Grosjean révèle la plus grande fierté de sa carrière
La carrière en Formule 1 de Romain Grosjean va probablement s'achever à la fin de l'année, après neuf saisons et demie dans l'élite.

Que retiendra Romain Grosjean comme sa plus grande fierté lorsqu'il quittera la Formule 1 ? L'un de ses dix podiums ? Avoir joué la victoire aux Grands Prix d'Allemagne et du Japon 2013 ? Avoir été associé à des Champions du monde comme Fernando Alonso et Kimi Räikkönen ?
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C'est plutôt sa contribution au développement de Haas que Grosjean désigne ainsi, lui qui s'est engagé dans ce projet dès le mois de septembre 2015, six mois avant les débuts de l'écurie américaine dans la catégorie reine du sport automobile. Le Français fait particulièrement référence à sa collaboration avec Dominic Haines [à gauche sur la photo, ndlr], qui est son ingénieur de course depuis le début de la saison 2019 et avait auparavant été son ingénieur performance pendant trois ans. Les deux hommes collaborent même depuis la première saison complète de Grosjean en F1.
"Le moment dont je suis le plus fier, ce n'est pas tant un moment, c'est d'avoir vraiment su élever le niveau de jeu de Haas", indique Grosjean. "Je prends un exemple : mon ingénieur aujourd'hui, que j'appelle DomDom, on a travaillé longtemps ensemble, mais il était designer à la base. Ensuite, il est passé ingénieur stratégie chez Lotus quand les stratèges sont partis."
"Puis il est devenu ingénieur performance [chez Haas] et il devait être promu ingénieur de course, c'était sa suite logique. Ayao Komatsu [ingénieur de course en chef, au centre sur la photo, ndlr] m'a demandé, du coup, d'échanger – j'avais Gary Gannon –, de laisser partir Gary auprès de Kevin [Magnussen] pour que je puisse travailler avec DomDom, puisqu'il pensait que j'étais le meilleur des deux pour aider DomDom à franchir le cap, ce qui est important pour un ingénieur."
"Aujourd'hui, DomDom, c'est un super ingénieur de course, il fait du très, très bon travail. C'est un exemple parmi tant d'autres, mais c'est un exemple concret que je peux vous donner de choses dont je suis assez fier. J'ai aidé des gens à devenir meilleurs et à progresser dans leur métier. Malheureusement, à certains endroits où j'ai poussé très fort et espéré que des changements soient faits, ces changements n'ont pas été faits. C'est de ça que je parle quand je dis que les trois dernières années, à mon avis, auraient pu être meilleures."

Après avoir pris la cinquième place du championnat en 2018 avec 93 points, Haas a chuté au neuvième rang l'an dernier et cette année, inscrivant respectivement 28 et trois unités. La dégringolade est spectaculaire, et la place de Grosjean pour 2020 a un temps été menacée par ce manque de performance. Le tricolore a finalement eu un an de sursis, avant que l'équipe n'emprunte manifestement la voie des pilotes payants.
"L'an dernier, mon impression, c'est qu'ils ne savaient pas s'ils voulaient faire du changement pour faire du changement", commente Grosjean. "Parce que des fois, c'est juste bien de faire du changement pour dire qu'on a changé quelque chose quand les choses ne vont pas, alors que ce qui n'allait pas l'an dernier, c'est que la voiture était une catastrophe."
"C'est sûr que mon retour technique a toujours été une de mes forces", ajoute celui qui avait décelé les défauts des évolutions de la Haas VF-19 bien avant que l'écurie ne se décide à lui faire confiance. "On verra ce que ça donne chez Haas dans le futur, sans ce retour technique et avec les futurs pilotes." Mais comme le dit l'intéressé avec un sourire empreint d'amertume : "Ce n'est plus mon problème."
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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Romain Grosjean |
Équipes | Haas F1 Team |
Auteur | Benjamin Vinel |
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