Rétro - L'unique victoire de François Cevert

Le pilote français François Cevert a tout appris de l’art de la Formule 1 aux côtés du maître de la discipline, Jackie Stewart. C’est en 1971 qu'il décrocha sa première mais unique victoire en Grand Prix, il y a 52 ans jour pour jour.

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François Cevert est né à Paris le 25 février 1944. Beau garçon, bien éduqué, poli, cultivé, talentueux dans plusieurs domaines et charismatique, Cevert remporte le Volant Shell en 1966. Puis, sa carrière prend son envol et il accumule les succès en Formule 3 et en F2.

En 1970, la pétrolière française Elf devient le sponsor titre de l’écurie de Formule 1 de Ken Tyrrell. Elf place Cevert chez Tyrrell en remplacement de Johnny Servoz-Gavin, qui vient de quitter brusquement la F1. Certains s'interrogent sur ce choix, jugeant que Cevert manque encore cruellement d’expérience.

En revanche, Cevert se révèle être un élève remarquable et attentif. Il boit littéralement les paroles de son prestigieux coéquipier, Jackie Stewart, qui joue le rôle de mentor. Au volant d’une March 701-Ford Cosworth, Cevert réalise de bonnes performances, mais abandonne à quatre reprises, toujours à cause de bris mécaniques.

Une première saison complète en F1

François Cevert au volant de sa Tyrrell.

François Cevert au volant de sa Tyrrell.

Les choses changent en 1971, car Tyrrell fait courir ses propres voitures. Après le Grand Prix des Pays-Bas, Cevert signe deux secondes places et une troisième position en cinq courses. Il calque son pilotage sur celui de Stewart : coulé, sans heurts, efficace et calculé. L’élève est en train de surpasser le maître.

Après le Grand Prix du Canada disputé sur le circuit de Mosport Park, en Ontario, où il se classe sixième au volant de sa Tyrrell 002-Ford, Cevert occupe la quatrième place au Championnat du monde des conducteurs avec 17 points. Son chef de file, Stewart, est bon premier avec 60 points, 31 de plus que le Suédois Ronnie Peterson.

La saison se termine au Grand Prix des États-Unis, sur le circuit de Watkins Glen, dans l’état de New York. Le tracé a été refait, est désormais plus long de 1,7 km et demeure très rapide. L’asphalte est neuf et le circuit est entouré de glissières de sécurité en acier. Les travaux viennent à peine d’être terminés et les bas-côtés sont encore en sable. À chaque passage des bolides, les énormes pneus arrière soulèvent des nuages de poussière.

Stewart installe sa Tyrrell 003-Ford en pole position en dépit d’un souci de sous-virage. Emerson Fittipaldi se classe deuxième aux commandes de sa Lotus 72D-Ford, à seulement un centième de seconde de l’Écossais. Denny Hulme place sa McLaren M19A-Ford en troisième place devant Clay Regazzoni (Ferrari 312B2) et Cevert. Ces cinq pilotes ne sont séparés que par une petite demie seconde.

En route vers une première victoire

Francois Cevert en vainqueur.

Francois Cevert en vainqueur.

Le départ est donné et Stewart prend la tête. À la fin du premier tour, il mène devant Hulme, Cevert, Regazzoni et Jo Siffert. Peu après, la lutte pour la deuxième place s’intensifie entre Hulme et Cevert.

Après sept tours de piste, Cevert double Hulme et commence à rattraper Stewart. Les deux Tyrrell roulent de concert durant sept tours, jusqu’à ce que Stewart laisser passer Cevert. À cause d’un mauvais réglage du train avant, sa Tyrrell souffre encore d’un gros sous-virage. Ne pouvant demeurer devant Cevert, Stewart décide de lui ouvrir la porte.

Puis, l’Écossais doit encore baisser sa cadence et est doublé par Jacky Ickx sur sa Ferrari. Ickx tente bien de se rapprocher de Cevert en tête, mais il n’y parvient pas. Au 49e tour, le moteur de la Ferrari 312B laisse échapper un filet d’huile, et un tour plus tard, Ickx doit abandonner.

À ce moment-là, Cevert profite d’un avantage confortable de 32 secondes sur la BRM P160 de Siffert. Après 59 tours, le Français coupe la ligne d'arrivée bon premier et remporte sa première victoire en F1. Il signe aussi le septième triomphe d’une Tyrrell durant cette saison. Cevert devient également le premier pilote français à remporter un Grand Prix depuis Maurice Trintignant à Monaco, 13 ans auparavant.

Siffert et Ronnie Peterson (March 711-Ford) accompagnent Cevert sur le podium. Quant à Stewart, il est classé cinquième derrière Howden Ganley sur une BRM. Stewart félicite sincèrement Cevert, heureux de la victoire de son élève qui ne cesse de l’impressionner. Cette victoire a un écho retentissant en France. Le pays vient en effet de se trouver une nouvelle idole.

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