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Tambay - Pourquoi j'aime finalement le format F1 2014

Le format F1 est bien différent de ce que nous connaissions ces dernières années

Le format F1 est bien différent de ce que nous connaissions ces dernières années. Les nouvelles règles techniques et quelques artifices additionnels ont singulièrement modifié la donne pour les fans de la discipline reine, qui ont été régulièrement vocaux concernant leur désapprobation de certaines mesures les éloignant d'une admiration sans limites pour le sport, les équipes et les pilotes.

A tort ou à raison, le résultat s'est ressenti sur les audiences TV, également en raison de la migration progressive du sport sur des canaux payants, et de la faible interaction des instances dirigeantes avec le support internet, où passer de la vidéo et partager certaines informations est par exemple réprimé juridiquement pour des raisons de droits.

Sur les circuits, la fréquentation a elle aussi baissé, et les mêmes plaintes sont entendues régulièrement chez les fans, qui répètent également à l'envie des discours rapportés régulièrement par la presse concernant la sonorité des motorisations, le rôle des pilotes dans la performance globale, les coûts du sport et la santé financière de celui-ci, ou l'omniprésence du branding lissant les informations sous forme de relations presse. Globalement, la vérité est que la F1 est un sport-business florissant, passionnant à tous les niveaux, et qu'il n'est plus question uniquement de sport depuis bien des décennies.

Beaucoup de ces sujets sont sur la table du Groupe Stratégique F1, de Bernie Ecclestone et de la FIA, pour redorer le blason de la discipline dès 2015. De son côté, ToileF1 a partagé quelques réflexions avec Patrick Tambay, d'abord acteur du grand cirque en tant que pilote (Renault, Ferrari, McLaren), puis devenu spécialiste TV (Kiosque) et radio (RMC), et observateur toujours aussi passionné par le train en marche qu'est la Formule 1.

"Au début, j'étais un peu déçu"

"Au début [de la saison 2014], je dois dire qu'elle ne me plaisait pas", reconnaît Tambay pour ToileF1. "J'étais déçu de la manière dont ça démarrait. Et puis, au fur et à mesure de l'avancement de l'année, ils ont rattrapé quelques bévues, et franchement, il y a des choses qui ne sont pas mal!"

Le grand duel Mercedes, laissé ouvert par le management entre ses pilotes, est la grand saga de la saison, et prend le dessus sur le succès formidable de la Firme à l'Etoile, qui a anticipé les changements techniques 2014 dès 2011.

"L'affrontement de la "Guerre des Etoiles", je trouve ça sympa", souligne Patrick Tambay, qui apprécie de voir que tous les ingrédients d'un grand millésime sont finalement réunis. "C'est psychologique, c'est physique, c'est technique, c'est sportif : on a tout ! Il y a de la fourberie, de la malice, un peu de tout! Je suis en train de revenir sur mes sentiments".

"Au début, j'étais un peu déçu ; il y a eu des critiques concernant les moteurs, mais on a tendance à ne plus les entendre. La gestion des pneus était un peu "merdique" au début, mais maintenant ils ont aussi appris à bien les gérer. Je pense qu'il y a des progrès aussi à faire encore sur la gestion de l'électricité, de la puissance sur les recharges du moteur. Ils ne sont pas encore tous à 100% fiables dans ce domaine.

Je suis surpris par Vettel. Franchement, je ne m'attendais pas à ce que Ricciardo le domine outrageusement de cette manière. C'est quelque chose qui m'interpelle, que je ne comprends pas. La seule raison que je trouve est qu'il a probablement trop gagné pendant 4 ans, et qu'on fait en sorte qu'il ne soit plus sur les podiums, car sinon, la Formule 1 a constamment les mêmes vainqueurs; elle s'endort et elle meurt".

Une histoire fabuleuse en 20 actes

Le package F1 est une grande micro-économie, un sport spectacle, avec des acteurs sportifs et techniques fascinants, qui déroulent une pièce de théâtre chargée de drame, avant de tout remballer et de recommencer, année après année.

Il s'agit d'une Histoire en marche, qui n'a rien de statique, et qui se définit au fur et à mesure. Tenter de sceller la F1 dans une vision unique de ce qu'elle devrait être selon ce qu'elle a été est une erreur, et nous sommes les premiers à penser que chaque évolution suivie par le format, positive ou négative, fait partie de cette histoire unique. Il faut apprendre à apprécier la F1 telle qu'elle est proposée.

"J'ai un peu changé de stratégie de communication, en prenant du recul. Je regardais ça avec un œil traditionnel et habitué à la Formule 1. Maintenant, il faut que je regarde avec un œil béotien", explique Patrick Tambay, qui juge que les efforts des médias devraient plus être focalisés sur le fantastique contexte de rivalité entre les deux pilotes Mercedes.

"Qu'est-ce que je vois? Je vois un affrontement entre deux mecs qui se battent pour être Champion du Monde. C'est une histoire fabuleuse, en 20 actes. 20, car il y a un Grand Prix qui compte double, donc 19+1. Et toute leur carrière, toute leur vie, est pendue à chaque course, à grappiller le maximum de points. C'est le message à faire passer : l'importance que ça représente".

Les sportifs ne sont plus considérés comme des héros mais le public a la possibilité de les reconsidérer comme tels s'il cherche à creuser leur parcours et à mesurer ce que représente un affrontement au plus haut niveau.

"La course, ce n'est pas juste un accrochage, une première ligne, une pole. C'est une vie complète qui va se dérouler et qui va être influencée par leurs résultats. Et ils se battent depuis qu'ils sont gamins pour ça. C'est ça qu'il faut faire passer comme message", martèle l'ex numéro 27.

"Quand on fera passer ça plutôt que sauter à des conclusions qu'untel n'avait pas le bon rythme, etc... Ça, c'est un tort; on a perdu [si l'on ne véhicule que cela]. Je regarde de l'autre côté du miroir. Il faut faire passer d'autres messages. C'est l'aspect psychologique, mental. Alonso, lui aussi, c'est un cas! Quand on parle de Ferrari, on parle d'Alonso. Il y a quelque chose d'étrange dans son parcours avec eux. De même qu'il y a quelque chose d'étrange avec Räikkönen.. et avec Vettel. Certains sont des mégastars car ils ont cette histoire en eux, c'était leur destin, c'était en eux. Alors qu'il y en a, c'est inintéressant au possible. Ça viendra peut-être un jour. Mais eux, ce sont des mégastars car ils ont ce petit quelque chose en plus".

Patrick Tambay alimente le site Motorposts de nombreuses anecdotes et souvenirs de course.

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