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Spa-Francorchamps et la superbe manœuvre de Häkkinen

Il y a treize ans, le Grand Prix de Belgique a été la scène d'une passe d'armes dont beaucoup estiment qu'elle constitue le plus beau dépassement de l'Histoire de la Formule 1

Il y a treize ans, le Grand Prix de Belgique a été la scène d'une passe d'armes dont beaucoup estiment qu'elle constitue le plus beau dépassement de l'Histoire de la Formule 1.

En l'an 2000, le Grand Prix de Belgique a lieu à cinq courses de l'issue d'une saison à suspense. Avant l'épreuve, Mika Häkkinen est en tête du championnat du monde avec deux points d'avance sur Michael Schumacher et six points sur son coéquipier, David Coulthard.

À Spa, Häkkinen met la pression sur Schumacher, ce dernier se défendant de manière farouche. Une circonstance imprévue lui permettra de prendre l'avantage dans une superbe manœuvre. Le Finlandais se rappelle cette bataille dans une interview accordée à Sky Sports F1.

Michael était un compétiteur très, très féroce, il n’abandonne jamais, et je pense que Spa en est un bon exemple. Je menais la course avec une bonne avance, et j’ai fait une erreur, car le circuit était encore un petit peu humide ; j’ai heurté un vibreur, et je suis parti en tête-à-queue. Cela signifie que Michael a pu prendre la tête avec une bonne avance, et que j’ai dû me mettre à sa poursuite.

C’était fun, c’était vraiment fun, parce que je savais que j’étais largement plus rapide que lui, et que le dépasser devait être plutôt facile. Mais ce ne fut pas facile. L’endroit où je pouvais le dépasser, c’était la ligne droite après la montée de l’Eau Rouge. À chaque fois que j’essayais de le dépasser, il fermait la porte. J’ai essayé pendant de le dépasser pendant de nombreux tours, et à chaque fois, il arrivait à fermer la porte. Alors j’ai dit : “Ok. Il ne reste quelques tours. Donc là, il faut que je fonce”.

En qualifications, à Spa, lorsqu’on passe dans Eau Rouge, on est à fond. On ne lève pas le pied. Mais en course, on ne peut pas le faire : la voiture est lourde, les pneus ne sont plus frais. Alors je me suis dit : “Si je veux le dépasser, je dois passer à fond. Voilà, je vais prendre un risque”. Et c’était une sensation incroyable dans Eau Rouge, j’ai cru que la voiture allait exploser, la pression était énorme à cause du poids de la voiture, et à la sortie d’Eau Rouge, j’étais presque en train de voler, et j’ai vu que ça y était, que j’allais le rattraper, ça allait être si facile.

Puis, je vois un retardataire, Ricardo Zonta. Et je me suis dit, genre, “Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?”. Parce qu’à chaque fois, Michael fermait la porte à l’intérieur. “Mais cette fois, il ne peut pas le faire, parce que Ricardo est là, donc il faut que je passe Ricardo à l’intérieur”. Mais je savais que de cette façon, si Ricardo ne nous voyait pas dans ses rétroviseurs et décidait de se décaler à l’intérieur, ou à l’extérieur, nous n’aurions été qu’Histoire. J’ai dit “Ok, on y va”.

C’était un sentiment incroyable. Je pense que quand j’ai dépassé Michael, il a renoncé, il s’est dit que c’était fini. C’était une belle bataille.

Häkkinen remporta donc le Grand Prix grâce à ce dépassement effectué à quatre tours de l'arrivée seulement. Il creusa ainsi l'écart en tête du championnat, mais c'est bien Schumacher qui fut sacré à la fin de la saison, remportant les quatre courses suivantes.

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