Renault, impayé par certains teams, montre les dents

Bon nombre d’observateurs attendaient des versions B ou des packages singulièrement revus en Espagne après trois semaines de break et beaucoup d’enseignements tirés des premières courses de la saison. Mais si chaque équipe a effectivement amené des nouveautés en Catalogne, les nouvelles introductions ne sont pas majeures, à l’exception de chez Sauber, où le châssis a subi une sévère cure d’amincissement.

Peut-être la raison du rythme de développement moins poussé que supposé est généralement liée cette fois aux difficultés de certaines équipes à puiser dans leurs ressources financières. De nombreux teams

les décideurs du sport sur les coûts immenses et difficilement supportables pour les équipes et même les manufacturiers. Une réunion a été organisée par la FIA pour entendre les différents points de vue dans la tentative de supervision d’une F1 durable financièrement.

Le parallèle pourrait être dressé avec Renault, qui lance un petit pavé dans la mare ce weekend, en affirmant que du temps a pu être perdu sur le développement de l’unité de puissance et en R&D en raison de retards de paiements de certaines des équipes fournies. Même si cela n’a pas été publicisé, certains tests hivernaux ont été pris en charge avec le soutien de Renault, est en mesure d'affirmer ToileF1, notamment lorsque Lotus a fait faire ses premiers tours de roues à une E22 ayant manqué la rentrée des classes de Jerez. A Idiada, Red Bull a également tenu des tests discrets cet hiver pour fiabiliser sa nouvelle unité de puissance dans le cadre d’un tournage promotionnel servant à de nombreuses vérifications systèmes.

Jean-Michel Jalinier, Président de Renault F1, explique que si Renault dispose de ressources pour mener le programme moteur F1 2014, la Régie compte également sur les rentrées régulières de chèques en provenance des clients pour faire tourner le moulin, au propre comme au figuré.

« Dans le but d’élaborer notre plan d’action, il nous faut des ressources, et celles-ci proviennent de deux sources », explique-t-il ainsi à Autosport. « Nous sommes Renault, et nous sommes parvenus à obtenir les ressources humaines et financières. L’autre partie, elle, doit provenir de nos équipes clientes. Et sur ce point, nous ne sommes pas dans une bonne situation, car certains teams sont en retard dans les paiements. Quand on établit ce genre de plan, on ne peut pas se permettre de manquer de ces ressources ».

Jalinier ne pointe aucune équipe du doigt directement, mais Red Bull et Toro Rosso disposant de la même (saine) trésorerie en amont, les regards se tournent vers Lotus. Caterham, dont il devient de plus en plus vraisemblable qu’il s’agit de la dernière saison en F1, est également dans le viseur et a du mal à régler les nombreuses factures.

« C’est très préoccupant », poursuit Jalinier. « On peut vivre avec jusqu’à un certain point, en développant, et en investissant l’argent de l’entreprise. Mais il nous faut plus de ressources », qui fait désormais pression directe en n’excluant pas l’option de cesser de fournir les mauvais payeurs.

« C’est une option. Mais il nous faut avant tout travailler pour rattraper notre retard et revenir à un équilibre financier. Nous devrons discuter de la situation avec les équipes et prendre des décisions car ce n’est pas quelque chose que nous pouvons reporter. »