Renault - Le temps pour être compétitif en 2015?

Renault admet à demi-mots qu’il sera difficile de remonter la pente sur son unité de puissance 2015, en dépit des changements d’architecture possibles après le gel 2014.

Le retard accumulé par le Losange cette année a laissé ses teams dans l’embarras, et l’unique victoire Red Bull signée au Canada cette année a avant tout été le fait d’une course mouvementée, lors de laquelle les deux pilotes Mercedes ont rencontré des problèmes de fiabilité.

Obligation de progresser, et plus que les autres

Le niveau de performance de l’unité de puissance ainsi que celui de son système d’exploitation ne sont pas au niveau, Renault Sport F1 s’active désormais sur une correction du tir pour la prochaine unité de puissance 2015, qui partira sur de nouvelles bases techniques.

Pour autant, le fait d’intervenir une nouvelle fois tardivement et avec une date butoir plaçant la Régie sous pression incite Rémi Taffin à une extrême prudence au moment de définir la marge de manœuvre possible.

« Nous savons qu’il s’agira d’un pas en avant, mais cela reste relatif », a expliqué le Français, interrogé par Autosport sur les progrès qui seront introduits avec l’unité de puissance 2015. Renault sait en effet que des progrès seuls ne seront pas suffisants : il faut avant tout reprendre du ratio de performance aux motoristes rivaux, qui travaillent eux aussi sur des améliorations.

« Dire : ‘je suis content si je vise 10% et que j’atteins cela’, mais que le rival trouve 15%... On est à côté », poursuit Taffin. « Il ne s’agit de placer un objectif, de l’atteindre et de dire que l’on a le temps pour l’atteindre. Comme nous sommes déjà en juillet, et que nous savons que nous devons déjà débuter la conception et la fabrication pour l’an prochain, ce n’est pas facile », prévient-il.

Passé mal calculé, futur délicat

Renault reconnait désormais que le retard accumulé dans le développement des unités de puissance V6 Turbo Hybrides est lié de façon importante au calendrier fixé par Renault Sport F1, ayant démarré le programme trop tardivement par rapport à la concurrence. Le Losange explique qu’il fallait également se concentrer sur les saisons en cours, lors desquelles de gros efforts étaient consentis pour collecter un total de 8 titres mondiaux consécutifs. Très concentrée sur le présent, la Régie a ainsi quelque peu négligé les exigences futures sans mesurer l’immédiateté des besoins.

« Quand on est en 2010 ou en 2011, commencer un an plus tard fait une grande différence par rapport à plus tard dans le cycle de développement. Le moteur roule en piste, désormais, et il faut aussi se concentrer là-dessus. S’il fallait refaire les choses, nous commencerions un an plus tôt. Mais nous avons un plan et allons essayer de le suivre. Quoi qu’il en soit, il est juste de dire qu’il ne va pas être facile de tout avoir maitrisé pour l’an prochain, car tout est très serré. Nous voulons faire tant de choses ; mais certaines doivent être abandonnées et certaines seront de bonnes surprises. Comme toujours, il faut attendre ».