Recruter Pérez, une décision "adulte" pour Red Bull
Christian Horner considère la décision de recruter un pilote hors de la filière Red Bull comme un signe de maturité de la part de l'écurie.

Cette saison, Sergio Pérez deviendra le premier pilote à courir pour Red Bull Racing sans être passé par le Red Bull Junior Team depuis Mark Webber en 2013. La marque au taureau a peiné à trouver un remplaçant adéquat à Daniel Ricciardo lorsque ce dernier est parti chez Renault pour la saison 2019, Pierre Gasly et Alexander Albon n'ayant pas donné satisfaction, tous deux régulièrement relégués à une demi-seconde au tour de Max Verstappen. Rappelons qu'Albon va occuper le poste de pilote de réserve et de développement et travailler sur le simulateur en 2021, en parallèle d'une campagne partielle en DTM.
Red Bull s'est finalement tourné vers un Sergio Pérez éjecté de Racing Point (désormais Aston Martin) par l'arrivée de Sebastian Vettel, choix compréhensible : le Mexicain a réalisé une saison 2020 époustouflante en prenant la quatrième place du championnat malgré son absence lors de deux courses pour cause de COVID-19, avec une sensationnelle victoire à la clé au Grand Prix de Sakhir.
"La décision a été extrêmement difficile, et nous avons eu la chance d'avoir le temps de l'évaluer dans le moindre détail – toute la saison, en fait", commente Christian Horner, directeur d'équipe, auprès de Motorsport.com. "Et il est très inhabituel qu'un pilote de la qualité et du talent de Sergio soit sur le marché. Nous avons simplement pensé que nous ferions mieux de mettre un pilote plus expérimenté aux côtés de Max pour 2021."
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"Nous avons fait le choix adulte de regarder en dehors de notre programme [de pilotes] et de donner sa chance à Sergio. Il a si bien piloté l'an dernier, en particulier dans le dernier tiers de la saison." Le pilote Racing Point aurait pu signer trois podiums consécutifs sur cette période sans une coûteuse panne à Bahreïn.
Lorsque nous lui demandons ce que va apporter Pérez à Red Bull, Horner répond : "Il a dix ans d'expérience en Formule 1, je pense qu'il a démontré sa capacité à tirer le meilleur du pneu Pirelli. Bien sûr, il apporte cette immense expérience – les podiums et résultats qu'il a accomplis dans des voitures qui, jusqu'à l'an dernier, étaient loin d'être compétitives."
"Je connais Sergio depuis longtemps – il a couru pour mon équipe en GP2 et j'ai toujours suivi sa carrière avec intérêt. Les circonstances ont représenté une opportunité et cela avait du sens que Sergio prenne le baquet aux côtés de Max cette année."
Qu'a montré Pérez chez Arden en GP2 ?
C'est en 2009 que Sergio Pérez a couru pour l'écurie Arden International de Christian et Garry Horner dans l'antichambre de la Formule 1. Alors âgé de 19 ans, le Mexicain restait sur une quatrième place en British F3 et a été associé en GP2 à un autre rookie prometteur : Edoardo Mortara, vice-champion en titre de F3 Euro Series.
Pérez avait eu du succès à l'intersaison en GP2 Asia avec l'équipe Campos, signant deux victoires au volant de l'ancienne monoplace qu'était la GP2/05 (utilisée en GP2 Series de 2005 à 2007) mais il a eu moins de réussite dans le championnat principal, malgré son objectif de jouer le titre. Le pilote Arden a souffert de performances moyennes en qualifications, où il était souvent aux portes du top 10, mais à Valence, qualifié quatrième, il est parvenu à monter sur le podium à deux reprises.

Ce furent ses deux seules arrivées dans le top 3 de l'année ; à nouveau qualifié quatrième à Monza, il a perdu le contrôle sous la pluie dès le début de la Course Principale après un beau dépassement sur son futur coéquipier Nico Hülkenberg. Il s'est classé 12e du championnat, loin du meilleur rookie (ce même Hülkenberg, champion) mais devant Mortara, 14e, auteur d'une victoire mais d'aucun autre podium. Pérez allait avoir bien plus de succès en 2010 avec l'équipe Barwa Addax, deuxième du championnat derrière Pastor Maldonado.
Propos recueillis par Alex Kalinauckas

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Sergio Pérez |
Équipes | Red Bull Racing , Arden International |
Auteur | Benjamin Vinel |
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