V6 de 1000 cv : Renault dénonce un paradoxe très coûteux

Le Groupe Stratégique poursuit ses discussions et ses réflexions pour instaurer des moteurs plus puissants et éventuellement plus bruyants dès 2017. S'il est question de s'appuyer sur les V6 actuels et de ne pas lancer une nouvelle révolution, Renault estime que ce nouveau changement concernant les unités de puissance entraînerait une escalade des coûts. Un véritable paradoxe, alors que la F1 a perdu deux équipes en fin de saison dernière et que d'autres sont en difficultés.

"Personnellement, j'aimerais cela, mais il faut quelqu'un pour payer", explique Cyril Abiteboul à Autosport. Le Directeur Général de Renault Sport F1 ne comprend pas la proposition de modifier les moteurs dans deux ans, dans un contexte où la maîtrise des coûts est régulièrement pointée du doigt : "J'entends que les petites équipes, les équipes indépendantes, ne sont pas prêtes à payer le prix de l'unité de puissance. Et en même temps j'entends que nous devons ajouter 200 cv supplémentaires ou quelque chose comme ça. Alors comment peut-on lier ces deux choses ?"

"Si vous pouvez trouver quelqu'un qui est capable de payer pour ça, j'aimerais voir ça. J'aimerais voir les voitures actuelles et les pilotes avec des moteurs de 1.000 cv. Mais il n'y a pas de moyen facile et peu onéreux de pouvoir le faire avec les règles actuelles."

L'idée de s'appuyer sur les V6 pour justifier d'une modification facile et peu coûteuse est une illusion selon le Français, qui précise que les unités de puissance devraient en réalité être quasiment intégralement revues pour développer les 1.000 cv souhaités.

"Il faut faire des changements drastiques, particulièrement au niveau de l'admission du carburant, et c'est très différent", prévient Abiteboul. "Il faut redimensionner certains composants, et il faut également changer les batteries, ainsi que le MGU-K. Il faut concevoir de nouveau toute l'unité de puissance, alors il faut être prudent."