvenir de Schumacher et l'époque légendaire à laquelle il a appartenu, notamment en portant à l'occasion une réplique du casque de l'ancien pilote Ferrari.
"C'était phénoménal", déclare Zech en évoquant son apparition dans la 310B. "Ce que j'ai le plus aimé et ce qui m'a le plus touché, c'est la réaction des fans. Ils se sont levés et ont applaudi, c'était génial à voir. Ce que j'aime le plus, c'est de pouvoir montrer à nouveau cette voiture aux gens. Mon objectif principal est de rendre l'expérience aussi proche que possible de ce qu'elle était à l'époque de Schumacher."
Erich Zech, Ferrari 310B (1997)
Photo de: Angelo Poletto
Malgré son âge avancé, l'Allemand n'a pas hésité une seule seconde à monter dans une Formule 1. "C'est spécial, n'est-ce pas ?", avoue-t-il à Motorsport.com. "Conduire une telle voiture est un défi, mais je me sens toujours incroyablement bien. J'ai dû obtenir la licence officielle [de course] pour la conduire et, pour cela, j'ai dû passer un examen de santé. J'ai également été surpris de constater que j'étais toujours aussi en forme."
Zech n'avait encore jamais conduit de voiture de course avant l'année passée. Mais ne souhaitant reculer devant rien face à son envie de s'offrir une monoplace de cette trempe, l'Allemand a pu compter sur l'aide d'Ingo Gerstl. Le pilote autrichien de Boss GP, qui détient le record du tour sur le circuit TT d'Assen avec sa Toro Rosso STR01, a été d'un grand soutien notamment au niveau des réparations de la Ferrari, qui ne roulait pas il y a quelques mois.
"Je n'ai commencé à piloter des voitures de course qu'en mai de l'année dernière, mais j'ai toujours dit que si j'achetais une Formule 1, j'aimerais la piloter un jour", indique Zech. "À cet égard, je dois tout à Ingo Gerstl. Il m'a amené jusqu'ici et m'a dit : 'Nous ferons un bilan de santé et si tout se passe bien, nous nous lancerons'. Je lui ai acheté une voiture de GP2 et c'est maintenant ma voiture d'entraînement. J'ai commencé avec cette voiture et, en mai, j'ai conduit la Ferrari de Michael Schumacher pour la première fois."
"L'année dernière, nous avions déjà présenté la 310B ici à Assen, mais elle ne roulait pas à l'époque. De nombreuses données semblaient avoir été effacées. Ingo Gerstl a d'excellents contacts en Italie et grâce à lui, la voiture a pu rouler dans son propre atelier pour la première fois en mars. Ce fut un moment phénoménal pour nous tous. C'est la seule Ferrari historique qui roule sans le soutien du 'F1 clienti' de Maranello."
Erich Zech, Ferrari 310B (1997)
Photo de: Angelo Poletto
L'histoire derrière l'acquisition de la Ferrari 310B par Erich Zech est quelque peu rocambolesque. Ayant été informé de la présence de cette F1 sur le marché un peu par hasard, l'Allemand n'a pas vraiment hésité lorsque l'occasion de l'acquérir s'est présentée.
"Ma fille vit à Dubaï depuis 20 ans", commence le propriétaire de la Ferrari. "Il s'est passé la chose suivante : on construisait un tout nouveau garage Ferrari à Dubaï. J'y suis allé avec ma fille pour voir quelles voitures ils avaient. Nous parlions allemand dans la salle d'exposition et soudain, j'ai été abordé par un jeune homme qui m'a dit 'oh, vous êtes allemand ?'."
"Il m'a répondu qu'il parlait également allemand et qu'il était chef des ventes pour Ferrari Dubaï et Abu Dhabi. Il m'a demandé si j'étais un fan de Ferrari et quelles étaient mes voitures. Lorsque je lui ai dit ce que j'avais, deux La Ferrari, deux SF90 et une 812, il m'a regardé avec surprise. Je l'ai invité à dîner à l'hôtel où je séjournais et, au cours de ce dîner, il m'a dit que cinq mois plus tôt, il avait vendu une Formule 1 sans moteur. J'ai répondu que cela m'intéressait aussi, mais pas une voiture sans moteur…"
"Il connaissait une collection de Ferrari en Europe, dont le propriétaire était décédé. Toutes ces voitures allaient être vendues aux enchères chez Sotheby's. Il se souvenait qu'il y avait une F1 de Michael Schumacher parmi elles, mais j'ai dit 'une F1 de Michael Schumacher ?', je ne peux pas l'acheter parce qu'elle est beaucoup trop chère."
"Quatre semaines plus tard, il m'a rappelé, m'a dit qu'il s'agissait bien d'une F1 de Schumacher de 1997 et m'a dit qu'il pouvait arranger l'affaire pour moi. Je lui ai demandé quel serait le prix de la voiture et s'il pouvait m'envoyer une photo. Sur la base de cette photo, et sans avoir vu la voiture en vrai, je l'ai achetée. Trois jours plus tard, la voiture de Schumacher était dans mon garage... C'est comme ça que ça s'est passé."
Erich Zech, Ferrari 310B (1997)
Photo de: Angelo Poletto
Zech a conduit la 310B pour la première fois lors du Jim Clark Revival à Hockenheim en début d'année. Pour ce passionné d'automobile et de Formule 1, rouler sur le légendaire circuit allemand où il venait voir ses idoles courir lorsqu'il était encore petit garçon, au volant d'une monoplace qui appartenait à l'un de ses pilotes préférés, c'est un véritable rêve devenu réalité.
"C'était comme si Pâques et Noël tombaient le même jour, tellement c'était beau", déclare-t-il dans un grand sourire. "Hockenheim est comme un événement national pour moi, car je n'habite qu'à 30 kilomètres de là. Après Hockenheim, nous avons emmené la voiture à Spielberg [où les photos qui accompagnent cet article ont été prises] et le week-end d'Assen a été la troisième fois que nous avons conduit [la Ferrari 310B]. J'ai vraiment apprécié Assen, en particulier les fans."
"Je regardais les courses de Schumacher et j'ai assisté au Grand Prix quand il se déroulait encore à Hockenheim. Je m'en souviens bien, c'était la bonne époque de la Formule 1, même avec le son [des moteurs de l'époque]. Lorsque les courses se déroulaient à l'étranger, nous les regardions à la télévision et nous croisions les doigts pour qu'il gagne. C'est une belle histoire..."
Propos recueillis par Ronald Vording
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.