Technique - Williams fait machine arrière pour espérer rebondir
Dans cette deuxième partie de notre revue technique du Grand Prix de Hongrie, Giorgio Piola et Matt Somerfield s'attardent sur les évolutions apportées par Williams pour tenter de se rapprocher des équipes de tête.
Photo de: Giorgio Piola
Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola
Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.
Williams vit une saison curieuse et semble naviguer à vue pour comprendre le manque de performance des nouvelles pièces censées apporter davantage d'appui aéro.
Cela a eu un effet dévastateur sur la saison de l'équipe britannique, qui a vu Red Bull passer largement devant en se hissant au niveau de Ferrari, tandis que Force India est devenu une menace pour la quatrième place du championnat.
Williams a donc décidé de reculer de deux pas pour en faire un nouveau en avant, évaluant ce qui ne s'est pas passé correctement pour tenter de le rectifier et de sauver sa saison.
En Hongrie, comme cela s'est fait lors des essais de Silverstone après le Grand Prix de Grande-Bretagne, l'équipe s'est concentrée sur des essais comparatifs de pièces aérodynamiques utilisées pendant la saison, après avoir eu le sentiment que son développement se dirigeait vers un cul-de-sac.
Au niveau de l'aileron avant, la nouvelle spécification (ci-dessus) a été réévaluée lors des essais libres. Après avoir constaté qu'elle n'apportait pas le gain de performance attendu, Williams est revenu à la spécification utilisée au début de la saison, plutôt qu'à la version intérimaire, vue à Bahreïn, et qui arborait une encoche dans la cascade en "R" (voir l'incrustation).
Cependant, l'aileron avait été peint avec une nouvelle finition utilisée lors des derniers Grands Prix, et qui évite aux débris de se coller sur la surface et d'altérer la performance aérodynamique.
Williams a également utilisé sur ses deux monoplaces l'ancienne version du nez, la plus longue, reléguant la spécification plus courte introduite à Bahreïn au rang de pièce de rechange.
Le même traitement s'est appliqué aux déflecteurs, puisque les nouveaux éléments introduits lors du Grand Prix de Russie ont rejoint le lot des pièces de rechange pour faire place à la précédente spécification.
Williams cherchait à améliorer la performance au niveau des pontons, et a mis en place un nouveau jeu d'ailettes sous les rétroviseurs.
Leur hauteur plus élevée a entraîné le rehaussement des rétroviseurs, de manière à augmenter la fenêtre d'opération dans cette zone de la monoplace tout en espérant que l'apport d'appui aérodynamique ne soit pas bloqué par ces mêmes rétroviseurs.
Valtteri Bottas a utilisé un nouveau fond plat pour les qualifications et la course. La pièce a été acheminée à temps pour être évaluée lors de la troisième séance d'essais libres.
Le nouveau fond plat présente une encoche de moins à l'arrière, mais également trois nouvelles fentes en forme de L devant (voir les flèches rouges).
Ces fentes rappellent celles d'abord introduites par Toro Rosso en 2015, et que Mercedes utilise désormais de manière très similaire.
Ces fentes, auxquelles s'ajoutent de nombreuses arêtes sur le fond plat, sont toutes utilisées pour contrôler le tyre-squirt, ce phénomène causé par la déformation latérale du pneu arrière et qui affecte la performance au niveau du diffuseur.
Comme ce fut déjà le cas à Silverstone, Williams est revenu à l'ancienne version de son aileron arrière, qui a apporté davantage d'appui et un meilleur équilibre en étant utilisé avec le monkey seat qui avait été vu à Monaco.
Le rythme de course de Williams est toutefois resté en retrait, car l'équipe a encore du mal à maximiser son package aérodynamique en raison d'un manque d'appui, tout en ayant des difficultés persistantes avec les pneus.
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