Qui sera directeur de course de la F1 en 2022 ?

À un mois et demi du début de la saison 2022 de Formule 1, les rumeurs continuent quant au poste de directeur de course FIA jusqu'alors occupé par Michael Masi.

Stefano Domenicali, PDG, Formula 1, et Michael Masi, directeur de course, FIA, sur la grille

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

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Qui va occuper ce rôle de directeur de course, alors que la FIA continue de mener l'enquête sur la polémique du Grand Prix d'Abu Dhabi, un événement qui a placé Michael Masi en ligne de tir des membres du paddock et des fans du monde entier sur les réseaux sociaux ? Cette vague de critiques a fait beaucoup de mal à la F1 à un moment qui aurait dû être l'un des plus beaux de son Histoire, alors que la théorie du complot prenait de l'ampleur sur Twitter.

Il n'est donc pas surprenant que Stefano Domenicali, PDG de la F1, ait à cœur de résoudre cette situation lui-même. L'Italien est passé par la FIA avant d'être recruté par Liberty Media, et il comprend bien comment fonctionne l'organisation. Il travaille étroitement avec le nouveau président de la fédération, Mohammed Ben Sulayem, et son bras droit Peter Bayer. La semaine dernière, Bayer a révélé dans la presse autrichienne que Masi avait été informé de son éventuel remplacement et que dans tous les cas, le rôle du directeur de course allait évoluer : "Les tâches du directeur de course seront partagées [entre plusieurs personnes], lui qui est aussi directeur sportif, délégué sécurité et délégué circuit."

Michael Masi, Race Director, walks the track

Michael Masi fait le tour du circuit à pied

L'inspection des circuits requiert beaucoup de temps. Fin 2021, Masi a dû se rendre à Djeddah à plusieurs reprises, entre les courses, afin d'évaluer la progression des préparatifs, et dans l'ère du COVID tout voyage supplémentaire devient un défi. Son prédécesseur Charlie Whiting parvenait à jongler entre les différentes tâches mais avait eu des années pour se faire la main dans ces rôles, et le calendrier était un peu moins fourni qu'en 2022.

Un autre changement inévitable est l'interdiction des interventions des directeurs d'équipe auprès de la direction de course. Traditionnellement, seul le team manager ou le directeur sportif de chaque équipe est en lien direct avec la direction de course, mais alors que les messages ont commencé à être diffusés à la télévision, les patrons d'écurie ont été encouragés à participer. Or, les messages de Christian Horner et de Toto Wolff à Abu Dhabi allaient trop loin : la FIA et la F1 se rendent compte que leur permettre de participer était une erreur, puisque cela a mis une pression supplémentaire et inutile à Masi.

"Les directeurs d'équipe ne seront plus capables d'intervenir par ce biais", a indiqué Bayer. "Mais les team managers le pourront encore, car il faut qu'ils puissent poser des questions. Nous voulons mettre un intermédiaire avec une personne responsable de ces requêtes. À l'avenir, le directeur de course pourra se concentrer sur sa tâche et ne sera plus distrait."

Michael Masi, Race Director, walks the track with an FIA colleague

Michael Masi fait le tour du circuit à pied

Le troisième changement attendu est l'intervention de personnes supplémentaires travaillant à distance depuis un site dédié afin d'analyser les incidents et de donner des informations à la direction de course, ce qui paraît logique puisque le directeur de course a déjà beaucoup de choses à gérer après un accident, telles que la neutralisation de l'épreuve et le fait d'établir la responsabilité des pilotes. Cela faciliterait la vie à l'arbitre principal.

Il a également été envisagé de recruter un ou deux autres directeurs de course en alternance avec Masi, mais le consensus est que si la rotation fonctionne pour les commissaires, la constance est nécessaire pour le directeur de course. Une autre proposition était d'avoir deux codirecteurs plutôt qu'un directeur de course adjoint, avec une responsabilité partagée.

Et si Masi perd ce poste et doit se concentrer sur l'inspection des pistes et le rôle de délégué sécurité, qui pourrait prendre le relais, avec un job désormais vu comme un cadeau empoisonné ? Les principaux candidats jouissent d'une vie discrète dans des championnats moins médiatisés et pourraient donc s'avérer réticents.

Parmi ceux qui sont qualifiés, on retrouve Eduardo Freitas, directeur de course en GT et en WEC depuis plus de 20 ans, et Scot Elkins, précédemment adjoint en F1 mais déjà bien occupé avec la Formule E et le DTM, et qui a sa famille aux États-Unis. Il y a aussi Niels Wittich, ancien du DTM, qui avait déjà été nommé adjoint de Masi pour 2022, sans oublier Peter Roberts, qui connaît les week-ends de Grand Prix grâce à son rôle en Porsche Supercup. Tous pourraient prétendre à un rôle de codirecteur.

Niels Wittich, Race director

Niels Wittich

Quelques anciens de la FIA pourraient également reprendre du service en tant que conseillers, à l'image du vétéran Herbie Blash, qui ne souhaitera toutefois pas forcément s'engager sur 23 week-ends de Grand Prix, lui qui a quitté la F1 fin 2016 et a travaillé avec Yamaha en moto par la suite. Colin Haywood, lui, a longtemps occupé le poste de responsable des systèmes à la direction de course, avant d'adopter un simple rôle de consultant en mai dernier. On pourrait considérer que son expérience a manqué la saison passée, et pas qu'à Abu Dhabi.

Les team managers et directeurs sportifs seraient également des cibles clés, puisqu'ils connaissent le règlement par cœur et comprennent le fonctionnement de la FIA. De plus, leur tempérament calme et leur capacité à prendre des décisions rapides correspondent aux prérequis. Celui de Ferrari, Laurent Mekies, avait un temps été préparé pour remplacer Whiting, mais après avoir été directeur de course adjoint en 2017 et 2018, il a décidé de rejoindre la Scuderia.

Passé par Tyrrell et Benetton/Renault, Steve Nielsen pourrait être considéré comme un choix idéal, mais il travaille déjà d'arrache-pied avec ses nombreuses autres tâches, notamment l'écriture des règles supervisée par le directeur de course, et avec le départ de Ross Brawn fin 2022, sa charge pourrait s'accroître encore davantage. Il ne devrait pas être candidat.

Marcin Budkowski, Executive Director, Alpine F1, in the team principals Press Conference

Marcin Budkowski

Tout comme Mekies, Marcin Budkowski travaillait précédemment à la FIA dans un rôle technique, mais il était frustré par le manque de perspectives pour sa carrière et a rejoint Alpine en 2018, écurie qu'il vient de quitter. Il pourrait devenir directeur de course ou même directeur sportif de la F1, un rôle qu'il aurait pu adopter précédemment s'il n'avait pas délaissé la fédération.

Bref, peu importe qui sera le directeur de course, que ce soit Masi ou un nouveau venu, la tâche sera gargantuesque, scrutée de plus près que jamais après les événements d'Abu Dhabi, avec très peu de marge d'erreur.

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