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Renault travaillant chez Red Bull : "l'impensable" scénario de la crise

Le directeur de Red Bull Christian Horner a révélé que du personnel de Renault, et notamment des dirigeants techniques, avait dû travailler au sein de l'usine de la structure autrichienne, dans le cadre de Project Pitlane.

Alex Albon, Red Bull Racing RB15, devant Nico Hulkenberg, Renault F1 Team R.S. 19

Alex Albon, Red Bull Racing RB15, devant Nico Hulkenberg, Renault F1 Team R.S. 19

Joe Portlock / Motorsport Images

L'accès aux usines des écuries est d'ordinaire très strictement encadré pour éviter de révéler des secrets à ses rivaux. Mais de telles inquiétudes ont été mises de côtés au moment où les équipes se sont alliées pour concevoir et fabriquer des appareils respiratoires pour le gouvernement britannique dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Et même si l'appareil low-cost sur lequel Red Bull et Renault travaillaient n'a pas été mis en service car le gouvernement estimait qu'il n’était pas nécessaire pour le moment, Horner reste très fier des efforts effectués.

S'adressant en exclusivité pour Motorsport.com, le dirigeant britannique a déclaré : "Je pense que cela en dit long sur la Formule 1. Nous avons pris contact avec le gouvernement dès que nous avons vu cette crise se profiler, puis nous nous sommes mis à coordonner notre action avec celle des autres équipes. Nous avons identifié un projet auquel nous avons été affectés, avec Renault. J'ai été stupéfait de voir les volontaires qui se sont engagés sans condition, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour soutenir ce projet. Nous avions des gens comme notre designer en chef, Rob Marshall, qui y travaillaient. Je pense qu'il a passé trois nuits blanches successives sur ce projet, et [il y a eu] des efforts incroyables qui allaient transformer ce qui était un concept assez rudimentaire en un respirateur pleinement fonctionnel et bien développé."

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Comme cela a été révélé récemment, Red Bull disposait d'un lit de soins intensifs et de prototypes de respirateurs situés dans ses quartiers à Milton Keynes pendant que le travail s'y faisait encore. Et, en dépit de tensions récentes entre les deux entités, du personnel de Renault était présent pour avancer avec celui de Red Bull sur le projet. "À ce moment-là, votre esprit de compétition disparaît, et il s'agit de trouver des solutions", a expliqué Horner.

"Donc nous avions des gens de Renault qui travaillaient dans notre usine, dans leur propre tenue d'équipe, dans nos espaces de course, dans nos installations. Ce serait impensable dans des circonstances normales ! Nous avions [le conseiller technique de Renault] Bob Bell qui travaillait aux côtés de Rob Marshall, aboutissant à des solutions qui ont stupéfié l'industrie."

"Ce n'était pas seulement la solution, mais aussi la vitesse à laquelle la Formule 1 fonctionne, parce que les solutions ont été identifiées et usinées dans la nuit, et qu'elles étaient sur le banc d'essai au moment où les gens revenaient le lendemain matin. Alors qu'il aurait normalement fallu trois ans pour faire approuver cette machine, cela a en fait été fait en trois semaines et demie."

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Bien que Horner ait déclaré que l'équipe était attristée que le projet n'ait pas abouti cette fois-ci, il affirme qu'en fin de compte, le fait qu'il n'était pas nécessaire à l'époque a eu des effets positifs. "Bien sûr, il y a eu une certaine déception lorsque nous n'avons pas pu passer à la production quand nous étions prêts à le faire. Mais quand on y pense, c'était une très bonne chose qu'ils ne soient pas nécessaires, parce que cela signifie que le besoin du National Health Service n'était pas si important et que ces ventilateurs d'urgence n'étaient pas nécessaires."

"Je pense que cela a mis en évidence l'ingéniosité de la Formule 1, sa capacité à résoudre les problèmes, à créer rapidement des prototypes et à trouver des solutions, ainsi que son attitude positive et la philosophie du refus de la défaite. Je pense que cela a symbolisé tous les aspects positifs de ce sport, et certains des ingénieurs les plus intelligents et les plus brillants du pays qui travaillent en Formule 1."

Avec Jonathan Noble et James Allen 

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