Interview

Revenir à 100% en F1 : Renault explique comment et pourquoi

Quitter le costume de motoriste à part entière pour retrouver celui d'un concurrent pleinement engagé en F1 : c'est ce qui attend Renault en 2016. Une nouvelle orientation née d'un processus lancé il y a un peu plus d'un an.

Renault diffuseur

Photo de: XPB Images

Cyril Abiteboul, Directeur Général Renault Sport F1
Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11
Pastor Maldonado, Lotus F1 E23 sur la grille
Vitaly Petrov, Renault F1 Team, Bridgestone pneus pluie
Carlos Ghosn, président de Renault, avec Bernie Ecclestone
Red Bull Racing et Renault
Le retour de Renault vu par Cirebox
Aileron avant Renault F1
Renault F1 Team aileron arrière détail
Red Bull Racing, Renault Sport F1 29

C’est le 3 décembre 2015 que Renault a définitivement annoncé son choix de revenir en Formule 1 en tant que constructeur à part entière. Carlos Ghosn a ainsi donné son feu vert pour le rachat de Lotus F1. Acquise pour une livre symbolique - qui masque en réalité les nombreuses dettes que le Losange a dû renflouer -, la structure d’Enstone est le nouveau point de départ pour le constructeur français et l’ouverture de sa troisième ère avec une équipe d’usine dans la discipline. 

Dans un entretien accordé à Motorsport.com, Cyril Abiteboul est revenu sur le cheminement qui a été nécessaire, qualifié de "processus complexe en lui-même, mais qui était relié à de nombreux sujets qui étaient des sujets brûlants pendant toute la saison, pour de nombreuses personnes en F1". Preuve s’il en est que la décision de Renault, qui a mis un long moment à se dessiner avant que la direction de l’entreprise de penche en sa faveur, n’est évidemment pas le fruit du hasard.

1. Une idée amorcée en fin d’année 2014

"A ce moment-là [les essais hivernaux 2015] nous commencions l’étude de faisabilité. Nous avons décidé d’amorcer cela en décembre l’année dernière [2014] et nous avons formé un petit groupe de gens, d’experts, car nous discutions de ça extrêmement sérieusement. Nous savions déjà que tout programme d’usine impliquerait beaucoup d’expertise, d’intelligence, de compréhension du système, mais aussi l’appétit de Renault pour un bon business plan et aussi pour une plateforme qui permettrait à Renault d’être couronné de succès dans les années à venir si nous décidions de le faire." 

2. Un processus long et attentif

"Ce n'était pas possible avec seulement une personne étudiant les possibilités, nous avions besoin de plus que ça. Nous étions donc à un moment où nous avons eu cette discussion pour former ce groupe de personnes, qui ne travaillaient pas constamment tout au long de l’année mais fournissaient des efforts raisonnables pour que cela se produise. Nous avons dû travailler pendant une saison entière pour déboucher sur ce que nous étions capable de faire."

3. Sortir du "confort"

"Sans trop entrer dans les détails - parce qu’il y a un nombre de choses qui appartiennent à notre réflexion interne et dynamique -, ce n’est pas une décision facile à prendre, spécialement alors que nous étions dans une situation très confortable avec ce que nous étions prêts à apporter en F1, à titre de motoriste." 

4. Technologie, sport et spectacle

"Nous avons dû faire avec un certain nombre de facteurs externes. Nous avons dû faire avec ce que l’on pourrait appeler une forme de Red Bull-gate, quand nous avons dû gérer extrêmement prudemment cette relation et toute la dynamique sur la fourniture moteur. A de nombreux degrés, le sujet du retour de Renault concernait à quel point la notion des moteurs dans la F1 moderne était importante et stratégique, pas seulement du point de vue technologique mais aussi du point de vue de l’importance, du point de vue du spectacle, du point de vue du sport, etc." 

"Peut-être que la dynamique n’a pas été simple pour nous, mais nous ne sommes pas les seuls. C’est aussi la même chose pour Red Bull, la FOM et la FIA, qui ne sont pas trop satisfaits par le règlement actuel, et je comprends d’où ils viennent. A cet égard, les discussions ne sont pas complètement terminées et la poussière n’est pas retombée."

Propos recueillis par Jonathan Noble. 

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