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Ricciardo révèle les raisons de son arrivée chez Renault

Daniel Ricciardo s'est livré en détails sur la décision prise de quitter Red Bull pour rejoindre Renault, tout en ayant également parmi ses options McLaren avec qui le courant était très bien passé.

Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB14, monte dans le cockpit de sa monoplace

Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB14, monte dans le cockpit de sa monoplace

Sam Bloxham / Motorsport Images

Beaucoup de choses ont été dites ou écrites sur le départ de l'Australien de Red Bull vers Renault, annoncé début août 2018. Quitter une écurie de pointe où il pouvait de temps à autre jouer la victoire afin de rejoindre un constructeur en reconstruction et sans le moindre podium depuis trois saisons est forcément un choix de carrière inhabituel qui interroge.

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Et même si beaucoup de raisons ont été avancées, Ricciardo n'avait lui-même jamais pris le temps d'expliquer son choix et, peut-être plus important, son contexte. Profitant de cette intersaison où il a dit au revoir à son écurie formatrice, il est revenu pour RACER sur ces moments qui ont façonné sa route vers Enstone.

Tout d'abord, concernant l'éventail des options qui s'offraient à lui à mi-saison, il commence : "Je savais évidemment que les options s’étaient réduites. À ce stade, je savais que ça n’allait pas se faire avec Mercedes et avec Ferrari également, je savais que ça ne se ferait pas. Donc je savais que c’était vraiment entre Red Bull, McLaren et Renault. Je n’étais juste pas sûr, vraiment."

Une situation "usante"

Au-delà de la surprise de simplement voir Ricciardo quitter Milton Keynes, ce qui a pris de court une immense partie des observateurs et des fans est qu'il n'y a finalement eu que peu de signes annonciateurs. Les dirigeants de Red Bull étaient même très optimistes, au bord de l'affirmative, quand il s'est agi d'évoquer l'avenir du numéro 3 au moment du GP de Hongrie (course après laquelle la nouvelle de son départ avait été révélée), lui-même parlait de "détails" à régler.

Justement, Red Bull offrait-il à l'Australien ce qu'il voulait ? "Je ne sais pas, j’imagine que ça s’est rapproché de ce que je voulais", poursuit Ricciardo. "Il y a eu des choses. Ce sur quoi je doutais était qu’à l’origine ils voulaient me faire un contrat de deux ans, et comme je me demandais déjà si je voulais faire une autre année là-bas, faire deux ans… J’étais un peu inquiet de mon côté, personnellement, au sujet de ma motivation à être encore là-bas."

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"Je me disais que si Honda ne marchait pas, l’année prochaine allait être une année de frustration, alors est-ce que j'allais vraiment vouloir faire une autre année en plus, ou est-ce que j'allais réussir à surmonter cela ? Initialement donc, le truc des deux ans était quelque chose qui m’inquiétait, et puis je me disais ‘OK, essayons de pousser pour une année et si le Honda fonctionne bien, nous prolongerons' et ainsi de suite. Facile."

"Mais ensuite, une année ça semblait risqué. C’était comme si je n’accomplissais vraiment rien en signant pour une année. Je ne sais pas, ça ne collait juste pas. Donc ce que je pensais vouloir, je ne sentais pas que je le voulais vraiment, et un an c’était me remettre dans cette position dans 12 mois, et je ne veux vraiment pas me retrouver à nouveau dans cette situation pour être honnête, parce que ça commence à devenir un peu usant."

Red Bull en doute, McLaren éliminé, Renault en progrès

L'usure donc, mais aussi des opportunités. Et dans la bouche de Ricciardo, il semble clair que McLaren n'était pas un choix si repoussant que cela. "McLaren, en tant que groupe – j’ai eu quelques rencontres avec eux –, j’ai trouvé qu’il s’agissait de gens vraiment cool. Assurément, sur le plan personnel, je les aime beaucoup. Ce n’est pas que je n’aime pas Red Bull ou autre, mais j’ai vraiment eu une sensation positive avec eux. Mais évidemment, ils l’admettront, ils ne sont pas encore au niveau, et ça semblait probablement un peu trop optimiste d’aller là-bas en ce moment. Donc ça les a en quelque sorte éliminés."

McLaren éliminé et Red Bull entouré de doute, il ne restait qu'une possibilité : "Ensuite Renault, nous discutions depuis un moment, et finalement ça a juste matché pour moi et je me suis dit ‘D’accord, donc c’est une équipe d’usine, leurs progrès sont bons, ce sont deux années et un accord solide'."

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Des points positifs auxquels s'ajoute la présence d'un pilote que l'Australien tient en haute estime. "Je ne vais pas mentir, avoir Nico [Hülkenberg] comme équipier n’est à aucun égard une mauvaise chose. J’ai aimé cette idée. Je l’ai toujours considéré parce que j’ai couru contre lui en junior et, globalement, il gagnait tout. Je pense que son travail avec l’écurie et son expérience en course pourraient globalement aider l’équipe."

"Je sais qu’il est super motivé parce qu’il a une statistique que peu de gens voudraient, et c’est celle de l’absence de podiums. Tout le monde sait à quel point il est bon. Donc il va être motivé. Le fait que j’arrive dans l’équipe va lui donner encore plus de motivation, mais je pense que ça peut nous booster et accélérer les progrès."

"Si ça avait été totalement personnel..."

Un package complet qui a donc séduit Ricciardo, qui se sentait enfermé dans une routine. "Ça semblait juste être ce qu’il fallait, et je me disais ‘Tu sais quoi ? C’est bon’. Je suis arrivé à ce point également où ce que je ressentais était que j’avais seulement besoin d’un changement, et juste de briser la routine, vraiment."

"Ça semble fou, et les gens disent ‘Comment la F1 peut-elle devenir ennuyeuse ou une routine ?’, mais je pense que c’est comme tout. J’ai toujours été un gamin qui, à l’école, n’arrêtait pas de bouger et je n’ai jamais été satisfait de ce que je faisais. Je voulais toujours faire autre chose. Je pense que c’est arrivé à un point désormais, en étant dans la même équipe et avec les mêmes gens, où je me suis dit ‘J’ai besoin de quelque chose d'autre maintenant’. Je suis un peu agité, j’imagine !"

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Malgré tout, il reconnaît honnêtement que son choix aurait sans doute porté sur McLaren si seulement l'écurie britannique s'était montrée plus compétitive. Il ne se fait toutefois pas d'illusions sur l'ampleur de la tâche chez Renault. "Je pense si ça avait été totalement personnel, alors McLaren aurait été aussi attractif que n’importe qui. Mais il y évidemment toujours une grosse part de performance."

"Nous savons tous que [Renault a] encore du travail à faire avec le châssis et le moteur, mais ce qu'ils m'ont montré, ce qu'ils ont fait ces deux dernières années, quand ils l'ont mis sur papier, tout s'est additionné, et leur trajectoire semble réaliste si cela veut dire quelque chose. On dirait juste que ça pourrait marcher."

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