Arnoux : "Gilles Villeneuve était un acrobate"

Voilà 41 ans que Gilles Villeneuve nous a quittés. René Arnoux se remémore les bons moments avec celui qui était son "meilleur ami en Formule 1".

Gilles Villeneuve, Ferrari 312T5

Photo de: Ercole Colombo

Le 8 mai 1982, Gilles Villeneuve trouvait la mort dans un accident survenu en qualifications à Zolder. S'il n'a jamais remporté le titre mondial lors de sa courte carrière en Formule 1, le Canadien a marqué la catégorie reine du sport automobile grâce à son style de pilotage spectaculaire, avec lequel il a tout de même remporté six victoires en Grand Prix pour un total de 13 podiums.

Villeneuve a également marqué le paddock de par son caractère affable, et René Arnoux est particulièrement bien placé pour l'évoquer. Les deux jeunes loups ont débuté en Formule 1 quasi simultanément, Villeneuve à la mi-saison 1977, Arnoux début 1978 ; ils ont très vite rejoint Ferrari et Renault respectivement, nouant par ailleurs des liens étroits. Et le Français ne tarit pas d'éloges !

"À l'époque, il était mon meilleur ami en Formule 1", a déclaré Arnoux dans le podcast Beyond The Grid. "Quand je suis arrivé en F1, nous avons discuté. Gilles m'a dit : 'René, viens manger italien avec moi chez Ferrari', et le lendemain, il est venu manger français avec moi chez Renault. C'était pareil à chaque Grand Prix. Il était quelqu'un de très fort, de très intéressant, de très simple. Pour moi, Gilles n'était pas un pilote de Formule 1, il était un acrobate. Un jour, il m'a dit : 'René, si tu as un volant et des freins, il est toujours possible de faire quelque chose'."

Gilles Villeneuve, Ferrari, Rene Arnoux, Renault

Gilles Villeneuve et René Arnoux en 1979

Un souvenir mémorable est évidemment la bataille à couteaux tirés que se sont livrée Villeneuve et Arnoux pour la deuxième place du Grand Prix de France 1979, spectaculaire au point que les projecteurs se braquent sur eux pendant que Jean-Pierre Jabouille remportait la première victoire de Renault en Formule 1 !

"Lors de ce Grand Prix, je partais de très loin, car il était possible de casser (sic) l'embrayage à l'époque", s'est remémoré Arnoux, qui n'était que neuvième après un envol manqué. "Une dizaine de tours avant la fin, j'étais très rapide, j'étais derrière Gilles, et nous nous sommes déclaré la guerre à cinq tours de l'arrivée. C'était dangereux, mais je pense qu'avec Gilles, c'était moins dangereux, car il me connaissait très bien et je le connaissais très bien. J'ai essayé de finir deuxième, il a essayé de finir deuxième ; j'ai fini troisième !"

"À la fin de la course, Mauro Forghieri [directeur technique de la Scuderia, ndlr] a levé les bras au ciel et a dit : 'Ces deux gars sont complètement fous, ils ne se battaient pas pour la victoire, ils se battaient pour la deuxième place !'"

Villeneuve considérait cette bataille comme "son meilleur souvenir en Grand Prix", et Arnoux a abondé dans ce sens : "Pour moi, c'était ma meilleure course, parce que c'était mon meilleur ami." L'auteur de 18 pole positions pour sept victoires a même estimé qu'il n'aurait pas pu connaître un scénario similaire avec un autre pilote : "Ce n'était possible qu'entre Gilles et moi. Parce que je le connaissais très bien, il me connaissait très bien, je savais qu'il n'allait rien faire de mal et il savait la même chose de moi. J'ai toujours dit que si ça avait été un autre pilote, j'aurais peut-être fini deuxième, pas troisième !"

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