Hommage

Stirling Moss, 1929-2020

Sir Stirling Moss, mort en début de journée ce 12 avril à l'âge de 90 ans, n'était pas uniquement le plus grand pilote de course à n'avoir jamais été Champion du monde de Formule 1.

"Monsieur Sports Mécaniques", ce fut son surnom quand il fut considéré comme la référence en F1, en Endurance et pour à peu près tout ce dans quoi il roulait, après la retraite de son grand ami Juan Manuel Fangio en 1958. Même avant cela, il était clair pour beaucoup que Moss serait le pilote qui prendrait rapidement la place du légendaire Argentin au pinacle de la discipline.

Après avoir roulé en trial et en sprints, Moss s'est fait les dents en compétition 500cc, après avoir acheté une Cooper-JAP en 1948. Il a rapidement fait parler de lui dans les machines à moteurs de motos, mais cela n'a pas suffi pour persuader Jaguar de lui offrir une place dans son équipe pour le Dundrod Tourist Trophy de 1950. Au lieu de ça, c'est Tommy Wisdom qui engagea Moss, au volant de la Jaguar XK120, au volant de laquelle le Britannique fendit le peloton, et notamment les Jaguar d'usine, dans des conditions dantesques. Il devint peu après le chef de file de Jaguar en Endurance.

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Même s'il n'a jamais gagné les 24 Heures du Mans, Moss est devenu le pilote d'Endurance de référence des années 1950, ses victoires aux Mille Miglia de 1955 (pour Mercedes), aux 1000 km du Nürburgring 1958 et 1959 ainsi qu'au Tourist Trophy de 1959 (toutes trois pour Aston Martin) restant parmi les plus grandes performances de l'Histoire de la discipline.

Moss dût attendre un peu plus longtemps pour rencontrer le succès en monoplace. Refusé par Ferrari, il passa plusieurs saisons au volant de monoplaces britanniques peu compétitives avant que des démonstrations impressionnantes en 1954 au volant d'une Maserati 250F – achetée par son père Alfred et son manager Ken Gregory – ne finissent par persuader le responsable de Mercedes, Alfred Neubauer, de l'engager pour 1955.

Moss fut la doublure de son équipier Fangio en F1, mais également généralement le plus rapide en Endurance et il signa sa toute première victoire en Formule 1 lors du Grand Prix de Grande-Bretagne à Aintree, emmenant un quadruplé Mercedes. Cette saison-là, il fut vice-champion, une position qu'il allait de nouveau occuper en 1956 (avec Maserati), en 1957 et en 1958 (avec Vanwall).

C'est sa défaite de 1958, face au pilote Ferrari Mike Hawthorn, alors que ce dernier avait signé un seul succès contre quatre pour lui, qui changea la vision de Moss concernant le championnat. Cela devint moins important pour lui. Il se contenta alors avec joie du rôle d'outsider, roulant à bord de Cooper et de Lotus engagées par Rob Walker. C'est au volant de la Lotus 18 de Walker que Moss remporta sa victoire la plus célèbre, en battant les Ferrari 156 à "nez de requin" plus puissantes dans les rues de Monaco en 1961 au prix d'une performance majuscule.

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Moss a également été un pionnier – il a remporté le premier succès en Championnat du monde de F1 pour une voiture à moteur arrière (avec Cooper au GP d'Argentine 1958) et la seule victoire en F1 pour une voiture à quatre roues motrices (la Ferguson, lors d'une épreuve hors championnat à Oulton Park en 1961) – et s'est montré habile en rallye, où sa sœur Pat faisait également des merveilles.

Meilleur pilote du monde sans aucun doute possible pendant quatre saisons, Moss identifia rapidement la menace grandissante que constituait le jeune Jim Clark fin 1961 et décida qu'il devait bénéficier d'une machine compétitive. Un accord avec Ferrari était sur la table pour que Rob Walker puisse engager une monoplace italienne en 1962 mais Moss fut victime d'un accident encore inexpliqué à ce jour à Goodwood le lundi de Pâques 1962. Dans le coma après et victime de plusieurs fractures, il passa de longs mois en rééducation avant de revenir pour constater que ses performances s'étaient étiolées. Il décida donc de prendre sa retraite, à 33 ans.

Il resta malgré tout partie intégrante du sport, apparaissant dans toute sorte de rôles, y compris aux commentaires. Il y eut même un bref retour pour le compte d'Audi en BTCC, mais la plupart du temps, il s'occupait d'être Stirling Moss, heureux de parler de sa carrière, de partager son enthousiasme pour les sports mécaniques et d'apprendre des choses sur ce qu'il s'y passait.

Il prit également part à des épreuves historiques, et même après avoir raccroché le casque et les gants pour de bon au Mans en 2011, il participait régulièrement à des événements comme Goodwood Revival. Homme de caractère, il survécut à une chute dans une cage d'ascenseur en 2010 même s'il se retira de la vie publique après d'importants ennuis de santé en 2016-2017.

Que Moss ne soit jamais Champion du monde restera comme la conséquence des systèmes de comptabilité des points en place à l'époque plutôt que d'erreurs de sa part. Pour beaucoup, il incarnait les sports mécaniques, en était peut-être sa première grande star, et à n'en pas douter le plus grand touche-à-tout de tous les temps.  

Motorsport Network adresse ses plus sincères condoléances à Lady Moss, supportrice acharnée de Moss pendant tant d'années, et aux amis, à la famille et aux très nombreux fans de Stirling.

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