Sauber n'est "pas la seule" équipe à souffrir financièrement

Le début de la saison 2016 de l’écurie suisse est décevant. L'équipe fondée par Peter Sauber connaît depuis 2013 une lente chute vers le fond de la grille. Classée septième en 2013, elle a glissé au dixième rang en 2014 et a terminé huitième la saison passée, ce qui restreint terriblement les revenus qu’elle reçoit du détenteur des droits commerciaux de la F1.

L’écurie est donc aux prises avec des soucis financiers majeurs, qui compromettent le développement des C35 à moteur Ferrari, pilotées par Marcus Ericsson et Felipe Nasr.

"En tant que directrice générale, je ne discute jamais d'argent en public", déclare-t-elle au site officiel de la Formule 1. "Oui, la vie n’est pas facile, et comme n’importe quelle autre écurie, nous faisons face à des défis majeurs. Nous travaillons dur pour les résoudre et espérons y arriver rapidement."

Elle précise que les écuries indépendantes affrontent des temps très difficiles : "Nous ne sommes pas la seule équipe à faire face à de tels soucis [financiers]. Nous travaillons pour améliorer les conditions afin de les rendre un peu plus favorables aux équipes indépendantes."

Elle ajoute aussi que le moteur Ferrari ne peut pas être le seul à assurer sa réussite, et que le manque d’argent compromet le développement de nouvelles pièces. "Notre motoriste a fait du bon travail, mais il doit aussi se comparer à ses rivaux. Notre châssis ne dispose pas de toutes les améliorations que nous voudrions apporter. Cela prendra un peu de temps. Nous travaillons sur l’aileron avant. Puis, nous réviserons l’aileron arrière. Nous devons aussi penser à œuvrer sur la voiture 2017 tout en développant celle-ci", explique Kaltenborn.

Le règlement 2017 "précipité"

Au sujet des nouveaux règlements techniques pour 2017, elle déclare : "Je crois que cette décision a été trop précipitée. Nous l’avons fait savoir. Le spectacle a besoin d’être amélioré, pas le sport lui-même. Je ne suis pas convaincue que les changements qui seront apportés résoudront tous les problèmes. Il serait naïf de croire que tout sera réglé aussi facilement. Enfin, on verra."

Kaltenborn avoue aussi sa perplexité devant l'approche qu’a adoptée Haas pour courir en F1, en faisant fabriquer son châssis par Dallara tout en obtenant l’unité de puissance et un maximum de pièces de la part de Ferrari.

"Ils [Haas] ont effectué un travail remarquable", dit-elle. "Néanmoins, nous croyons que certaines choses n’ont été faites correctement. Nous croyons qu’il est essentiel que les participants soient tous des constructeurs. C’est l’essence même de la F1. La F1 doit rester un défi technologique. C’est ce qui rendait la F1 tellement excitante dans un passé pas très lointain. Il faut avoir la possibilité de démontrer que l'on est meilleur que les autres."

"Il y a plusieurs façons de resserrer la compétition. C’est ce dont notre sport a besoin. Un de ces moyens est d’ordre financier, en équilibrant les dépenses et le partage des revenus. Il ne faut pas oublier le côté technique. Si on donne un peu plus de liberté dans certains domaines qui font des différences, alors la performance ne sera pas qu’une affaire d’argent, mais plutôt de génie créatif. C’était comme cela dans le passé", termine-t-elle.