Comment Moss a dompté Monaco pour battre les Ferrari en 1961
C'est l'une des plus grandes performances de l'Histoire de la Formule 1 : comment Stirling Moss, avec une Lotus privée et moins puissante, a terrassé les Ferrari d'usine lors du Grand Prix de Monaco 1961.
Richie Ginther, Ferrari, Jim Clark, Lotus 21, Stirling Moss, Lotus 18
David Phipps
Il y a quelques années, pour un article dans le magazine Autosport, je lui ai demandé ce que ça faisait de piloter une voiture de course dans les rues de Monte-Carlo à cette époque.
Il a répondu : "On pouvait dire qui était rapide à Monaco : c'était celui qui ramenait sa voiture avec les flancs blancs. Ils peignaient les trottoirs, et si vous vous frottiez à eux, vous aviez les flancs blancs ! On se disait alors : 'Bon sang, il a dû aller vite !' Les voitures étaient plus étroites qu'elles ne le sont aujourd'hui, mais il fallait se méfier des trottoirs, car ils étaient bien plus hauts qu'ils ne le sont maintenant. Si l'on en heurtait un trop fort, c'était fini. En fait, à y repenser, les roues d'une Lotus pourraient lâcher sans en toucher un !"
En plus d'être incroyablement drôle, Moss était toujours très franc quant à son pilotage, et ses explications sur la manière dont il maintenait sa concentration pour une course qui avait duré 2h46 était fascinante...
"Je suis parti en pole et j'avais deux Ferrari derrière. Je me souviens avoir pensé : 'Je dois faire le tour parfait'. On ne peut pas faire de tour parfait à Monaco, je n'en ai pas réussi un. Ce ne serait pas parfait en passant par le gauche-droite, en essayant à partir de là, en recommençant. Ça duré près de trois heures ! C'était un sacré effort."
Il s'agissait de la première course de Championnat du monde pour la réglementation 1,5 litre, et la Lotus 18 à moteur Climax de Moss concédait probablement 40 chevaux, à une époque où l'on n'en avait environ que 200.
"Ils étaient en permanence seulement à trois ou quatre secondes derrière", se souvenait Moss au sujet des Ferrari. "Je pensais qu'ils jouaient juste avec moi. Ils étaient là : d'abord Phil Hill, puis Richie Ginther. Je me suis dit : 'Ces enfoirés ne font que jouer, dans le dernier tour ils vont me passer sous le nez'. Ils ne l'ont pas fait !"
Moss classe cette victoire comme la plus belle d'une brillante carrière, une course qui a mis en évidence sa capacité mentale et sa gestion peut-être inégalées.
"Monaco exige de la concentration, et mener la course est beaucoup plus difficile que suivre derrière", estimait-il. "C'est pourquoi je classe 1961 comme ma meilleure course. J'ai contourné le problème en me concentrant sur le fait de gagner une demi-longueur ici ou là, et à l'épingle, j'étais capable de jauger si j'avais perdu ou gagné du temps, donc je regardais continuellement de l'autre côté lorsque je la prenais."
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