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Silverstone – Nos difficultés devraient "beaucoup plus inquiéter la FIA"

Alors quele Grand Prix d'Allemagne lutte pour sa survie, les patrons du tracé de Silverstone mettent eux aussi publiquement en garde le sport au sujet de leurs difficultés à retomber économiquement sur leurs pieds en organisant pourtant l'une des épreuves les plus populaires du calendrier

Alors que

le Grand Prix d'Allemagne lutte pour sa survie

, les patrons du tracé de Silverstone mettent eux aussi publiquement en garde le sport au sujet de leurs difficultés à retomber économiquement sur leurs pieds en organisant pourtant l'une des épreuves les plus populaires du calendrier.

Chaque année, le Grand Prix de Silverstone se déroule à guichets fermés, mais cela ne suffit plus à apporter la sérénité nécessaire à ses promoteurs, qui ont du mal à composer avec les critiques régulières de Bernie Ecclestone et les 15 millions de livres sterling (18 millions d'euros) requis par la FOM pour l'obtention des droits.

Malgré la position particulièrement importante de l'Angleterre pour le sport - il ne s'agit ni plus ni moins que du berceau de la discipline -, nombreuses sont les destinations aux installations flambant neuves prêtes à payer des sommes approchant du double chaque année pour faire leur promotion touristique et culturelle, et à ainsi se placer directement en compétition face aux manches "historiques" sur un calendrier aux places limitées.



Un business-model dépendant du GP

Il faut dire que la façon de promouvoir les évènements dans ces différentes contrées n'a rien à voir : quand les promoteurs européens ont tout d'abord des intérêts privés à défendre et ne peuvent gagner de l'argent qu'avec la billeterie et les consommations diverses sur les week-ends de course, le budget de nombre de certaines manches extra-européennes provient directement du contribuable et de budgets gouvernementaux alloués à la promotion du tourisme ou de la culture.

Par ailleurs, à l'échelle de Silverstone, il ne s'agit pas que d'une question de fierté nationale

comme en Allemagne

: le tracé et ses actionnaires ont un business model totalement dépendant de la présence du GP sur le circuit. Et le circuit a besoin de vivre pendant les 51 autres semaines de l'année.

"Le Grand Prix est ce qui contribue le plus à la marque Silverstone", explique John Grant, Président du BRDC, qui sait que ce qui fait vivre un tracé anglais est son club. "Si vous souhaitez une expérience de pilotage, souhaitez-vous la réaliser sur un aérodrome quelconque ou dans les virages dans lesquels pilote Lewis Hamilton"?

Grant utilise tout de même la fibre patriotique des fans pour sensibiliser à son problème avec le coût de l'organisation de la course.

"Quel genre de Championnat du Monde serait-ce sans le Grand Prix de Grande-Bretagne ?", demande-t-il ainsi, suggérant que Silverstone est bel et bien en difficultés pour maintenir la tête au-dessus de l'eau. "Nous n'avons plus de Grand Prix de France ; on pourrait ne plus en avoir en Allemagne cette année, et il devient de plus en plus important que les évènements historiques demeurent au calendrier. Je pense que cela nous inquiète, et que cela devrait beaucoup plus inquiéter la FIA. Ils sont responsables du Championnat du Monde et doivent s'assurer du fait qu'il s'agisse bien du championnat mondial".

Un argument qui pourrait néanmoins être utilisé de la même manière pour toute contrée émergeante désireuse d'enfin pouvoir apparaitre sur le planisphère sportif.



Réduction des coûts plutôt qu'augmentation des prix

C'est donc par d'importants investissements que Silverstone pourrait convaincre les décideurs du sport. Mais un plan de plusieurs millions de livres à injecter dans un centre d'accueil pour les VIP a été passé à la trappe, car il faudrait répercuter les dépenses sur le coût des repas ou boissons. "On ne peut pas voler les gens et augmenter les prix de la nourriture et de tout pour un unique évènement et laisser aux gens une mauvaise sensation en bouche".

Le nouveau management de Silverstone prend même la voie opposée et pousse le raisonnement à l'extrême. Quand nombre de circuits proposent des prestations de plus en plus exclusives et luxueuses, le "downgrading" est de mise à Silverstone. Le coût d'un repas moyen sur place pour un spectateur est ainsi passé de 15£ à 5£, assure le Directeur Général Richard Phillips. Quant aux budgets liés au personnel de sécurité et encadrement, ils ont été sérieusement réduits. Les relations presse sont également désormais traitées en interne, sans prestataires de services que sont les coûteuses agences extérieures.



Responsabilité à l'égard du public

Plutôt que de collecter plus, Silverstone espère donc dépenser moins. "Il y avait beaucoup à faire", estime Phillips. "Cela ne pouvait pas uniquement être amélioré : ce devait être amélioré! Lorsque nous avons vu que les changements nécessaires étaient si dramatiques, nous en avons conclu que nous ne pouvions pas continuer avec l'équipe de gestion en place car ils étaient trop associés à [ce qui avait été fait] ces huit dernières années".

"Je reçois des lettres manuscrites de gens qui me remercient, car c'était leur break annuel et qu'il n'était plus accessible. Mais maintenant, ils reviennent", se réjouit l'organisateur. "Ces familles ont soutenu l'évènement pendant des années et partaient car elles ne pouvaient plus venir. Je pense que nous avions en quelques sortes un devoir de rendre de nouveau cela accessible".

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