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Rush sur 1976 : Palabres pour un titre (4/8)

Le championnat 1976 fut déjà assez intense en lui-même pour être mémorable, de par son contexte, ses deux rivaux pour le titre, ses événements, etc

Le championnat 1976 fut déjà assez intense en lui-même pour être mémorable, de par son contexte, ses deux rivaux pour le titre, ses événements, etc... Hélas, déjà à l'époque, les instances dirigeantes y ont apporté leur grain de sel. Heureusement au final, Hunt et Lauda se retrouvèrent plus ou moins dos à dos, ce qui n'a pas trop faussé la lutte entre les deux pilotes, bien que l'accident du Nurburgring le fit à sa manière... De plus, c'est lors de ces épreuves que l'on sentit les premiers signes de rupture entre Lauda et Ferrari

La première salve fut lancée lors du Grand Prix d'Espagne, quatrième manche du championnat. Ou plutôt, plusieurs jours avant. Lors de travaux dans sa propriété, le tracteur de Niki Lauda se retourna et lui brisa deux côtes. Bien que l'Autrichien veuille malgré tout participer au Grand Prix (une conviction qui aujourd'hui semble être un prémisse de ce qui se passera plusieurs mois après à Monza), Ferrari ne fut pas de cet avis. Avec Luca Di Montezemolo transféré dans un autre secteur, Lauda a en effet perdu son principal soutien, et son remplaçant, Daniele Audetto semblait vouloir le remplacer par un espoir italien, Maurizio Flammini. La presse italienne l'encouragea en ce sens, et Enzo Ferrari n'intervint pas. En résulta une tirade de Lauda qui résonnera longtemps dans les oreilles des journalistes transalpins : « Les pilotes italiens sont tout juste bons à faire le tour de l'église de leur village en Fiat 500 ! »

A partir de là, un ressort était cassé. L'Autrichien laissa Hunt prendre la pole position, mais s'extirpa mieux de sa seconde place sur la grille et prit la tête. Hélas, la douleur s'accentua au fil de la course et Hunt remporta l'épreuve, bien que Lauda sauvegarda une seconde place méritoire... jusqu'à ce que Hunt soit disqualifié pour un aileron arrière trop large de quelques millimètres ! Heureusement, le lendemain du Grand Prix de France, l'Anglais récupéra sa victoire sur tapis vert, la C.S.I (Commission Sportive Internationale, organisme sportif de la F.I.A à l'époque) estimant la sanction trop sévère pour la faute commise.

En revanche, lors du Grand Prix suivant celui de France, à savoir le Grand Prix de Grande Bretagne, Hunt connut le scénario inverse, mais pour un autre motif. Après une mésentente au départ, Hunt s'accrocha avec Regazzoni. La course fut interrompue et fut relancée avec les pilotes ayant bouclé le premier tour du premier départ. Ce qui n'était pas le cas de Hunt, qui n'a ramené sa M23 qu'après. Lorsqu'on annonça au public que leur héros ne pouvait reprendre la course, ils commencèrent à scander son nom, tandis que le boss de Mclaren, Teddy Mayer, parlementa avec les officiels pour les convaincre de laisser Hunt partir.

Pendant ce temps, Mclaren prit le temps de réparer la monoplace de leur premier pilote, et ils eurent raison, du moins le croyaient-ils : craignant un soulèvement du public (qui commençait à tout simplement bombarder les officiels de cannettes vides ! ), la direction de course finit par autoriser la présence de Hunt au second départ ! Lequel s'était déchiré les ligaments du pouce sans l'avoir remarqué, et qui après une quarantaine de tours à harceler Lauda le déborda pour remporter son Grand Prix national. Ferrari porta réclamation après coup, et la FIA finit par disqualifier la Mclaren, laissant la victoire à Lauda. Un partout, balle au centre...

Cependant, en attendant que la Scuderia obtienne gain de cause pour cette polémique, et craignant que tout espoir de sacre se soit envolé dans l'accident de Lauda au Nurburgring, Ferrari boycotta le Grand Prix d'Autriche ! Au départ cette manœuvre fut présentée comme un retrait pur et simple de la compétition pour protester contre les victoires controversées de Hunt, mais elle fut sans suite puisque Ferrari revint dès le Grand Prix suivant, en Hollande.

Les rouges eurent cependant les autorités de leur côté lors du Grand Prix d'Italie : en effet l'indice d'octane des Mclaren et de la Penske de John Watson fut indiqué comme non conforme, et les trois monoplaces se retrouvèrent reléguées en fond de grille. La CSI reconnut par la suite que la procédure utilisée ce week-end là était inadéquate, ce qui fait passer cette polémique comme une manière de favoriser Ferrari, étant donné que Mclaren et Penske étaient considérés comme les plus sérieux rivaux de la Scuderia... Une Scuderia qui avait déjà engagé Carlos Reutemann pour disputer la fin de saison 1976, alors que Lauda revint finalement dès Monza. Inutile de dire que l'Autrichien ne l'a pas bien pris. Mais à cet instant, il pouvait également s'estimer d'heureux d'avoir eu la vie sauve...

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