Renault - Être uniquement motoriste ne suffit plus
Robert Kubica, Renault F1 Team
XPB Images
Renault estime que les coûts en Formule 1 sont trop élevés pour justifier un engagement comme motoriste sur le long terme.
Alors que les discussions continuent à la tête de Renault pour décider des plans du constructeur français en F1 pour l'avenir – qui pourraient déboucher sur une implication avec une équipe à part entière –, il est devenu de plus en plus clair que le seul rôle de motoriste ne suffira plus.
Après les échanges entre le Président de Renault, Carlos Ghosn, et Bernie Ecclestone à Monaco pour évoquer la situation du Losange, le retour sur investissement est ressorti comme un facteur essentiel.
"La seule chose que je peux dire est que, à notre avis, le modèle de fourniture moteur ne fonctionne pas avec les nouvelles règles des motorisations", a confié Cyril Abiteboul à Motorsport.com. "Le niveau de dépense est si élevé que vous n'avez pas suffisamment de bénéfices en tant que fournisseur pour justifier les dépenses, particulièrement pour rattraper des gens qui ont placé la barre très haut comme Mercedes."
"Si Mercedes n'avait pas mis la barre si haut, peut-être que les dépenses auraient été plus contenues et que le positionnement comme motoriste aurait pris du sens. Mais actuellement, les frontières sont repoussées si loin que nous devons dépenser plus. Et pour dépenser plus il doit y avoir plus de retour [sur investissement], y compris du point de vue marketing."
Red Bull est toujours une option
Le contrat actuel de Renault avec Red Bull et Toro Rosso court jusqu'à la fin de la saison 2016, et en dépit des moments difficiles vécus cette année, Abiteboul n'exclut pas de prolonger cette collaboration.
"En théorie, nous pourrions trouver cette valeur marketing avec Red Bull, c'est pourquoi je crois toujours qu'il y a un avenir avec Red Bull", souligne-t-il. "Cependant, c'est plus difficile à trouver qu'avec la précédente réglementation moteur."
D'autres options sont évoquées avec le rachat d'une équipe comme Force India, Lotus ou Sauber.
Abiteboul insiste également sur l'importance d'avoir informé Bernie Ecclestone directement à Monaco quant aux projets de Renault et Carlos Ghosn.
"Il y a eu beaucoup de commentaires venant de nombreuses personnes qui ne représentent pas Renault, donc c'était bien de saisir l'opportunité de cette rencontre annuelle qui a lieu à Monaco, en l'absence d'un Grand Prix de France, pour le faire avec Bernie et sans personne entre nous."
Les V6 n'ont pas résolu le problème des coûts
Le passage au unités de puissance V6 turbo en 2014 était réclamé par Renault, qui avait clairement menacé les dirigeants de la F1 de s'en aller si des motorisations plus efficientes n'étaient pas introduites. Mais avec l'arrivée de cette nouvelle technologie, les coûts très élevés ont rapidement freiné l'enthousiasme de Renault sur cette nouvelle ère.
Interrogé sur le bien-fondé de l'arrivée des V6 en F1, Abiteboul répond : "Je crois que nous devons nous donner un peu plus de temps. En théorie, aller vers un moteur qui est plus viable en matière de consommation d'essence est une bonne chose, mais peut-être que nous avons manqué certains éléments, comme le contrôle des coûts."
"Je suis certain que si nous avions contenu les coûts, alors l'écart de performance aurait été plus réduit qu'aujourd'hui, ce qui est un problème."
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