Contenu spécial

Souvenir - Quand Stefan Johansson a frôlé la mort

Stefan Johansson peut s'estimer heureux d'avoir échappé à la mort lorsque sa McLaren-TAG a heurté un cerf pendant les essais libres du Grand Prix d’Autriche 1987. Sam Smith a rencontré le Suédois pour se remémorer cet épisode effrayant.

Stefan Johansson

Stefan Johansson

GP2 Series Media Service

Lors du réveillon de Noël, je faisais un tour en vélo matinal dans le ravissant Tatton Park, juste au sud de Manchester. Au sommet d’une montée d’une des routes périphériques se tenait un cerf.

Nous étions tous les deux surpris et celui de nous deux qui avait des bois a vacillé et s’est enfui. Ce fut un beau moment et je me suis presque senti coupable de déranger sa tranquillité, mais il a vite repris son chemin, majestueux et libre.

Stefan Johansson s’est trouvé dans une situation similaire il y a quelque 27 ans. Le seul problème pour lui était qu’il allait approximativement à 290 km/h à ce moment-là dans une McLaren-TAG de Formule 1!

C'était en août 1987 et, pendant la séance d’essais libres matinale sur le majestueux Osterreichring, un circuit pour les Dieux situé dans les montagnes styriennes, Stefan Johansson était dans un tour lancé dans sa McLaren MP4/3 à moteur TAG-Porsche.

Si j’avais été ne serait-ce que 25 cm de l’autre côté, ça m’aurait frappé et m’aurait décapité, aucun doute là-dessus.

Stefan Johansson

Au sommet d’une colline juste avant la Jochen Rindt Kurve, un petit cerf s’est aventuré sur la piste et a commencé à s’asseoir.

"L’épisode tout entier me fout toujours autant les jetons quand je m’en souviens," a dit Stefan, quand Motorsport.com l’a rencontré pour un petit déjeuner il y a quelques semaines.

"Vous arrivez au sommet complètement à l’aveugle et pointez votre voiture vers une cabane de commissaires à l’extérieur du virage ; comme ça, vous avez la trajectoire optimale pour le prochain virage."

"Alors que la voiture atteignait la crête de la montée et s’allégeait, j’ai vu le cerf et il commençait juste à s’asseoir au milieu de la piste."

"Un impact vraiment très violent"

Dans cette fraction de seconde de terreur totale pour Johansson, sa vie ne tenait vraiment qu'à un fil. Même un petit cerf peut peser 90 kg et et sans le moindre instant pour réagir, il s'agissait de savoir où la McLaren allait le percuter et quelles en seraient les conséquences.

"Je n’ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit, même pas d’essayer de freiner," se souvient Johansson. "Le choc a eu lieu sur le côté gauche et je me rappelle encore le bruit – terrifiant. Ce fut un impact vraiment très violent."

"Ça a déchiré tout le côté gauche de la voiture. Les points de fixation de la suspension était arrachés du châssis, la monocoque était détruite. Si j’avais été ne serait-ce que 25 cm de l’autre côté, ça m’aurait frappé et m’aurait décapité, aucun doute là-dessus."

Un incident horrible et le choc pour Johansson a été complètement terrifiant. Mais ce n’était pas fini. Sans direction et sans freins, il a glissé sur l’herbe humide et est venu percuter avec violence les barrières Armco.

"Je me souviens juste avoir rentré mes jambes aussi loin que je pouvais, avoir croisé mes bras et avoir espéré le meilleur," se rappelle-t-il. "C’était un choc monstrueux et je me suis cassé deux côtes."

"J’ai fait la course mais j’avais tellement mal que c’était vraiment déplaisant. Je me souviens qu’Ayrton [Senna] était derrière moi, peut-être à dix longueurs dans sa Lotus, et il a été aspergé par ce qu’il restait du cerf. Je ne pense pas qu’il en ait été très reconnaissant après ça!"

Beaucoup de chance

Johansson a amené sa McLaren à l’arrivée avec une 7ème place courageuse, et a dû être aidé pour sortir du cockpit dans le parc fermé, tellement ses blessures aux côtes le gênaient.

Il se considère chanceux depuis ce jour, surtout à la lumière de l’horrible accident de Cristiano da Matta à Elkhart Lake, où le Brésilien a été blessé grièvement après un impact similaire avec un cerf en 2006.

Heureusement, Da Matta a récupéré et a de nouveau couru en Grand-Am et en ALMS après une chirurgie importante au niveau du cerveau.

À 59 ans, Stefan, surnommé pendant sa carrière "Petite Feuille", ou "Lill-Lovis" en suédois, aime toujours la course et espère prendre part aux 24 Heures du Mans l’année prochaine avec Gulf Racing Team.

Convalescent après une jambe cassée l’été dernier à la suite d'un accident à Shanghai dans une Ferrari GT, Stefan a toujours la même passion qui a forgé une carrière superbe qui a vu un titre de F3 britannique en 1980, 12 podiums en F1, deux victoires aux 12 Heures de Sebring et la victoire aux 24 Heures du Mans 1997 avec Joest Porsche.

C'est donc une carrière bienheureuse. Mais le populaire Suédois n’a jamais été aussi béni que durant cette fraction de seconde d'un samedi matin d’août 1987, dans l’Autriche champêtre.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Räikkönen - Je ne suis pas devenu un mauvais pilote
Article suivant Wolff - Une hiérarchie plus serrée n'est pas notre objectif

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France