Stoddart a vu le potentiel d'Alonso avant même ses débuts en F1

Paul Stoddart revient sur sa découverte d'un jeune loup du nom de Fernando Alonso, qui allait faire des étincelles en Formule 1.

Fernando Alonso, Astromega Reynard

Fernando Alonso, Astromega Reynard

Charles Coates / Motorsport Images

En 2000, après avoir remporté le championnat principalement espagnol qu'était l'Euro Open by Nissan, un certain Fernando Alonso débarquait dans l'antichambre de la Formule 1 pour sa seconde campagne en monoplace seulement. La saison du pilote Astromega en F3000 a été compliquée, mais il l'a conclue par une deuxième place au Hungaroring et une victoire impressionnante à Spa-Francorchamps, avec près de 15 secondes d'avance sur Marc Goossens.

"Ayant été son concurrent en Formule 3000 en 2000, je l'ai vu rouler à Spa cette année-là, c'était un chef-d'œuvre de pilotage", confie Paul Stoddart, dont l'écurie European Arrows évoluait aux avant-postes avec Mark Webber, dans le podcast Beyond The Grid. "Il avait attiré mon attention au fil de cette année 2000, mais il n'a plus quitté mon esprit après cette brillante course à Spa."

"Mais Fernando, à l'époque – et même quand il était chez nous –, était très réservé, sans prétention. Il se contentait de faire le travail. J'ai regardé cette course, et ce que j'ai vu en lui ce jour-là, c'est un gars destiné à être Champion du monde, avant même qu'il soit monté dans une F1. Et je n'avais pas tort, à part qu'il aurait dû avoir quatre [titres] et pas deux."

Fernando Alonso, le nouveau patron Paul Stoddard et Tarso Marques

Fernando Alonso, Paul Stoddard et Tarso Marques

Alonso a ensuite fait ses débuts en Formule 1 en 2001 avec l'écurie Minardi que venait de racheter Paul Stoddart, aux côtés de Tarso Marques puis Alex Yoong, qu'il a nettement dominés. S'il n'a pas marqué de points, l'Ibère de 19 ans a fait des merveilles au volant de la monoplace la moins compétitive du plateau.

"La première course, Melbourne 2001", évoque Stoddart. "Une voiture qui avait fait un test de 50 kilomètres en ligne droite, c'est tout. Il en tire tout ce qu'il peut et finit 12e."

"Maintenant, si vous voulez un autre exemple, c'est Suzuka en 2001. À l'époque, il y avait encore le warm-up du dimanche matin, et la tradition était que si un pilote quittait l'écurie, on enlevait toute l'essence de la voiture et on le laissait faire un 'glory lap'. Tout ça était vu avec moi. J'ai été convoqué à une réunion des directeurs d'équipe pendant le warm-up, et pour quelque raison que ce soit, Fernando et son ingénieur étaient en désaccord sur ce tour rapide. Ils ont mis de l'essence dans la voiture, et Fernando n'a donc pas vraiment pu le faire."

Fernando Alonso, European Minardi PS01

Fernando Alonso (Minardi)

"Il s'est très rarement plaint, mais cette fois-là oui. Il est venu me voir, et je n'étais même pas au courant. Il m'a dit : 'Je n'ai pas eu mon glory lap, ils ont mis du carburant dans ma voiture'. Je lui ai répondu : 'Écoute, je ne peux rien y faire. Je suis vraiment désolé, Fernando, j'ai bien dit de te laisser faire le glory lap'. Mais Fernando n'allait pas en rester là. Si quelqu'un regarde le compte-rendu de cette course à Suzuka, Fernando a fait 53 tours de qualifications. Si le monde a besoin de savoir à quel point il était bon, il suffit de regarder les images de Suzuka en 2001 !"

Ce jour-là, Alonso avait devancé à l'arrivée la Prost de Heinz-Harald Frentzen, la BAR d'Olivier Panis, les Arrows d'Enrique Bernoldi et Jos Verstappen, et la Minardi de son coéquipier Yoong. Un aperçu de ce dont était capable le futur double Champion du monde…

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