1985 - La première victoire de Nigel Mansell en F1

Au début de sa carrière en Formule 1, le Britannique Nigel Mansell était perçu comme un bon deuxième pilote ; un acteur de second rôle enclin aux gaffes et aux pannes de cerveau.

Nigel Mansell, Williams FW10 Honda
Nigel Mansell, Lotus 87-Ford Cosworth
Nigel Mansell, Team Lotus 81B
Podium : le troisième Nigel Mansell, Lotus 81B
Nigel Mansell, Williams FW10 Honda
Ayrton Senna, Lotus 97T
Nigel Mansell
Nigel Mansell, Williams FW10 Honda
Ayrton Senna Lotus 97T Renault Sport F1 Team mène devant Nigel Mansell, Williams FW10 Honda au moment du départ
Le vainqueur, Nigel Mansell, Williams FW10 Honda
Podium : Le vainqueur, Nigel Mansell Williams Honda, Ayrton Senna, Lotus Renault Sport F1 Team, second, et Alain Prost, McLaren TAG Porsche, Champion du monde.

Le pilote aux moustaches de phoque est arrivé en Formule 1 par la petite porte, comme troisième pilote chez Lotus à la fin de la saison 1980 grâce à l’appui du pétrolier Pace et du bon vouloir de Colin Chapman, qui en avait fait son pilote de réserve et d'essais. En fait, peu de personnes croyaient en lui à ce moment-là, à l’exception de Rosanne, son épouse, et de notre confrère Peter Windsor, alors jeune journaliste et proche conseiller de Nigel Mansell.

Relations tendues

Mansell pilote durant quatre saisons pour Lotus, malgré les réticences qu’a à son sujet Peter Warr, le team manager de l’équipe. D'ailleurs, Warr ne rate jamais une occasion de le rabaisser. Le seul atout dont dispose ce dernier est d’être soutenu par John Player’s Special, le sponsor titre de l’équipe, qui exige la présence d’un pilote britannique chez Lotus.

Au cours de ces quatre années, Mansell grimpe sur le podium à quelques reprises, mais commet aussi des bourdes monumentales, comme celle survenue sous la pluie dans les rues de Monaco en 1984, quand il perd le contrôle de sa Lotus 95T-Renault alors qu’il mène la course.

Le palmarès de Mansell est passablement mince – cinq fois troisième – quand Peter Windsor commence à négocier avec Frank Williams un volant pour la saison 1985. Windsor fait valoir à Williams qu’il n’a pas de pilote britannique dans son écurie, que Mansell a participé au développement du moteur Honda de Formule 2 (sur lequel est basé le nouveau V6 turbo de Honda qui va justement équiper les Williams F1) et que Nigel possède trois années d’expérience du moteur turbo alors que Keke Rosberg, celui qui pourrait être son coéquipier la saison suivante, n’en possède pas du tout.

La métamorphose

Windsor a dû bien faire son travail, car Mansell, tout de même âgé de 32 ans, est engagé par Frank Williams. Tout le monde est convaincu que Rosberg n'en fera qu'une bouchée. La première moitié de saison 1985 de Mansell n’est pas reluisante, car elle est émaillée d’abandons et de cinquièmes et sixièmes places. Pas de quoi pavoiser. De l’autre côté du garage, Rosberg accumule lui aussi les pannes techniques, conséquences de la jeunesse du moteur Honda, mais décroche quand même une victoire dans les rues de Détroit.

Cependant, le vent tourne en fin de saison. Mansell termine deuxième du Grand Prix de Belgique sur le tracé de Spa, puis se présente au Grand Prix d’Europe, disputé le 6 octobre sur le circuit de Brands Hatch. Il est chez lui, devant les siens. Ayrton Senna signe la pole position aux commandes de sa Lotus 97T-Renault devant la Brabham-BMW de Nelson Piquet. Mansell qualifie sa Williams FW10-Honda en troisième position, juste devant Rosberg.

Tu me bloques, je te bloque…

Le début de la course vire en un affrontement viril entre Senna, en tête, et Rosberg alors que Mansell n’est que quatrième. Lors d’une tentative de dépassement, le Brésilien serre le Finlandais, et la Williams de ce dernier part en pirouette. La Brabham de Piquet ne peut éviter un choc contre la Williams de Rosberg, ce qui contraint ce dernier à effectuer un arrêt à son stand.

Dès lors, Senna occupe la tête devant Mansell. Après son arrêt, Rosberg revient en piste, juste devant la Lotus de Senna. Keke, en furie de s’être fait envoyer en toupie, tient la chance de se venger. Il bloque la Lotus dans le virage Bottom Bend, ce qui permet à Mansell de glisser sa Williams devant la Lotus noire ! Quelques virages plus tard, Rosberg laisse passer Mansell, puis ralentit de nouveau devant Senna qui fulmine.

Certains prétendent que Mansell a doublé Senna sous les drapeaux jaunes, agités pour évacuer la Brabham endommagée de Piquet. Mystérieusement, les commissaires britanniques n’ont absolument rien vu de cet incident…

En tête, Mansell n’est pas inquiété, car il possède une dizaine de secondes d’avance sur Senna. Mais si ses vieux démons revenaient le hanter ? Tout le monde, ou presque, s’attend à voir Mansell commettre une bévue monumentale. Pourtant, il tient bon, reste concentré, et réussit même à porter son avance sur Senna à une quinzaine de secondes.

Mansell entame le 75e et dernier tour de piste sous les encouragements de la foule, fortement partisane. Quatre kilomètres plus tard, il décroche sa première victoire en F1. Senna termine deuxième et monte ainsi sur son cinquième podium consécutif. Après une superbe remontée, Rosberg se classe troisième.

Déjouant les pronostics, Mansell a su rivaliser avec Keke Rosberg, un pilote ultra rapide et un ancien Champion du monde. Cette victoire démontre que Nigel est bien dans sa tête quand son équipe l’épaule et le soutient, ce dont il ne bénéficiait pas chez Lotus.

Deux semaines plus tard, en Afrique du Sud, il devient soudainement imbattable, signant la pole position et décrochant une deuxième victoire consécutive. Mansell, le balourd gaffeur, s’est transformé en redoutable Il Leone.

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