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SLF - Interview exclusive de Tristan Gommendy

Les week-ends se suivent et se ressemblent pour Tristan Gommendy qui a une nouvelle fois vécu un meeting compliqué à cause d’une monoplace difficile à conduire

Les week-ends se suivent et se ressemblent pour Tristan Gommendy qui a une nouvelle fois vécu un meeting compliqué à cause d’une monoplace difficile à conduire. Il a répondu en exclusivité aux questions de ToileF1.com.

Lors de la première course du week-end, Tristan Gommendy manquait d’essence dans sa monoplace et cela lui a fait perdre deux positions dans les derniers tours. Il finit la course en neuvième position. Lors de la deuxième course, il est touché par Julien Jousse ce qui lui fait perdre le fil de la course mais une monoplace trop compliquée à conduire avait ruiné ses espoirs dès les premiers tours.

Comment s’est déroulée votre deuxième course à Adria ?


"La voiture était pratiquement inconduisible donc de toute façon, je n’aurais pas fait une bonne course. Dans des conditions normales, c’est dommage parce Julien [Jousse] a des problèmes comme cela dans quasiment toutes les courses. Il a été pénalisé pour la touchette donc bon, il y a des règles, il a été puni et je ne reviendrai pas dessus. Il s’est puni lui-même et a été pénalisé par la suite."

Vous dites cependant que vous n’auriez pas fait une bonne course, cette touchette vous à pénalisé quand même ?


"Malheureusement, dans la première course il y a eu des petits problèmes dans les quantités d’essence parce qu’il m’en manquait pour terminer les trois derniers tours correctement. Tout cela a été très dur mentalement parce que nous avons beaucoup de problèmes avec l’auto au niveau du comportement, beaucoup de survirage."

"Cela me demandait une énergie inhumaine pour rester devant la monoplace de Liverpool et c’est vrai que je m’étais battu au mieux de ce que je pouvais. Le laisser passer ainsi que Robert Doornbos (Corinthians) dans les deux derniers tours alors que je m’étais battu pendant une demi-heure pour garder ma position était quelque chose d’extrêmement vexant. Je n’avais plus d’essence et je tombe pratiquement en panne sur la ligne d’arrivée. J’ai gardé ma ligne face à la voiture de Corinthians, j’ai fermé la porte et j’ai appuyé à fond sur l’accélérateur mais j’étais en panne donc je n’ai rien pu faire. Ce n’est pas de sa faute et ce n’est pas de la mienne non plus."

"C’est vraiment dommage pour cette première course car on perd deux places sur la fin. On a essayé de corriger le survirage pour la deuxième course mais les solutions techniques choisies n’étaient pas les bonnes étant donné que la voiture en début de course était vraiment très difficile à conduire."

"J’avais déjà perdu deux places, je n’arrivais pas à suivre le rythme et au deuxième ou troisième tour, je me fais percuter par Julien [Jousse] mais de toute façon, je n’étais pas en mesure de prendre assez de points pour aller en troisième course. Comme on ne joue pas le championnat, on essaye de faire parti des six meilleurs, c’est pour cela que cet accrochage n’est pas trop lourd de conséquence."

Il n’y a donc pas de regret à avoir par rapport aux points perdus ?


"Malheureusement, nous ne jouons pas le championnat. Si cela s’était passé l’année dernière lorsque j’étais quatre ou cinquième du championnat, cela aurait été ennuyeux mais là honnêtement non."

Ce week-end, il n’y avait que 15 voitures. Est-ce que c’est quelque chose qui vous inquiète d’avoir un plateau de plus en plus petit ?


"Oui et non. Oui dans l’absolu car cela montre un certain dysfonctionnement et une certaine fragilité mais d’un autre côté pas vraiment car je sais que les voitures qui n’ont pas pu rouler à Adria vont être récupérées par d’autres équipes."

"Ici, il n'y avait que 15 voitures mais parce que Maria de Villota n’était pas capable physiquement de conduire la voiture donc normalement nous sommes 16. Et à la prochaine course, nous serons 17 comme ce fut le cas toute l’année. Il n’y a que la voiture de Bordeaux qui n’a pas roulé."

En parlant de la voiture de Bordeaux, est-ce que c’est votre équipe qui va la récupérer ?


"Non, je ne pense pas. Ce devrait être une autre équipe qui va la récupérer. Je ne peux pas m’étendre sur le sujet et ce n’est pas à moi de répondre mais je ne crois pas que nous ferons rouler la voiture des Girondins à la prochaine course."

Cela fait trois saisons que vous êtes en SuperLeague Formula. On a vu certains pilotes qui ont fait un passage éclair dans la catégorie comme Sébastien Bourdais ou Franck Montagny. Qu’est-ce qui fait que vous soyez encore là ?


"C’est une question piège. J’ai eu des moments où j’ai sérieusement pensé à prendre une autre orientation dans ma vie et puis, heureusement ou malheureusement, la course automobile est viscérale chez moi. Depuis 12 ans, je gagne des courses, je fais des pole positions et il n’y a que cette année que je vois qu’il n’y en aura pas."

"Même si je n’ai pas d’argent, il y a chaque année des équipes qui sont intéressées pour me faire rouler ou pour les aider. Il y a toujours des moments où il y a des gens qui me remontent le moral comme Anthony Reid qui est venu me voir pour me dire que je n’étais pas à ma place."

"Il y a pas mal de gens qui essayent de me mettre dans leur voiture. Malheureusement, il y a une loi économique et il faut faire avec. Je suis là parce que j’aime mon métier et j’estime que ce n’est jamais correct d’arrêter un championnat en cours."

"Il est vrai que je peux comprendre Sébastien ou d’autres pilotes qui arrêtent en cours d’année car il y a le manque de résultats, une image à respecter, la peur de dégrader leur image mais ce n’est pas mon état d’esprit."

Vous pensez que si vous quittiez votre équipe vous auriez des remords ?


"Je ne sais pas mais j’ai le sentiment que cela ne se fait pas. Si l’équipe souhaite continuer avec moi, je réponds présent pour essayer d’aider. Il y a bien un jour où la roue tourne. Cela fait des années que je roule dans des conditions difficiles et à chaque fois que j’ai eu la voiture pour gagner, j’étais présent au rendez-vous."

"J’attends ce moment là et peut-être qu’à un moment donné, nous aurons une bonne voiture sur un certain type de circuit et je serai à 100 pour cent pour gagner cette course. C’est le sport automobile, c’est difficile."

Trouvez-vous du plaisir à être dans la voiture sans être forcement le plus rapide ?


"C’est vrai que cette année est difficile. Après chaque week-end, quand je rentre chez moi, je me dis qu’il faut mieux rester chez soi. Mais au bout d’une ou deux semaines, je n’ai qu’une envie, c’est de remonter dans la voiture. Dès que l’équipe me dit on y va, je réponds oui parce que j’ai envie de rouler."

Il y a des pilotes qui cumulent plusieurs programmes à la fois. Un week-end ils sont dans une série, le suivant dans une autre comme Duncan Tappy ou Alvaro Parente. Est-ce que c’est quelque chose que vous envisagez de faire ou c’est quelque chose de bénéfique pour les jeunes qui veulent se mettre en valeur ?


"C’est déjà ce que j’ai fait cette année puisque j’ai fait deux courses en LMS et les 24 Heures du Mans. Je travaille pour l’année prochaine et cette année, il n’y avait pas spécialement d’opportunité pour faire un double programme complet mais c’est déjà ce que j’ai pu faire cette année. C’était très intéressant."

"J’ai déjà fait ça l’an dernier où j’ai pu faire un double programme complet parce que les dates ne se chevauchaient pas et c’était vraiment sympa. Pour l’année prochaine, je vais voir ce qu’il est possible de faire."

"Mais c’est vrai que les LMS ou le championnat du monde d’endurance qui est en train de se mettre en place m’intéressent vraiment. On verra ce qui se passera avec la SuperLeague mais l’endurance est en train de prendre une voie intéressante pour tout le monde que ce soit pour les jeunes ou les moins jeunes."

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