Deux Renault dans les points mais un Sainz très amer

Dixième à Monaco, Carlos Sainz regrette une dégradation anormalement élevée ainsi qu'un mauvais choix stratégique de Renault. Le Losange dresse quant à lui un "bilan" mitigé malgré les points inscrits par ses deux pilotes.

Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18, devant Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18 et Max Verstappen, Red Bull Racing RB14

Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18, devant Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18 et Max Verstappen, Red Bull Racing RB14

Andrew Hone / Motorsport Images

Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18 devant Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Pierre Gasly, Toro Rosso, discute avec Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team, et Sergio Perez, Force India
Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18 et Max Verstappen, Red Bull Racing RB14 en bataille
Fernando Alonso, McLaren MCL33, devant Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18
Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18
Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18, Sergio Perez, Force India VJM11, Pierre Gasly, Toro Rosso STR13 et Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18
Max Verstappen, Red Bull Racing RB14 et Carlos Sainz Jr., Renault Sport F1 Team R.S. 18 en bataille
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18, s'arrête au stand
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Pierre Gasly, Toro Rosso STR13, devant Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18 et Max Verstappen, Red Bull Racing RB14
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport Racing, et Nick Chester, Renault Sport F1 Team, sur la grille de départ
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team R.S. 18
Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team et  Cyril Abiteboul, directeur général Renault Sport F1

Alors qu'il avait signé une belle huitième place en qualifications samedi, Carlos Sainz n'a pas caché son amertume après le Grand Prix de Monaco, dont il a pris la dixième place. Le pilote espagnol a payé le prix d'une gestion des pneus difficiles lors de son deuxième relais, tandis que les pilotes partis derrière lui ont pu appliquer une stratégie plus fructueuse en profitant du libre choix de gommes au départ. 

Passé par les stands dès le 15e tour, le pilote Renault est malgré tout resté sur une stratégie à un arrêt, le contraignant à boucler une soixantaine de tours avec les pneus ultratendres. Il ne fait aucun doute selon lui que ce choix de gommes était le mauvais, et qu'il aurait été préférable de chausser les gommes supertendres pour ne pas compromettre un bon résultat.

Sauver un point en Principauté est loin de contenter Carlos Sainz, qualifiant ce résultat de "très mauvais, très amer" au micro de Movistar. "Je crois que la course était un peu un désastre dès le départ", déplore-t-il. "Même en préservant les pneus, ils se dégradaient énormément à l'avant. Nous ne savons pas pourquoi et nous devons y prêter attention. Ensuite, la décision de passer aux ultratendres au 15e tour n'était pas la plus appropriée."

Ce résultat est avant tout décevant pour Carlos Sainz, plus que pour Renault, puisque l'écurie française a vu Nico Hülkenberg remonter jusqu'au huitième rang. L'Allemand a bien illustré la stratégie payante des pilotes partant à la limite du top 10 en disposant du choix de gommes au départ. Un résultat d'ensemble rendu possible par l'esprit d'équipe dont Sainz a fait preuve en respectant la consigne pour laisser son coéquipier le doubler, alors que Max Verstappen sonnait la charge derrière les deux Renault.

Cette consigne relève même de l'anecdote selon l'intéressé, estimant que sa course avait pris un mauvais tour bien avant que cette situation ne se présente. "La course était perdue à cause de la dégradation que nous avions en ultratendres", précise-t-il. "Même si c'est Monaco, la priorité est que l'équipe marque des points. Nous en avons marqué plus que McLaren. L'erreur est survenue bien avant ça. Laisser passer Nico est juste anecdotique."

Tout aussi anecdotique que le dépassement de Max Verstappen à la Chicane du Port, bien que celui-ci se soit fait avec un passage hors des limites de la piste pour le pilote Red Bull, non sanctionné par les commissaires. "Je m'en fiche", grommelle Sainz à ce sujet. "Il était tellement plus rapide que moi, ça n'a pas d'importance qu'il me double en passant hors piste ou non."

"Une course qui illustre nos faiblesses"

La frustration de Sainz tranche évidemment avec la satisfaction de Nico Hülkenberg, huitième, qui renoue avec les points après deux abandons consécutifs à Bakou puis Barcelone. 

"J’avais la possibilité d’utiliser une stratégie différente de celle de Carlos et cela a bien fonctionné", fait remarquer le pilote allemand. "C’est une bonne conclusion après des qualifications qui n’avaient pas été très concluantes hier et je pense que cette huitième place est le meilleur résultat que nous pouvions viser dans ce contexte. Mon premier run a été un succès en lui-même."

"C’était très difficile au milieu car j’avais beaucoup de graining, mais les pneus se sont améliorés et j’ai pu enchaîner les tours rapides pour reprendre ma course en main. C’est typique de Monaco : cela peut être fou ou comme aujourd’hui, mais je crois que nous avons exploité la plupart des opportunités qui s’offraient à nous."

Sur le plan comptable, Renault profite de l'aubaine pour prendre quelques points supplémentaires d'avance sur McLaren, qui n'a pas inscrit la moindre unité, mais le sentiment général est "mitigé" pour Cyril Abiteboul. Une quasi-constante alors que le Losange assoit timidement sa quatrième position chez les constructeurs.

"Le résultat global est bon, avec deux voitures dans les points et une avance un peu plus importante pour notre quatrième place au championnat", constate le directeur général de Renault Sport Racing. "Mais une course comme celle-ci illustre aussi nos faiblesses. Carlos a fait de son mieux avec la stratégie, mais il a été confronté à une dégradation des pneus ultratendres plus importante que prévu. Nous devons le remercier d’avoir joué le jeu de l’équipe pour obtenir le résultat d’aujourd’hui."

"En ce qui concerne Nico, son premier train de pneus s’est 'réanimé' et nous avons pu mettre en œuvre la stratégie planifiée pour aller chercher la huitième place. Même si nous avons obtenu un résultat bien meilleur que l’an passé à Monaco, nous n’étions pas aussi compétitifs que lors des dernières courses. Nous devons travailler encore plus sur la gestion et la compréhension des pneumatiques. Dans cette situation, c’était presque mieux de partir onzième et d’avoir le libre choix des gommes, plutôt que d’être dans le top dix avec l’obligation d’utiliser les pneus des qualifications. Certaines équipes devant nous parviennent à faire fonctionner cela, c’est donc possible."

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