Technique - Ce que nous apprend la Red Bull RB14

Au cours des dernières années, Red Bull Racing a commis l’erreur stratégique de dévoiler sa voiture relativement tard. Cette fois, la RB14 a pris la piste très tôt.

Red Bull Racing RB14

Red Bull Racing RB14

Red Bull Racing

Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola

Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.

La nouvelle Red Bull a été la première F1 2018 à rouler, à l’occasion de son déverminage réalisé lundi par Daniel Ricciardo sur le circuit de Silverstone. Cette année, l’écurie autrichienne désire accumuler le plus de kilomètres possible durant les essais hivernaux.

La RB14 est une évolution logique de la RB13, mais elle dispose de certaines nouveautés empruntées à d’autres monoplaces de l’an dernier.

L’ouverture du museau a été conservée [1], car elle permet à l’air de traverser le nez sans être perturbé.

L’aileron avant est une évolution de celui de l’an dernier [2]. Les volets à bouts incurvés, vus lors des essais d’après-Grand Prix à Abu Dhabi, apparaissent sur cet aileron.

La dérive de l’aileron et son rebord inférieur continuent à être très typés Red Bull avec des formes si particulières [3].

La voiture qui apparaît sur cette photo possède un nez, des supports de caméras, un S-duct, des écopes de freins avant, un essieu soufflant et des aubes de déviation semblables à l’an dernier, mais on doit s’attendre à ce que tout cela évolue dès les premiers essais.

Par contre, l’arrangement de la suspension avant est très intriguant. Le point d’ancrage extérieur a été rehaussé, mais pas autant que sur les Mercedes et Toro Rosso de la saison passée.

Vue détaillée de la Red Bull Racing RB14

Cette solution permet aussi l'insertion d'un point d’ancrage inusité au châssis avec un support auquel se connecte le triangle supérieur [5]. Ce point d’ancrage avant est fixé exceptionnellement haut et incliné vers le bas, ce qui signifie que la gaine en carbone est non seulement vrillée, mais aussi courbée vers l’arrière afin d’obtenir l’effet aérodynamique désiré.

La patte arrière du triangle s’attache aussi à un point d’ancrage externe au châssis. Cette patte possède également un angle d’inclinaison, dans la direction opposée à celle située à l’avant, ce qui permet de faire dévier l’air autour des pontons.

Les dérives latérales sont aussi une évolution de celles vues en fin d'année dernière. On note l’addition d’un panneau vertical supplémentaire destiné à modifier les flux d’air le long des pontons aux formes modifiées. Attendons-nous à voir beaucoup d’évolutions techniques dans cette zone de la monoplace au cours de la saison.

Les pontons

Comme la Haas et la Williams, la Red Bull dispose d’une cellule de survie déplacée [6], une tendance inaugurée par Ferrari l’an dernier. Cette disposition permet aux ingénieurs de sculpter les pontons de façon très différente. Les pontons reculés permettent de limiter les effets néfastes du sillage des pneus avant et de modifier le centre de pression aérodynamique et la répartition des masses.

Red Bull Racing a poussé l’idée un peu plus loin en créant l’entrée d’air du ponton [7] aussi haute qu’il est possible de le faire. Cette solution permet sûrement de mieux faire circuler l’air frais à l’intérieur des pontons, tout en autorisant un packaging extrêmement serré qui améliore la performance aérodynamique de la voiture.

Des déflecteurs ont été ajoutés le long des pontons [8]. Il s’agit d’une évolution de ceux vus l’an dernier sur la Ferrari, modifiés à la façon Mercedes.

La RB14 dispose de quatre panneaux verticaux, destinés à protéger l’épaule du ponton du sillage généré par le pneu avant et à favoriser l’écoulement de l’air tout le long de la voiture.

Comme on l’a vu sur la Toro Rosso de l’an dernier, Red Bull a ajouté une ailette en forme de delta [8] au-dessus du ponton. Elle ne se termine pas à l’épaule du ponton, mais se prolonge au-delà et est dotée d’une mini dérive qui créera sûrement un vortex influençant le flux d’air qui lèche le ponton, le pneu arrière et l’aileron.

À cause de leur galbe très serré, les pontons rappellent ceux des Red Bull RB5/6/7 [9]. Il est presque difficile de croire que tous les accessoires de l’unité de puissance, incluant les radiateurs, peuvent être logés dans un espace aussi restreint.

Le capot moteur [10] n’est plus constitué d’une seule pièce, mais de plusieurs éléments. On peut donc supposer que l’écurie procédera à des évolutions au fil de la saison afin d’améliorer le refroidissement et la performance aérodynamique.

La RB14 conserve son montant unique d'aileron arrière. Toutefois, on note la présence d’un point d’ancrage en forme de Y inversé, qui ne traverse pas la tubulure d’échappement. Le tout est fixé sur la structure de crash, et non plus sur le capot moteur.

 

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