Romain Grosjean : Le dilemme de Lotus (2/2)

Lotus se retrouve dès lors dans une situation complexe. L’équipe a clairement de grosses ambitions, et ne peut se satisfaire d’un pilote « moyen » pour remplacer Grosjean.

Destinée à s’imposer parmi les grands teams, la structure d’Enstone a besoin d’un pilote rapide et régulier, pouvant prétendre à la victoire, malgré la présence d’un N°1 en la personne de Räikkönen. La presse se doit d’être bonne, les sponsors du team attendent des résultats. Y a-t-il, au jour d’aujourd’hui, un tel pilote sur la marché ? Nico Hülkenberg était sans doute le dernier à avoir le profil. Dès lors, sur quoi miser, une vitesse pure dont on peut espérer qu’elle sera canalisée, comme l’espèrent également McLaren avec Perez et Williams avec Maldonado, ou une régularité moins spectaculaire ?

Les nouveaux commanditaires cette saison furent nombreux, et arrivent encore en masse l’an prochain. Honeywell, nouveau sponsor titre devant être officialisé d’ici peu, et Burn, filière de Coca-Cola, pourraient-il solliciter une américanisation du team jusqu’à un pilote ? Quelle est à ce jour, l’influence de Total, artisan du soutien de Grosjean pour un retour en F1 ?

La grande question est dès lors dans la philosophie même du team : autorisant –encourageant, même- l’audace technique (comme le prouva Boullier en 2011 en laissant James Allison développer la machine autour des échappements à propulsion avant), le team sera-t-il également enclin à prendre un nouveau pari sur Grosjean et accepter de possibles erreurs sous couvert d’un rythme pur réellement excitant ? Ils sont nombreux à avoir la pointe de vitesse. Moins à disposer de la régularité.

A l’heure de se hisser au sommet de la hiérarchie, quel facteur demeure le plus important ? Le succès commercial de Lotus, de l'aveu même de Boullier, repose sur le fait d'être capable de prouver le potentiel du team avec des résultats marquants et de la visibilité positive. C’est l’heure du choix pour l’équipe Lotus.