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Sauber mène sa croisade de survie politique et financière face au monstre F1

Les implications financières d’une saison sportive laborieuse sont immédiates pour une équipe F1 indépendante, même lorsqu’il s’agit d’une structure bien installée dans le paysage F1 depuis plusieurs décennies, et disposant d’une base très prometteuse d’installations sur le long terme

Les implications financières d’une saison sportive laborieuse sont immédiates pour une équipe F1 indépendante, même lorsqu’il s’agit d’une structure bien installée dans le paysage F1 depuis plusieurs décennies, et disposant d’une base très prometteuse d’installations sur le long terme.

Mais Lotus, qui gagnait et signait des podiums avec Räikkönen et Grosjean en 2012 et 2013, est la preuve qu’il ne suffit cependant plus de sécuriser beaucoup de résultats et de visibilité pour disposer d’un business model gagnant en F1, et que la victoire s'acquiert avant tout dans les arcanes du sport, à un niveau politique, avec les accords commerciaux réalisés au cas par cas entre détenteur des droits commerciaux et équipes.

Face à de nombreux sujets épineux à régler pour assurer la pérennité de l’équipe Sauber, Monisha Kaltenborn évoque l’aspect économique de la gestion du team au milieu rumeurs de rachat de celui-ci, et regrette de constater que la F1 est devenue un business ne cherchant nullement à conserver ses acteurs, même s'ils sont présents depuis plus de 20 ans sur la grille.

Kaltenborn doit aujourd’hui avant tout défendre la position de son équipe au sein même de la structure politique du sport, qui laisse une place plus importante à certains acteurs au sein du Groupe Stratégique. Convaincre les teams les plus richement dotés, ainsi que Bernie Ecclestone et la FIA du besoin de mettre en place des politiques globales permettant à tous de survivre est un combat quotidien. Mais il en va de l’intérêt global du sport, même si nombre de décideurs ne verraient pas d’un mauvais œil un plateau réduit de teams alignant trois autos.

Pas de consensus, même basique, entre les teams

"Je suis sûre qu’ils écoutent, mais il ne s’agit pas que d’écouter : il s’agit de faire quelque chose", lance ainsi la team principal pour le site Crash. "C’est là que je pense que nous manquons d’une base commune, même minimale", avant de regretter un tournant pris concernant son équipe ; que Claire Williams regrettait encore il y a quelques années avant de redresser la barre, bien aidée par l'influent Toto Wolff.

"Cela a été différent dans le passé. L’opposition va et vient ; nous étions une équipe de manufacturier (BMW) il n’y a pas si longtemps, mais il y avait quand même une paire de constructeurs avec lesquels nous nous assurions que même les intérêts des petites équipes soient protégés".

"Aujourd’hui, nous sommes de l’autre côté. Nous l’avons été avant notre période intermédiaire avec BMW, lorsque nous étions encore une équipe privée de milieu de plateau. Nous avons donc vu tous ces aspects. Si l’on compare tout ceci, il n’y a à ce jour même pas un consensus minimal ici pour faire des choses ensemble. Je ne pense pas qu’aujourd’hui, on puisse réellement aller faire une déclaration selon laquelle 'si l’on ne peut pas se permettre d’être en F1, alors il ne faut pas le faire', car chacun d’entre nous –que ce soit au sommet ou en bas- a fait un investissement significatif dans sa compagnie et son équipe pour être en mesure de participer à ce niveau".

Un business rendu bancal par une politique opressante

Par ailleurs, même si Sauber fait partie des équipes ayant survécu à l’environnement F1 hostile plus longtemps que la majorité des structures, y compris avec un soutien désormais moindre de grandes firmes comme Ferrari (qui se concentre sur un projet technique d’envergure avec Haas) ou Red Bull (qui a cessé son apport en sponsoring du jour où la marque a acquis deux teams), la frustration de voir le « panier de crabes » en action demeure difficile à accepter.

Les teams ne devraient pas être considérés comme des acteurs allant et venant d’un business ne les récompensant pas, tout en devant se conformer au bon-vouloir d’un pouvoir exécutif totalitaire.

"Je ne pense pas qu’il devrait être facile de dire : ‘ça ne fait rien, si on n’y arrive pas, on abandonne’. Et l’argument selon lequel ces 20 ou 30 dernières années, tant d’équipes ont chuté ne peut pas être appliqué", proteste Kaltenborn, qui a suffisamment de statut avec Sauber pour estimer mériter sa place sur des critères historiques, quand Red Bull ou Mercedes, avec moins d’Histoire mais plus de budget, se font une place démesurée au sommet de la pyramide.

Sauber est par ailleurs un business bien installé, et non un « garagiste » old school. "A l’époque, c’était une base très différente : il s’agissait plus d’équipes privées, de privés qui allaient et venaient en voulant courir, et l’on ne peut pas sortir ces comparaisons aujourd’hui".

"Nous sommes aujourd’hui à un niveau où, grâce au détenteur des droits commerciaux [Bernie Ecclestone, ndlr], qui a placé le sport à un si haut niveau à tout point de vue, nous devrions essayer de prendre les bons exemples d’autres sports comparables pour essayer de trouver une solution viable pour nous".

Kaltenborn remarque que de plus en plus d'entrepreneurs ambitieux qui souhaitaient jouer le jeu en F1 choisissent désormais d'investir dans des domaines plus sûrs à d'autres échelons du sport ou dans d'autres displines, effrayés par les devoirs mais jamais récompensés.

"Il nous faut maintenir les équipes ; nous avons besoin de cette diversité, car c’est ce qui fait la Formule 1".

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