Stratégie - La pluie, meilleure chance de Ferrari ?

Voici les clés stratégiques en vue de la course du Grand Prix d'Allemagne 2019 de Formule 1, à Hockenheim, avec un éclairage tout particulier de la situation de Ferrari.

Charles Leclerc, Ferrari SF90

Charles Leclerc, Ferrari SF90

Andy Hone / Motorsport Images

Alors que Ferrari avait semblé être l'équipe à battre lors des essais libres, la situation a pris un tournant malheureux pour la Scuderia dont les deux voitures ont subi des problèmes différents en qualifications. Avec Sebastian Vettel 20e sur la grille et Charles Leclerc dixième, les choses se compliquent fortement pour espérer la victoire, même si le GP d'Allemagne 2018 a démontré qu'il ne faut écarter personne, surtout si le temps est humide, Lewis Hamilton l'emportant en s'élançant 14e.

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Hamilton est en pole cette saison à Hockenheim et aura, comme Leclerc et son équipier Valtteri Bottas (troisième), des pneus mediums pour s'élancer. Pirelli estime qu'un départ sur cette gomme est la stratégie idéale pour faire un arrêt en conditions sèches. Voici les estimations du manufacturier italien :

Estimations 1er relais 2e relais 3e relais
Meilleure stratégie  24-29 tours  38-43 tours  
2e plus rapide  18-22 tours  45-49 tours  
2 arrêts, plus lent  15-18 tours 15-18 tours  31-37 tours
2 arrêts, plus lent  15-18 tours  22-26 tours  22-26 tours

Bien entendu, la probabilité qu'il pleuve peut tout balayer et obliger les pilotes à choisir des gommes pluie pour s'élancer, auquel cas les données stratégiques n'auraient plus de valeur, d'autant plus que de telles conditions, qu'elles arrivent dès le départ ou en cours de GP, obligeraient certainement à revoir constamment les possibilités tactiques.

À la question de savoir si la pluie est l'un des seuls alliés de Ferrari face à la tâche qui l'attend, la réponse n'est pas forcément évidente. En partant dernier, Vettel aura au moins le choix des pneus si le départ est donné sur piste sèche. Ce choix initial pourrait tout à la fois dépendre du rythme de course qu'il veut imprimer, et notamment pour se débarrasser de ses adversaires en piste en perdant le moins de temps possible, que des prévisions météo. Si la pluie est annoncée tôt, il peut y avoir tout intérêt à partir en tendres pour un premier relais explosif. Au contraire, si elle est annoncée tard, un premier relais long peut prendre tout son sens et lui permettre éventuellement de dépasser des voitures qui s'arrêtent afin de gagner des positions au moment où tout le monde sera contraint de passer aux gommes pluie.

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Pour Leclerc la donne est différente : le Monégasque sera obligé de partir en mediums. S'il a moins de places à rattraper, ses premiers adversaires risquent d'être plus coriaces et seront pour la plupart chaussés de pneus tendres. Sur le plan stratégique, si le début de course est sec, il lui faudra se montrer particulièrement performant pour limiter le temps perdu sur les Mercedes et éventuellement Max Verstappen (même s'il part en tendres). Ce d'autant plus que les Flèches d'Argent trouveront une gomme et des conditions qui plaisent à la W10 qui risquent de leur donner un avantage de rythme significatif sur ce premier relais.

Mais la pluie ne sera un véritable allié que si elle oblige les adversaires de la Scuderia à revoir en urgence leurs plans ou à commettre des erreurs. C'est surtout en cela, en favorisant les chances de voir de l'imprévu s'immiscer dans la tactique des Mercedes et des Red Bull, que l'humidité pourrait donner à Ferrari les clés d'une improbable victoire. Un Safety Car bien placé ou un arrêt au stand au timing parfait peuvent suffire pour rééquilibrer le rapport de force. 

Néanmoins, les failles des adversaires sont une chose mais il faut aussi être là pour en profiter. La victoire de Hamilton l'an dernier repose sur deux éléments qui dépendaient uniquement de Mercedes et du pilote : un premier relais très longs (43 tours) mais avec un très bon rythme et un arrêt au stand au bon moment pour chausser les slicks les plus tendres peu avant l'arrivée de la pluie, en averses éparses. Cette combinaison a permis au Britannique de disposer des meilleurs pneus possibles pour ce moment de l'épreuve quand ses adversaires (les Ferrari et Bottas) étaient toujours sur des gommes plus dures et usées, bien plus difficiles à maintenir en température. Il a ainsi repris énormément de temps et semblait avoir le rythme pour prendre l'avantage en piste sur ses rivaux avant cette fin de course très favorable.

Pour finir, voici les pneus disponibles pour la course :

Trains de pneus pour la course

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