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Renault en F1 - 2000-2009 : Les années Alonso

Si cette décennie n'a pas toujours souri à Renault, les succès qu'elle y a connus sont liés de façon indéfectible à la présence du pilote espagnol dans son équipe.

Fernando Alonso

Fernando Alonso

LAT Images

Giancarlo Fisichella
Giancarlo Fisichella
Giancarlo Fisichella
Jenson Button et Patrick Faure
Fernando Alonso
Jarno Trulli fête sa victoire avec Flavio Briatore
Giancarlo Fisichella et Flavio Briatore
Jarno Trulli
Flavio Briatore et Jacques Villeneuve sur la grille de départ
Podium : Fernando Alonso
Fernando Alonso, vainqueur, célèbre sa victoire
Le Champion du Monde de F1 2006 Fernando Alonso célèbre avec des membres de Renault F1 Team
Heikki Kovalainen, Renault F1 Team, David Coulthard, Red Bull Racing
Conférence de presse FIA: Heikki Kovalainen, Renault F1 Team
Fernando Alonso, Renault F1 Team
Conférence d'après-course : le vainqueur Fernando Alonso
Accident pour Nelson A. Piquet, Renault F1 Team
Podium: le vainqueur Fernando Alonso et le deuxième Nico Rosberg
Fernando Alonso, Renault F1 Team

Comme une dizaine d'années plus tôt après avoir fermé son écurie de F1 puis cessé son activité de motoriste, Renault reste éloigné des Grands Prix le temps de deux saisons seulement en 1998 et 1999, au cours desquelles ses moteurs V10 (dont le développement a été stoppé fin 1997) sont rebadgés Mécachrome, Supertec ou Playlife pour équiper Williams et Benetton.

Williams (l'équipe avec laquelle le Losange avait remporté la grande majorité de ses victoires et titres dans les années 1990) s'étant engagée dès 1998 avec BMW pour l'arrivée du constructeur munichois deux ans plus tard, Renault se porte acquéreur de Benetton au printemps 2000 mais se contente d'avancer masqué cette année-là. Ses voitures, très loin du compte malgré deux 3e places de Giancarlo Fisichella en milieu de saison et une 4e position au classement constructeurs en fin de championnat, sont toujours des Benetton-Playlife.

Le nom de Renault effectue son retour en 2001 mais uniquement sur les moteurs. Fisichella signe un nouveau podium, en fin de saison à Spa, mais n'atteint pas le top dix du Championnat. Pas plus que son tout jeune équipier Jenson Button, qui semble subir le contrecoup de ses débuts réussis chez Williams l'année précédente et ne fait pas mieux que son prédécesseur Alexander Wurz.

Un retour en deux temps

C'est en 2002 que l'équipe dirigée par Flavio Briatore (qui avait quitté Benetton fin 1996 puis créé Supertec et enfin œuvré au rachat de son ancienne écurie par le constructeur français) et présidée par Patrick Faure fait ses vrais débuts, en même temps que son nouveau et ambitieux moteur V10 doté d'un angle de 110° censé abaisser plus encore le centre de gravité de la voiture. Le jaune bien connu vient se mêler au bleu du sponsor titre de Benetton.

Plus à son affaire, Button, sept fois dans les points mais toujours entre la 4e et la 6e place (seuls les six premiers en inscrivaient alors) termine 7e du Championnat devant son nouvel équipier : Jarno Trulli, managé par Briatore. Et l'équipe atteint son (raisonnable) objectif avec la 4e place des constructeurs.

Button doit pourtant céder son baquet en 2003 à un autre protégé de Briatore, un certain Fernando Alonso. L'équipe poursuit sa progression et, après deux 3e places en début de saison, l'Espagnol, bien aidé par ses pneus Michelin sous la forte chaleur, s'impose au terme d'une domination sans partage en Hongrie – et en s'étant même permis de prendre un tour à Michael Schumacher, à la dérive sur ses Bridgestone. Une victoire qui survient, à quelques jours près, tout juste vingt ans après la dernière d'une monoplace 100% Renault à Zeltweg, en Autriche, avec Alain Prost...

Après avoir révolutionné la F1 avec le turbo puis encore innové avec son V10, Renault choisit la sécurité pour se lancer à la conquête du titre en revenant à un angle plus répandu de 72° sur son nouveau V10 en 2004. Battu de 22 points par Alonso l'année d'avant malgré neuf arrivées dans les points, un Trulli en pleine confiance prend l'ascendant sur son équipier davantage sujet aux erreurs. S'imposant à Monaco et prenant cette fois encore des points à neuf reprises mais sur les dix premiers GP, il s'effondre pourtant et n'en inscrit plus un seul jusqu'à son départ de l'écurie... trois courses avant la fin de saison. Un conflit avec Briatore, dont il voulait se libérer, avait fait son œuvre.

Le même Briatore prend alors l'étonnante décision d'engager pour ces trois dernières courses un Jacques Villeneuve quelque peu rouillé, qui ne fait mieux qu'une 10e et deux 11e places. Le tout au grand dam de Franck Montagny, pilote essayeur de l'écurie et qui aurait mérité d'avoir sa chance.

Quatre titres en deux ans

Quatrième du Championnat avec une 2e et deux 3e places en cette saison 2004, Alonso est battu à l'arrivée du premier GP de 2005, en Australie, par son nouveau compagnon de team : le revenant Giancarlo Fisichella. Renault a pris l'ascendant sur ses rivales et le duel s'annonce serré entre ses deux pilotes mais l'Espagnol enchaîne sur trois victoires et l'Italien sur trois abandons. La messe est déjà dite en interne et Alonso passera la saison à gérer son avance sur Kimi Räikkönen au volant d'une McLaren globalement plus rapide mais fragile comme du verre. Avec sept victoires et 15 podiums à son actif, l'Asturien est Champion du monde, tout comme Renault – une première.

Rien n'empêche le pilote et l'équipe de poursuivre leur domination l'année suivante. Pas même le passage au V8 “réglementaire” à 90° ni le retour en forme du trio Schumacher/Ferrari/Bridgestone ou l'interdiction du mass damper imaginé par Pat Symonds (une “masse suspendue” placée dans le museau de la voiture et lui permettant de mieux absorber les vibrations). Qu'on en juge : sept victoires, sept 2e et deux 5e places (et deux abandons) en 18 courses valent encore le titre à un pilote pourtant pas très reconnaissant envers son équipe en fin de saison. Il accuse en effet de ne pas le soutenir, et de favoriser Fisichella (pourtant vainqueur d'un seul GP et 4e du Championnat), une équipe Renault – elle aussi encore titrée – dont il avait annoncé dès la fin 2005 qu'il la quitterait pour McLaren en 2007! Pas vraiment l'esprit d'équipe vanté par le sponsor de l'écurie, un cigarettier, à travers l'inscription remplaçant son nom quand l'affichage en était prohibé sur les voitures.

Crashgate : Le début de la fin

Le seul podium de Renault en 2007 est une 2e place pour Heikki Kovalainen, le remplaçant d'un Alonso qui revient cependant dès 2008 à Enstone, la queue entre les jambes, après une année des plus houleuse à Woking. Sa saison est sauvée par deux victoires inattendues sur la fin, à Fuji et surtout Singapour. Surtout, car un an plus tard au même endroit, Nelson Piquet, équipier limogé du double Champion du monde, révèle avoir ce jour-là tapé le mur à la demande de ses patrons pour entraîner une intervention de la Voiture de Sécurité et favoriser la victoire de l'Ibère qui venait de passer au stand... L'événement va précipiter la fin de l'équipe Renault version Briatore, celui-ci et Symonds étant même bannis de la discipline par la FIA.

Alonso, sur qui les succès de l'équipe – y compris le plus fallacieux – ont reposé durant ses années de présence, a déjà pris la direction de Ferrari quand la majorité puis la totalité des parts de celle-ci sont revendues à Gérard Lopez et Genii Capital. Après avoir fait courir deux saisons durant sous une autre identité une équipe dont le constructeur était propriétaire lors de son retour en 2000-2001, Renault laissera une structure qui n'était plus la sienne porter son nom en 2010 et 2011 avant qu'elle ne se mue en Lotus, qui conservera des blocs Renault jusqu’en 2014.

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