Verstappen inquiet pour 2018 : "Ça ne peut plus continuer"
À l'issue du Grand Prix de Belgique, théâtre de son sixième abandon de la saison, dû au moteur Renault, Max Verstappen ne pouvait plus cacher son amertume, ni ses inquiétudes pour l'avenir.
Photo de: Glenn Dunbar / Motorsport Images
Max, comment ça va ?
Personnellement, en fait, pas si mal.
Vous avez discuté avec Alain Prost ?
Nous avons juste parlé de la situation de Renault. Pour le reste, ça ne regarde personne.
Est-ce que ça vous aide qu'ils viennent vous voir ?
Ils veulent que je reste optimiste, bien sûr, et que je continue à y croire. Et aujourd'hui [dimanche], ils ne m'ont pas aidé avec ça.
Il a présenté des excuses ?
Oui, pour Renault, bien sûr. J'en ai reçu toute l'année, évidemment, des excuses. Mais ça ne me mène nulle part.
La prochaine course ne sera pas mieux non plus…
Oui, c'est sûr. Nous sommes juste trop lents.
Comment aller de l'avant ?
Comment aller de l'avant ? Je ne sais pas.
À la télévision, vous avez dit que la confiance s'en allait et que vous ne pourriez pas faire avec bien plus longtemps.
Non, c'est certain.
Vous n'avez pas d'autre choix où aller.
Je n'ai pas besoin de faire quoi que ce soit.
Quelle est l'alternative ?
Je ne sais pas. Je ne m'en soucie pas trop. Mais ça ne fonctionne pas comme ça.
Est-ce que Red Bull doit se préoccuper davantage de ce que fait Renault ?
Je ne sais pas. Nous verrons ce qui se passera.
Vous semblez déprimé. Quelque chose s'est cassé ?
On essaie toujours d'être positif, mais ça devient très dur de rester positif quand des choses comme ça continuent à se produire.
Vos limites ont été atteintes ?
J'en suis très proche.
Est-ce que quelque chose vous a donné davantage d'espoir pendant la trêve estivale ?
On recharge les batteries et on y retourne. Nous avons connu seulement deux courses sans aucun problème, et on veut simplement essayer de marquer à nouveau des points. Et c'était possible ici.
Est-ce plus douloureux parce que c'est à Spa ?
Oui, c'est aussi très décevant pour les fans. Ils achètent des billets très chers et je ne fais que huit tours. C'est très frustrant, évidemment.
Est-ce votre plus grosse déception en F1 ?
C'est juste un cumul de tout ce qui s'est passé cette année, je crois, d'abandonner si souvent et à chaque fois que je suis en bonne position.
Christian Horner a répété que ces moments-là vous rendaient plus fort.
Il peut continuer à dire ça, bien entendu, mais à un moment donné, c'est comme ça. Je n'ai pas besoin de ça pour devenir plus fort, comme vous l'avez vu hier [samedi].
Gagner des courses vous rend plus fort aussi.
C'est correct. Mais ça n'est certainement pas possible en ce moment, et ça prendra du temps avant que ça le soit.
Craignez-vous que cette période vous empêche de progresser en tant que pilote ?
Non, non.
Avez-vous eu une explication ?
Nous n'en avons pas beaucoup parlé, car je ne me sentais vraiment pas d'en discuter.
Vous avez dit à six reprises que ce n'était plus de la malchance.
Non, certainement pas.
Alors qu'est-ce que c'est ?
Je ne sais pas ce qui cause ça. Si nous savions, alors tout ça n'arriverait pas. Et pour une écurie de pointe, une équipe de ce calibre, ça ne devrait absolument pas se produire.
Êtes-vous frustré que personne n'ait d'explication ?
Non, mais si l'on connaît les causes, ensuite on peut les résoudre. Mais c'est constamment quelque chose de différent. C'est pour cela qu'on ne peut pas résoudre ça.
C'est constamment sur votre voiture…
Oui, je ne comprends pas ça non plus. C'est évidemment très frustrant que ça se produise seulement de mon côté du garage.
Prenez-vous toujours du plaisir ?
Je prends toujours du plaisir. Je ne veux juste pas abandonner.
Y a-t-il quelqu'un à blâmer, l'équipe ou Renault ?
Je suis seulement en colère par rapport à la situation générale. D'abord, nous sommes trop lents. Ça oblige à penser qu'il faut finir dans les points toute la saison. Et puis ça n'arrive pas non plus, donc c'est extrêmement décevant, dans l'ensemble.
Avez-vous le sentiment de manquer d'aide ?
On ne peut rien faire pour ça, non ? Que peut-on changer à ça ?
Est-ce la période la plus difficile ?
C'est comme ça toute la saison, non ? Depuis les essais hivernaux. À un moment donné, il faut juste accepter la situation telle qu'elle est.
Cela fait-il partie du développement d'un pilote ?
On connaît ça depuis le plus jeune âge. En karting, on abandonne aussi. Et j'ai beaucoup abandonné en Formule 3 aussi, avec ce genre de problèmes. Mais c'est assez extrême pour une écurie de pointe.
Est-ce que cela vous rend cynique, négatif ?
Monza, il n'y aura rien, c'est sûr. Nous sommes trop lents dans les lignes droites sur ce circuit où l'on freine trois ou quatre fois par tour, c'est comme ça.
Et pour les courses suivantes ?
Nous verrons ensuite, je ne me préoccupe pas de ça pour le moment.
Êtes-vous inquiet pour l'année prochaine ?
Oui, je ne les vois pas résoudre tout ça aussi rapidement.
Vous sentez-vous piégé ?
Il faut faire avec, n'est-ce pas ? Mais ça ne peut plus continuer comme ça. Après, on ne prend plus de plaisir.
Pouvez-vous en parler avec Daniel Ricciardo ?
Je ne vais pas l'ennuyer avec ça. Il était sur le podium et il a fait ce qu'il avait à faire. Au final, ce n'est pas sa préoccupation. Je dois régler ça avec l'équipe.
Le voir sur le podium est encore plus frustrant ?
Oui, mais c'est ce qui se passe toute l'année.
Propos recueillis par Erwin Jaeggi
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