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De retour dans l'Alpine Academy, Victor Martins est ambitieux

Victor Martins a fait son retour dans l'académie Renault, rebaptisée Alpine, et passe en FIA F3. Il n'exclut pas de jouer le titre.

Victor Martins, MP Motorsport

Victor Martins, MP Motorsport

DPPI

C'est mercredi qu'Alpine a présenté la promotion 2021 de son académie, composée de cinq pilotes. L'un d'eux, Victor Martins, y fait son retour, et les circonstances de son départ demeurent légèrement ambiguës.

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Ce Champion du monde de karting avait rejoint le programme de jeunes pilotes Renault pour la saison 2018 à l'issue d'une belle première campagne en monoplace, avec la deuxième place en F4 France. Cinquième de Formule Renault Eurocup en tant que rookie, il visait logiquement le titre en 2019 mais a vu celui-ci lui échapper de justesse face à un certain Oscar Piastri. L'objectif n'étant pas atteint, Martins a quitté la Renault Sport Academy et a finalement été sacré l'an dernier après un nouveau duel au sommet, cette fois face à Caio Collet, protégé du Losange. Le Champion de Formule Renault Eurocup rejoint traditionnellement l'académie, et Martins y fait donc son retour.

"Je ne dirais pas que nous nous sommes séparés, il restait en [Formule Renault] Eurocup", nuance Mia Sharizman, directeur de l'Alpine Academy. "Nous avions un plan pour lui : qu'il passe en Formule 3 après deux années en Eurocup. Cela dit, son management et lui ont décidé de faire une autre année. Nous respectons ça."

"Je dois dire qu'actuellement, Victor est le meilleur pilote au niveau de la Formule [3] régionale. Son retour n'a jamais été automatique, et qu'il rejoigne enfin la [FIA] Formule 3 est positif pour l'académie et pour Victor, c'est là qu'est sa place." Le Malaisien précise : "Il a perdu face à Oscar pour sept points [en 2019], et à l'époque, nous devions prendre une décision. Nous voulions le faire passer à l'étage supérieur, mais parfois, la situation change."

Sharizman laisse donc entendre que le choix de rester en Formule Renault au lieu de passer en FIA F3 a causé le départ de Martins. Évoquant ouvertement les bénéfices de l'académie au niveau des infrastructures et des activités – et donc le manque que cela a représenté en 2020 –, Martins tempère : "Je n'ai pas envie de dire que nous avons [choisi de rester en Formule Renault] en sachant que je n'allais pas être dans l'académie. Toutes ces choses-là, c'est plus mon management personnel avec Alpine, ils sont en relation ; moi, je ne le suis pas forcément directement. Forcément, on me demande mon avis ; après, ce n'est pas entre mes mains. Je ne suis pas issu d'une famille aisée, donc je n'ai pas l'opportunité de faire mon parcours tout seul." Il reconnaît toutefois : "Je ne savais pas que j'allais faire une troisième année en Formule Renault, ce n'était évidemment pas le plan A. Un pilote veut toujours passer à l'échelon supérieur. C'était une décision difficile à prendre avec mon management personnel."

"Certes, je savais que j'avais potentiellement l'opportunité d'être déjà en F3 pour 2020, mais quand je repense aujourd'hui à comment j'étais, je me dis que ce n'était vraiment pas le bon moment et que j'avais encore beaucoup de choses à apprendre. Je n'avais peut-être pas l'opportunité d'être dans une équipe de pointe qui allait me permettre de me montrer aux avant-postes. On doit passer par des moments difficiles ; ça m'a renforcé mentalement et sur beaucoup de choses de rendre une situation un peu délicate bien meilleure. Aujourd'hui, je suis d'autant plus fier et je me dis que c'était vraiment le bon chemin à prendre."

Et manifestement, le retour de Martins dans l'académie s'est joué assez tôt. "Nous savions, quand il bataillait avec Caio [pour le titre 2020 d'Eurocup], que nous allions les prendre tous les deux", assure Sharizman. "Qui gagnait et qui finissait deuxième n'importait pas."

Victor Martins, ART GP

Il n'empêche que Martins a dû composer avec une situation difficile. Pendant qu'il effectuait une troisième campagne en Formule Renault Eurocup, où l'on peut considérer qu'il n'avait plus grand-chose à prouver, deux poulains du Losange dont il avait été très proche dans cette discipline – Oscar Piastri et Christian Lundgaard – brillaient dans les catégories supérieures, en FIA F3 et en Formule 2 respectivement.

"C'était dur à accepter [de voir Piastri gagner le titre en F3]", reconnaît Martins, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur et salue une situation manifestement formatrice : "Pendant la saison 2020, j'ai juste appris combien il est important de me concentrer sur moi et pas sur les autres. Je peux être frustré si je vois Christian et Oscar en Formule 2 et moi encore en Formule Renault, mais je pense que le plus important pour moi est de me concentrer sur moi-même, de continuer à développer mes compétences et de bien m'améliorer en tant que personne et en tant que pilote aussi."

"J'ai essayé de me dire que c'était l'opportunité de traverser des situations que je n'avais pas connues les années précédentes : mener le championnat au lieu d'être deuxième et de pourchasser un autre pilote. C'était une super année pour moi, pour créer un bon environnement autour de moi pour une nouvelle équipe [ART Grand Prix], qui faisait son retour [en Eurocup] après plus de 15 ans d'absence. Je suis extrêmement fier de ce que nous avons accompli. Je peux difficilement être plus prêt que je le suis aujourd'hui."

Effectivement, avec trois saisons d'expérience en Formule Renault Eurocup, dont deux avec une monoplace de F3 régionale, Martins fait partie des rookies les mieux préparés pour la FIA F3. Le contraste est grand avec un Théo Pourchaire qui a frôlé le sacre en faisant le saut depuis la F4. Et bien que MP Motorsport n'ait remporté qu'une victoire en deux ans dans la discipline, le Français a envie de croire en ses chances. "Ça va être un challenge, c'est sûr", reconnaît-il quant à un éventuel titre. "Les personnes et le projet avec MP, je les connais, je sais que c'est une super équipe, je sais de quoi nous sommes capables. J'ai envie de dire pourquoi pas, en tout cas nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour y arriver."

Martins désigne les redoublants Dennis Hauger et Frederik Vesti, protégés de Red Bull et Mercedes respectivement, comme les principaux candidats au titre ; logiquement, il aura fort à faire pour prendre le dessus. Interrogé sur ses qualités, il évoque timidement sa rapidité en qualifs (il détient le record du nombre de pole positions en une saison d'Eurocup, dix), son adaptabilité et sa capacité à fédérer l'équipe. La campagne 2020 lui a aussi appris, comme il l'a dit, à composer avec la pression et à gérer un championnat en tant que leader. "J'ai envie de dire que maintenant, mentalement, je pense que j'ai un bon package qui peut me faire aller encore plus loin, en plus de ma vitesse et de ma performance dans la voiture", estime-t-il.

Cependant, Martins est conscient qu'il n'est pas favori et se sent donc quelque peu libéré. "Ce n'est pas que je n'ai pas de pression, mais j'ai envie de me considérer comme un rookie qui a juste une opportunité de briller." Et cet ancien champion de gymnastique espère, à terme, avoir le même succès qu'une légende du sport automobile. "J'ai toujours pensé que Sébastien Loeb, s'il avait réussi, peut-être que c'était grâce à la gym. J'ai envie de voir le truc comme ça pour moi aussi !"

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