Analyse

Spectacle - Pirelli prêt à réintroduire des mélanges à forte dégradation

Pirelli souhaiterait de nouveau introduire des chutes brutales de performances de ses pneumatiques dans les mélanges 2016, dans le but de garantir plus d’arrêts aux stands et de variété de stratégies.

Daniil Kvyat, Red Bull Racing RB11 bloque une roue au freinage

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Pneus Pirelli pour Ferrari

La saison 2012 reste dans les mémoires pour avoir notamment permis à sept pilotes différents de remporter les sept premiers GP de la saison, à l’heure où le plateau découvrait le comportement des enveloppes italiennes, volontairement prônes à créer du spectacle.

GALERIE : Toutes nos images F1 2012

Avec le retour de l’attention de tous sur l’impact des unités de puissance dans la performance des équipes, Pirelli regrette de ne plus être aussi reconnu qu’auparavant dans les facteurs de performance. De leur côté, les motoristes qui avaient poussé pour revenir au centre de la scène comprennent à quel point le manufacturier pneumatique focalisait sur lui aussi de grandes critiques et des difficultés de communication représentées par le manque ponctuel de performance : aujourd’hui, le blâme se porte logiquement sur le moteur et il est bien difficile de dissocier les performances négatives de son propre matériel… Le revers de la médaille qu'est l'exposition à outrance!

Les équipes (de nouveau) favorables

Les équipes sont aussi partiellement responsables de la volonté de Pirelli de revenir à des mélanges plus agressifs : en effet, les teams sont les premiers à critiquer les choix parfois conservateurs du manufacturier sur des circuits comme Sotchi ou Mexico, influençant la perception de Pirelli par le public de manière arbitraire alors que sont aussi demandées des garanties de sécurité et de durabilité comme après les épisodes des délaminations de Spa-Francorchamps.

Il est à noter qu’équipes et pilotes aimaient raisonnablement les opportunités offertes par des composés à rapide dégradation, mais ont dû se résoudre à suivre la position de leurs influents motoristes.

Les petits teams et équipes de milieu de plateau voyaient dans les pneus agressifs une possibilité de briller ponctuellement et de surprendre les top teams tentés de jouer un jeu conservateur ou peu réactif. Nombre d’acteurs de la F1 voyaient de leur côté des opportunités commerciales en raison des relatifs espoirs de ‘coups’ d’outsiders, comme la victoire catalane de Pastor Maldonado, les podiums de Romain Grosjean et Sergio Pérez, ou encore les impressionnants résultats de Kimi Räikkönen avec Lotus. Et globalement, même si l’attirail peut sembler artificiel, les règles étaient les mêmes pour tous et suscitaient un grand intérêt des téléspectateurs et des internautes.

Des pneus chimiquement modifiés?

C’est donc pour toutes ces raisons, sans parler du fait que Pirelli souhaite disposer d’une réelle visibilité pour les dizaines de millions dépensés annuellement en F1, que des tests de composés à dégradation accélérée seront réalisés à Abou Dhabi, dans la foulée du Grand Prix. L’idée de Pirelli consiste à ne pas affecter le comportement initial des enveloppes, mais de faire en sorte que la performance s’affaisse de manière radicale en fin de vie des trains, imposant aux pilotes de choisir entre gestion et attaque.

Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport, ne cache pas son intérêt pour un retour de tels produits en course.

"Nous adorerions réintroduire une véritable "falaise". Je ne sais pas si nous disposons d’assez d’opportunités pour trouver une solution pouvant fonctionner parfaitement juste sur le test d’Abu Dhabi, mais la situation idéale serait d’avoir de nouveau un affaissement [de la performance] de manière à revenir à deux ou trois arrêts, plutôt que de pousser les relais dans la longueur, comme ce fut la tendance des quelques dernières années", explique-t-il.

"Les mélanges ne changeront pas mais il y a des choses que l’on peut faire dans les pneus pouvant générer une chute. Cela peut être introduit par voie d’ingénierie. C’est ce que nous essayons, car ça ne devient plus un avantage de rester en piste pour de plus longs relais. Cela signifie qu’il faut rentrer et changer. S’il y a un retour fait par les équipes, c’est qu’il faut revenir à deux ou trois arrêts plutôt qu’à des courses à un arrêt prédominant comme nous avons eu cette année".

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