Opinion

L'opportunité qui pourrait rendre Red Bull maître de son destin

D'abord perçu comme une mauvaise nouvelle, le retrait de Honda pourrait toutefois constituer une occasion en or pour Red Bull.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16

Photo de: Charles Coates / Motorsport Images

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La stratégie changeante de Honda avec la Formule 1 s'apprête à passer par une nouvelle phase de sortie. Messieurs Horner, Newey et Marko doivent réfléchir avant de présenter au grand patron de Red Bull, Dietrich Mateschitz, une solution qui n'implique pas que ses écuries se cantonnent à jouer les seconds rôles face à une équipe d'usine. 

Mercedes n'est pas intéressé par l'idée, tandis qu'avoir un moteur client acheté à Maranello n'offrirait pas de garanties de performance. Théoriquement, il ne reste que Renault, motoriste avec lequel Red Bull a publiquement connu la discorde après des années de collaboration. À l'instar d'un couple divorcé qui se remet ensemble dans le but de régler une hypothèque, il est peu probable que Christian Horner et Cyril Abiteboul se réjouissent d'une telle perspective. Ils ne tarderont pas à se souvenir pourquoi ils s'étaient d'abord séparés.

La meilleure option pour Red Bull serait de voir Honda lui léguer son projet sous une forme ou une autre, en lui fournissant une licence d'exploitation de sa technologie moteur, tout en voyant la FIA imposer un gel du développement des unités de puissance à partir de 2022. De cette manière, les deux écuries de Red Bull pourraient bénéficier de la fourniture et du développement du bloc Honda jusqu'en 2025, en travaillant avec un intervenant extérieur.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16 on the grid

Pour s'acquitter de cette tâche, un certain nombre d'entreprises ont déjà été mentionnées, allant de Mugen à Ilmor, en passant par Mecachrome et Cosworth. Et il y a également des talents disponibles, à l'image d'Andy Cowell. Mais il y a aussi un autre candidat.

AVL n'est peut-être pas un nom qui parle aux passionnés de F1, mais il s'agit d'une société de premier plan dans le domaine des motorisations qui emploie 11 500 personnes et génère deux milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Cette entreprise pourrait s'appuyer sur son expertise afin de l'appliquer à bon escient sur l'unité de puissance Honda. AVL présente aussi l'avantage d'être dirigé par Helmut List, le fils de son fondateur. Lui comme la compagnie sont nés à Graz, en Autriche, qui est également la ville natale du Docteur Marko. List partage également avec Mateschitz la fierté d'avoir maintenu les fondations de son business en Styrie. 

Ceci étant dit, Red Bull et Honda ont encore une année de transition à vivre, tandis qu'AVL n'a pas autant d'expérience de la F1 à offrir qu'une entreprise comme Cosworth. Basé à une demi-heure de l'usine Red Bull de Milton Keynes, Cosworth fournit des V12 pour l'Aston Martin Valkyrie sur laquelle travaille Red Bull Technologies. Ce serait le choix du département course si Helmut Marko ne considérait pas la firme de Northampton comme une force appartenant au passé.

Christian Horner, Team Principal, Red Bull Racing, and Masashi Yamamoto, General Manager, Honda Motorsport <

À l'automne 2009, Cosworth est passé tout près de fournir ses moteurs V8 à Red Bull pour la saison 2010 et au-delà, comme en atteste le brouillon de contrat que l'on a pu voir. Adrian Newey était allé voir le bloc de 780 chevaux tourner au banc d'essais, quand le V8 Renault offrait 750 chevaux mais avec un léger avantage en poids et en consommation. À Salzbourg, ou plutôt à Graz, on avait tout de même dit non.

Directeur général du département moteur de Cosworth, Bruce Wood est un expert des moteurs turbo, et l'entreprise est capable de faire progresser l'unité de puissance Honda. Cependant, l'attrait d'un partenariat basé en Autriche avec AVL pourrait s'avérer plus grand. Tout dépend si Red Bull veut travailler avec des compétiteurs nés ou avec des gens qui apprennent vite.

Honda a fait son entrée trop tardivement dans l'ère hybride, a déployé son unité de puissance trop tôt et s'en va trop tôt. La seule grâce que l'on peut accorder au constructeur nippon, c'est qu'il pourrait offrir à Red Bull l'opportunité d'être maître de son destin. Le futur plafonnement budgétaire n'inclura pas le développement moteur, ce qui ouvre une brèche fascinante pour redéployer les ressources de recherche et développement dont dispose Adrian Newey. C'est peut-être la solution dont Red Bull avait besoin depuis le début.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB16

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