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Renault en F1 - 2010-2015 : Les années Red Bull

Après avoir décroché deux titres mondiaux avec Fernando Alonso, les choses commencent à mal tourner pour Renault suite à l'affaire du Crashgate.

Le vainqueur Sebastian Vettel, Red Bull Racing

Photo de: XPB Images

Flavio Briatore, directeur général de Renault F1 Team et Fernando Alonso
Robert Kubica, Renault F1 Team devant Michael Schumacher, Mercedes GP
Romain Grosjean, Lotus F1 E21 et Kimi Räikkönen, Lotus F1 E21
Le vainqueur Kimi Raikkonen, Lotus F1 fête sa victoire à la fin de la course
Sebastian Vettel (Red Bull Racing) remporte la course et le Championnat du Monde 2010
Le vainqueur Sebastian Vettel, Red Bull Racing
Will Stevens, Caterham CT03
Daniil Kvyat, Scuderia Toro Rosso STR9
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB11
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11 et Pastor Maldonado, Lotus F1 E23 en lutte pour une position
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11

Avant le Grand Prix de Singapour 2008, l’état-major de l’écurie Renault F1, composé de Flavio Briatore et Pat Symonds, complote afin de faire gagner Fernando Alonso et ainsi sauver une saison très décevante. Nelson Piquet Jr. cause volontairement un accident en course qui profite pleinement à Alonso avec l'intervention de la voiture de sécurité. Un an plus tard, l’affaire est révélée au grand jour et secoue la haute direction de Renault, car le constructeur automobile français est perçu comme un tricheur par le public.

Renault décide donc de se retirer partiellement de la F1 et vend la majorité des parts de son écurie à la société Genii Capital de Gérard Lopez. Les monoplaces de Robert Kubica et de Vitaly Petrov sont peintes aux couleurs noire et jaune historiques de Renault. Kubica signe quelques podiums, mais la saison 2010 est assez peu reluisante.

L’année suivante, Renault se désengage complètement de l’écurie, qui porte désormais le nom de Lotus. Mais cette décision ne fait pas l’affaire de Tony Fernandes, qui fait aussi rouler ses F1 sous le nom de… Lotus! S’engage alors un bras de fer juridico-commercial entre Lopez et Fernandes, qui traînera durant des mois.

Le retour de Kimi Räkkönen

Kubica ayant été grièvement blessé lors d’un accident de rallye survenu le 6 février en Italie, l’équipe engage Nick Heidfeld pour le remplacer. Après une autre saison décevante, Lotus décide pour 2012 de remplacer ses deux pilotes avec un duo de choc composé de Kimi Räikkönen, qui revient en F1 après avoir couru durant deux ans en Championnat du monde des Rallyes, et Romain Grosjean.

On se souviendra que Räikkönen a remporté le Grand Prix d’Abu Dhabi de façon flamboyante, après un échange radio devenu mythique. “Laissez-moi seul, je sais ce que je fais”, avait-il lancé à ses ingénieurs.

Malheureusement, le Lotus F1 Team fait vite face à d’énormes problèmes financiers. L’équipe a même du mal à payer tout ce qu’elle doit à Räikkönen qui, futé, a négocié une prime aux points inscrits. Le Finlandais claque la porte et file chez Ferrari. Il est remplacé par Pastor Maldonado qui apporte avec lui les millions de dollars de son sponsor historique, le pétrolier PDVSA. Durant l’hiver 2014, plusieurs sponsors quittent le navire Lotus en perdition.

La crise devient de plus en plus grave courant 2015, et l’équipe a du mal à payer ses factures et à verser le salaire de ses employés. Entre-temps, Grosjean signe un podium inespéré à Spa. Gérard Lopez n’a plus le choix et accepte une reprise de la part de Renault. L’affaire est finalement conclue en décembre 2015 après de longs mois de négociations. En 2016, on assistera au retour officiel d’une écurie de F1 100% Renault.

Des succès à titre de motoriste

Renault Sport F1, avec ses activités basées à Viry-Châtillon, a fourni des V8 atmosphériques à Red Bull Racing dès 2005. L’arrivée du jeune allemand Sebastian Vettel au sein de cette écurie en 2009 la métamorphose en machine à gagner, avec le concours d'Adrian Newey. Au volant d’une Red-Bull à moteur Renault, Vettel remporte quatre titres mondiaux consécutifs.

Renault fournit aussi ses moteurs aux écuries Lotus, Caterham et Toro Rosso. Seule Lotus s’en tire avec les honneurs, parvenant à récolter deux victoires, à Abu Dhabi en 2012 et à Melbourne en 2013 avec Kimi Räikkönen.

Malgré quelques soubresauts, comme l’histoire des alternateurs défaillants qui coûte des victoires à Vettel et à Mark Webber durant la saison 2012, le partenariat qui unit Red Bull à Renault est franchement couronné de succès. Ensemble, Red Bull et Renault décrochent pas moins de huit titres mondiaux entre 2010 et 2013, quatre chez les pilotes avec Vettel, et autant chez les constructeurs. 

Les choses basculent dramatiquement en 2014 avec l’introduction des nouvelles unités de puissance turbo hybrides. Les essais d’hivernaux de la Red Bull RB10 sont sévèrement perturbés par des ennuis à répétition. Les pilotes, Vettel et Daniel Ricciardo, ne parviennent qu’à boucler quelques tours d’affilée, et à une vitesse relativement basse. Sous le capot moteur, tout surchauffe à l’extrême et le V6 français accuse un sérieux déficit de puissance.

L’écurie décroche bien quelques podiums, mais Christian Horner, directeur général de l’équipe autrichienne, déclare à la mi-saison que la performance du moteur Renault est "inacceptable". Les ingénieurs de Viry-Châtillon conçoivent bien de nouvelles pièces, mais l’interdiction de procéder à des essais complique énormément les choses. Les résultats ne sont guère plus brillants du côté des écuries clientes de Renault : Lotus, Caterham et Toro Rosso…

Red Bull continue avec Renault en 2015, sans succès éclatant. La guerre des mots fait rage entre les deux entités, Horner accusant publiquement Renault de ne pas être à la hauteur. Le manque de résultats force Red Bull à rompre son contrat avec le motoriste français un an avant terme. L’an prochain, Red Bull continuera à utiliser des propulseurs Renault, mais rebadgés TAG-Heuer.

Simultanément, Renault décide de revenir en F1 à titre de constructeur officiel en rachetant les actifs de l’écurie Lotus. Les voitures seront-elles peintes en jaune et noir comme lors des grands débuts en 1977?

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